Homophobie: A quand le débat sur la table au Burkina Faso?
Sujet aussi permanent que délicat, l’homosexualité peine à sortir des questions tabous. Et pourtant les homosexuels vivent toujours dans le rejet de la société et parfois même des drames. Ici au pays des « Hommes intègres » les débats se passent uniquement dans des cadres informels. L’Etat n’a toujours pas pris ses responsabilités vis-à-vis de la question; les ONG non plus. L’homophobie, elle, gagne du terrain comme un peu partout sur le continent.
Le 17 mai, dans le cadre institué de la journée internationale contre l’homophobie, les Nations Unies font plein feu sur cette « hostilité, explicite ou implicite, mais violente et agressive envers des individus dont les préférences amoureuses ou sexuelles concernent des individus de même sexe ». Une journée qui devrait avoir plus de sens au Burkina Faso à la lumière du développement de l’homophobie.
Depuis un certain temps, ce sont les médias qui ont attiré l’attention sur le phénomène de l’homosexualité, mettant l’accent sur les difficultés d’acceptation que rencontrent les quelques rares homosexuels qui ont osé se faire entendre. Notre consœur Ramata Soré dans un article, « Etre Homosexuel au Burkina Faso », qui l’avait révélée en 2001, posait le problème de l’acceptation de l’homosexualité au Burkina Faso. Le constat y était clair et indéniable : même les esprits les plus ouverts au monde « évite soigneusement la question », pourtant « là à nos portes ».
Un débat esquivé des politiques et gouvernants
Une décennie après, le constat reste d’actualité. Pire, le silence des autorités donne libre cours désormais à une homophobie qui se manifeste contre certains citoyens.
Plus récemment, les jeunes d’un quartier de la ville de Ouagadougou ont manifesté contre les »fiançailles » de deux voisins homosexuels. Un mouvement populaire spontané s’est créé, menaçant de s’en prendre aux »amoureux » s’ils ne quittaient pas dar-dar le secteur. L’événement a fait beaucoup de bruit mais encore une fois à travers les médias. Pour toute réaction, le ministre en charge de la promotion des Droits Humains a par correspondance, initié une rencontre avec les responsables du mouvement créé à la suite de ladite manifestation. Ce vendredi 18 mai, les délégués du mouvements avaient face à eux une délégation du ministère et non le ministre lui-même. Jusque là, aucune information n’a filtré de la rencontre.
Ces derniers développements qui témoignent de la monté de l’intolérance envers les homosexuels, obligent à poser plus sérieusement le problème de l’homophobie au Burkina Faso et s’inquiéter du silence complice et/ou coupable de certains acteurs majeurs de notre administration.
Si ailleurs, des politiques prennent et continuent de prendre positions et mesures condamnant ou autorisant l’homosexualité, force est de noter qu’au Burkina Faso, le silence semble être la règle. Comme si a n’en pas parler, le phénomène n’existerait plus. Et pourtant, c’est un débat qu’il faut tôt ou tard mener.
Du fait que la loi fondamentale dispose clairement que « les discriminations de toutes sortes, notamment celles fondées sur la race, l’ethnie, la région, la couleur, le sexe, la langue, la religion, la caste, les opinions politiques, la fortune et la naissance, sont prohibées » (article 1); du fait que cette loi garantisse la protection de la vie, la sûreté, et l’intégrité physique (article 2) de tous les citoyens qu’elle tient pour égaux, la responsabilité de l’État sera en cause le jour où des citoyens s’en prendront à d’autres citoyens en raison de leur orientation sexuelle.
Certes, il n’y a pas de loi répressive de l’homosexualité comme dans certains pays en Afrique, mais ici c’est le silence des autorités face aux menaces proférées (qui risquent fort de se traduire un jour en actes) contre les homosexuels qui est frappant.
Quand le silence des ONG est signe d’un profond malaise.
Prendre position pour ou contre l’homosexualité, n’est pas ce qui est demandé ou nécessaire à l’heure actuelle au Burkina Faso. Ce débat est presque vicié dans le contexte africain. On pourrait même s’imaginer aisément qu’aucun politicien ne se prononcerait en faveur de l’homosexualité, tant les mentalités y sont opposées. A la question de savoir comment traiter les homosexuels, les politiques, autorités religieuses ainsi que nombre d’organisations de défense des droits humains manquent encore de donner une réponse claire.
Au sein des organisations de la société civile, le malaise est grand dès qu’on parle de l’homosexualité. Quand bien même il s’agisse de défense d’être humains contre des traitements discriminatoires. Certes quelques tentatives pour exiger un traitement humain à l’égard des homosexuels ont été observées ça et là, mais aucune persistance n’a eu lieu, aucun débat public profond ne s’est engagé.
De source bien renseignée du milieu, il est presqu’impossible de trouver une organisation prête à s’attaquer à l’homophobie. C’est dire combien le silence est signe d’un profond malaise au sein d’une société civile fortement dépendante de la façon de penser des citoyens et qui résigne à bousculer les préjugés.
Alors, à quand le débat sur l’homophobie? A quand une responsabilité pleinement assumée de l’État face à tous les droits consacrés? Quand les organisations de défense des droits humains joueront-ils vraiment leur rôle sans chercher forcement à plaire à une société sujette à mille préjugés? Le combat pour les droits humains ne se gagne pas seulement en défendant les droits d’une majorité, ni par des défenseurs à moitié engagés. Il y a encore beaucoup à faire. Mais tout commence par un premier pas courageux et lorsqu’on ose mettre le sujet sur la table.
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A mon avis, le probl?me avec l’homosexualit? c’est que c’est qui optent pour cette orientation sexuelle, aiment en faire de la publicit?, ils adorent tellement le faire savoir qu’on a l’impression que ce n’est plus du domaine de la vie priv?e. Imaginer que les h?t?rosexuels en particulier les f?tichisme se mettent ? vouloir faire autant de bruit autour de leur choix. La n?crophiles et la zoophilie sont aussi des pratiques en vigueurs. Esp?rons que les adeptes de ces derni?re ne viennent pas nous r?clamer de la visibilit