Triennale de l’éducation:Un forum de tous les espoirs
Le forum international sur l’éducation s’est tenu du 13 au 17 février 2012 à Ouagadougou, et a regroupé les acteurs du domaine venus d’horizons divers. Cette triennale de l’éducation et de la formation a nourri l’espoir de lendemains meilleurs d’une éducation véritablement au service des populations, surtout africaines, afin d’éradiquer les vices du chômage, du sous emploi, et de contribuer au développement durable.
Organisée par l’Association pour le développement de l’éducation en Afrique (ADEA), la rencontre internationale de Ouagadougou aura honoré toutes ses promesses. Au regard de la mobilisation et des moyens engagés pour la tenue de cette triennale, il reste à attendre les retombées sur le plan politique car il n’y a qu’une volonté politique sereine et forte qui puisse faire avancer les choses.
En Afrique, on ne cesse d’organiser des rencontres tous azimuts sur les sujets et secteurs de la vie des Nations, qui au final ne se résument qu’en retrouvailles. Les recommandations, conclusions, propositions issues de ces forums expansifs sont rarement suivies, sinon jamais.
L’ADEA aura le mérite d’avoir regroupé des éminences grises de tout le continent et même d’ailleurs autour de la question de l’éducation presqu’une semaine durant. En sus, cette triennale a connu la présence effective de plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement, ce qui dénote non seulement de l’intérêt accordé par les exécutifs africains à l’éducation, mais encore plus de leur engagement, tout au moins apparent, aux côtés des acteurs et partenaires de ce secteur d’une extrême importance pour le développement.
Il serait dommage et même dommageable que toute l’expertise exposée au cours de cette rencontre sur l’éducation ne produise rien de nouveau ; expertise venue d’Afrique, d’Asie et d’Europe, dans le seul but d’inspirer les acteurs et les politiques d’un continent toujours à la traine. Si les résultats escomptés ne sont pas au rendez-vous dans les années à venir, il n’y aura plus aucune raison d’indexer le bouc émissaire des moyens ni celui du manque de cadre de suivi, mais il faudrait admettre la défaite du politique et de l’acteur de l’éducation en Afrique. En ce moment, raison sera donnée à tous ceux qui estiment qu’il n’est pas important ni nécessaire d’organiser des colloques et assimilés à plusieurs centaines de millions, alors que ces sommes suffiraient largement si directement investis dans le domaine indiqué. Cela peut se faire, selon ces anti-colloques, à travers des comités ad’ hoc chargés de coordonner et d’organiser les activités et actions à mettre en œuvre, et de gérer l’absorption des crédits alloués.
Dans le cas actuel de l’éducation, l’Afrique compte de nombreuses insuffisances et difficultés parmi lesquelles, les problèmes d’effectifs pléthoriques dans les écoles et universités, le manque d’enseignants, l’insuffisance de matériel didactique adapté, le chômage, l’inadaptation de la formation par rapport aux besoins des entreprises, de la communauté. Des préoccupations bien connues, pas besoin donc de colloques pour les remettre sur des tables d’analyse.
Les défis sont énormes dans beaucoup d’autres secteurs, défis à relever si l’on veut que le développement soit une réalité sous nos cieux. Et on espère que l’engagement pris par les Chefs d’Etat sera tenu et produira les effets attendus sur la question de l’éducation, en attendant que des secteurs aussi vitaux les mobilisent tout autant.
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