Investissement Direct Étranger : l’attractivité de l’Afrique s’améliore-t-elle ?
Revue Web: Afrique Expansion
C’est la question à laquelle ont tenté de répondre des experts de la firme Ernst & Young dans une étude récemment publiée, qui était baptisée : It’s time for Africa. Au fond, dans ce document de 56 pages, ils tentent de déterminer si oui ou non le continent sera propice à attirer davantage d’IDÉ (Investissements Directs à l’Étranger).
Et à cette question, ils répondent sans ambiguïté : OUI. C’est d’ailleurs la réponse, en fait, donnée par plusieurs centaines de decision makers parmi les plus influents, même si, il faut le souligner, cette confiance dans le continent africain semble s’affermir pour le moyen/long terme. Ce sont 562 top managers qui ont été sondés dans le cadre de cette enquête.
Freins aux IDÉ
L’étude nous apprend que les investisseurs identifient les facteurs suivants comme étant les principaux freins à l’investissement sur le continent de DANGOTE :
- Environnement politique instable (41%). L’évolution des différentes crises post-électorales qu’a connu le continent au cours de l’année 2011 ne va pas dans le sens de rassurer ces investisseurs. Il est clair que personne ne veut investir des milliards de F CFA alors que du jour au lendemain, une crise politique peut paralyser l’activité pendant des mois;
- Organisation locale (23%). Ce frein est lié au faut que les entreprises n’avaient pas encore d’appétence pour l’internationalisation;
- Corruption (22%). Les rapports de Transparency International et du Doing Business de la Banque Mondiale en parlent fréquemment;
- Faible sécurité (22%);
- Mauvaise qualité des infrastructures de transport (17%).
Le Chiffre central
Dans une de ses livraisons, ma collègue Vitraulle Mboungou, citant la CNUCED, nous révélait qu’en 2010, l’Afrique n’avait attiré que 50,1 milliards de dollars d’IDÉ sur un total de 1122.
Pour 2015, selon Ernst & Young, le montant des IDÉ drainés vers le continent pourrait atteindre 150 milliards de dollars, soit un triplement par rapport au niveau de 2010 et générer 350 000 emplois par année.
Les futures destinations des IDÉ Afrique
La répartition des IDÉ en Afrique semble répondre, dans une certaine mesure, à la Loi de Pareto. En effet, entre 2003-2010, ce sont 10 pays (sur plus de 50) qui récoltent 70% de ces flux d’investissements.
Il s’agit de : l’Afrique du Sud, de l’Égypte, du Maroc, de l’Algérie, de la Tunisie, du Nigéria, de l’Angola, du Kenya, de la Libye ainsi que du Ghana.
À cela, s’ajoutent d’éclairants renseignements relatifs aux secteurs qui semblent être les plus prometteurs pour les investisseurs. Il s’agit pour l’essentiel des industries extractives (mines, pétrole, gaz, ressources naturelles,…).
Ce que doivent faire les gouvernements
La firme internationale prescrit des attitudes à adopter tant par les gouvernements, que par les sociétés étrangères et entreprises locales. Permettez-nous de nous attarder sur les préconisations adressées aux puissances publiques.
- Positionnement marketing. À ce niveau, il est recommandé que les gouvernements vendent l’image aux investisseurs, notamment ceux du Nord, qui ne se rendent pas compte, du potentiel dont regorge l’Afrique. Il faut les convaincre que l’Afrique avance et vaut mieux que l’agrégat de conflits, mauvaise gouvernance et faible qualité d’infrastructures dans lequel on l’enferme.
- Planifier à long terme. Il s’agit d’envisager comment s’assurer d’avoir des retombées économiques importantes à partir de ces projets.
- Proposer une masse critique aux investisseurs. Les gouvernements africains sont appelés à travailler à l’unisson car rassemblés, ils ont de l’intérêt; dispersés, ils ne sont que des micro-marchés.
Pour notre part, le marketing de nos pays devrait aussi consister à dire ce que nous prétendons devenir. En effet, en disant vouloir devenir un centre de transformation mondial de cacao et en implantant des mesures accompagnatrices, la Côte d’Ivoire pourrait attirer des dizaines de milliards de FCFA dans ce secteur. De même, en prétendant devenir une Chine de la transformation du diamant, et non simplement un lieu d’extraction, même si cela ne se fait pas du jour au lendemain, le Cameroun, après avoir instauré nombre de mesures facilitatrices, pourrait attirer des investisseurs dans ce secteur.
Finalement, la masse critique évoquée plus haut est tout à fait justifiée et ce, particulièrement en Afrique centrale, qui est sans doute la zone la moins intégrée du Continent. Et comme, nous le disions, la CÉMAC a besoin de la CÉEAC.
Serge Tchaha
Serge TCHAHA est titulaire d’un MBA en Gestion Internationale de l’Entreprise de l’Université Laval (Canada)
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pas mal. interessant