Elections couplées de 2012 : Les trois risques, selon Luc Marius Ibriga
La politisation à outrance des élections locales, l’improvisation et la désaffection des électeurs sont les trois risques que le Pr Luc Marius Ibriga voit planer sur les élections couplées municipales et législatives de 2012.
C’est à l’occasion des deuxièmes journées parlementaires du groupe parlementaire Alternance-démocratie et justice (ADJ) que le Pr Luc Marius Ibriga, spécialiste en droit public à l’Université de Ouagadougou, a animé une communication sur le thème : « Elections couplées de 2012 : quelles précautions pour assurer un scrutin libre, équitable et transparent ? »
Il a exhumé trois risques qui … risqueraient de plomber ce scrutin sui generis pour le Burkina. Il s’agit d’abord du risque de politisation à outrance des élections locales. « En effet, les élections locales et législatives n’obéissant pas à la même logique, il y a un risque de dénaturation du rôle sanction de l’élection concernant le débat sur la gestion locale, qui est porteur d’un risque de confusion au niveau des électeurs, non seulement dans les opérations de vote, mais aussi dans les enjeux des deux élections du fait de l’incompétence de la plupart des électeurs », est-il indiqué dans le rapport général des deuxièmes journées.
Amateurisme et improvisation
Le deuxième risque, selon le communicateur, réside dans l’improvisation, qui naîtrait de celle remarquée lors des dernières élections présidentielles. Le Pr Luc Marius Ibriga a rappelé « l’amateurisme » des structures impliquées dans l’organisation du scrutin, le tâtonnement dans l’établissement du fichier électoral et des actes d’état civil, en l’occurrence la Carte nationale d’identité burkinabè. Ce risque est encore plus renforcé par le récent renouvellement de l’équipe de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et le délai réduit (huit mois) qui lui reste pour organiser ce scrutin bicéphale.
Le troisième et dernier risque diagnostiqué par l’enseignant d’introduction à l’étude du Droit en première année de droit à
l’Université de Ouagadougou, est la désaffection des électeurs vis-à-vis du processus électoral. Ce problème a été l’une des plus grandes plaies de la dernière élection présidentielle burkinabè et le conférencier n’exclut pas qu’elle enlaidisse le scrutin de mai 2012.
On peut réussir le scrutin de 2012
« On est tenté de croire qu’avec la crise sociale que connait en ce moment notre pays avec la reprise des ingénieries constitutionnelles, le risque que les populations assimilent ces élections à la légitimation d’un pouvoir désabusé est très élevé », ont relevé les rapporteurs des deuxièmes journées parlementaires.
Vu tout ce qui précède, le communicateur a donc proposé quelques solutions, dont, entre autres, reporter les élections pour se donner le temps de mieux les préparer, restaurer la confiance et un climat de civilité, exiger des cartes d’électeurs biométriques, corriger le déficit de professionnalisme de l’administration électorale, assurer les fonctions d’éducation et de mobilisation des électeurs.
Pour Luc Marius Ibriga, on peut réussir le scrutin couplé de 2012. A condition toutefois de faire une réforme consensuelle du système électoral à travers une relecture du Code électoral. Le réactif a révélé le mal. Il appartient maintenant au patient de se soigner.
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Juste un encouragement pour les vrais leaders de notre pays. Croyons ? l’existence de ces hommes qui luttent pour une d?mocratie ?panouie