Libération d’otages européens : le double costume complexe du médiateur/négociateur

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Capture d’une vidéo datant du 12 décembre 2011 où l’on peut voir les trois otages, deux mois après leur enlèvement
(AFP Photo / Mujao via RFI)

Trois otages européens, deux Espagnols et une Italienne, ont été libérés par le MUJAO, l’un des groupes armés assimilés à AQMI qui occupent le Nord Mali, ce mercredi 18 juillet 2012. Et au front de cette libération, le Burkina, pourrait-on dire sans surprise. Une fois de plus,  le Burkina aura contribué à ramener des êtres éperdus à leurs familles. La polémique a une de fois de plus de quoi se nourrir  aussi.

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Le MUJAO confirme ainsi donc son alliance à AQMI et ses tendances terroristes. Par cette libération, elle pourrait,  comme Ansar Dine, se targuer de vouloir chercher une reconnaissance auprès de la communauté internationale. Mais il demeure qu’il y a problème sur la méthode. Et d’ailleurs, il n’est pas certain que ce soit une quelconque reconnaissance qui préoccupe le MUJAO, son porte-parole ayant laconiquement indiqué que cette libération s’est faite parce que les préoccupations du groupe ont été satisfaites.

Le MUJAO définitivement classé terroriste

De quelles préoccupations s’agit-il ? On ne le saura peut-être jamais, l’usage ayant apparemment été établi que les libérations d’otages doivent baigner dans la plus totale opacité et le plus grand secret. Dans tous les cas, le MUJAO s’est définitivement classé dans la catégorie des terroristes, s’il demeure constant que sont qualifiés ainsi ceux qui terrorisent pour arriver à leurs fins.

Ce qui rend un peu plus alambiquée la position du Burkina dans cette affaire. Faut-il dissocier le médiateur dans la crise malienne du négociateur ? Quel regard jetteront maintenant les Maliens sur celui qui dit vouloir les aider à réunifier leur pays, et donc à se débarrasser de leurs occupants (MUJAO y compris), et qui négocie avec ces derniers la libération d’otages ?

Un coup de maître si…

On pourrait argumenter qu’il se prévaut de sa neutralité de médiateur pour soulager de leurs souffrances des personnes privées de leur liberté depuis longtemps, mais la tolérance pour cet argument peut être ténue.  Le négociateur pourra-t-il être séparé du médiateur de la CEDEAO si cette dernière venait à oublier la carte de la négociation pour enclencher la mitraillette de l’intervention militaire au nord Mali ?

Que de questions  auxquelles seul le principal concerné peut sans doute trouver des réponses sans équivoque ni imbroglio. Pour le commun des mortels, le président du Faso mène actuellement une tactique bien énigmatique et des plus contorsionnistes. Il aura réussi un coup de maître si tout cela connait un épilogue heureux pour le Mali, pour le Burkina, pour les otages, pour l’Afrique de l’Ouest et pour tout le monde. Mais s’il venait à  se mêler les pinceaux… On touche du bois de baobab !

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Abdou ZOURE

Abdou Zouré, journaliste à Burkina24 de 2011 à 2021. Rédacteur en chef de Burkina24 de 2014 à 2021.

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Un commentaire

  1. bravo!! a l’homme pour son courage et tact dont il fait usage pour r?ussir ses n?gociations. a cot? de Blaise, il faut le reconnaitre, il y a des hommes qui travail efficacement dans l’ombre. bravo a cela aussi…

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