Gambie: Jammeh arrive, préparez vos cercueils !

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Ni les larmes ni les yeux de braise n’ont fait broncher outre mesure Yahya Jammeh. Sa main n’a pas tremblé quand il a ordonné que les fusils des bourreaux hachent la vie des 9 condamnés à mort, dont deux ressortissants du pays de la Téranga, alors que les cloches dominicales tintaient à Banjul.

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Abolition de la peine de mort … abolie dans l’oeuf

Mais la « boucherie » n’est pas finie puisque 38 détenteurs du billet d’avion pour l’au-delà croupissent encore dans les prisons gambiennes. Après cette mise en jambe, Jammeh montre donc à qui veut bien regarder qu’il ne proférait pas des menaces en l’air et qu’il n’avait que faire des jérémiades des mouvements de défense de droits de l’homme et de leurs paperasses couvertes de signatures qui réclament la fin  de la peine de mort.

Il ne faudra donc plus compter avec la Gambie pour espérer arroser d’humus et d’engrais la belle fleur de l’abolition de la peine de mort.

Et maintenant ?

Dans la position du célèbre cabri refroidi qui n’a plus peur du couteau de son boucher, Yahya Jammeh accepte et endosse le nauséabond boubou en peau de dictateur sanguinaire et défie pratiquement le monde entier.  Il affirme sa souveraineté. Les Etats-Unis d’Amérique oseraient-ils dire le contraire ?

Que fera maintenant l’ONU ? Les Mouvements de défense des droits de l’homme appellent bien les dirigeants africains à s’ériger contre le président gambien. Mais combien d’entre eux oseront jeter le premier la pierre en clamant n’avoir jamais péché dans la mare de la peine de mort ?  Et de quels moyens disposent-ils pour faire entendre raison au seigneur de Banjul ? Aucun ou pas grand-chose. Ce qui revient au même.

Illustration : en réponse aux Sénégalais zigouillés sous les balles du peloton d’exécution, Macky Sall s’est contenté d’une platitude diplomatique exprimant … sa tristesse. Comme tout le monde. Vraisemblablement donc, la trentaine de condamnés à mort ont de fortes chances de prochainement passer l’arme à gauche en passant devant le canon des fusiliers de la Justice de Jammeh, pardon, gambienne.

Un  Gambien prévenu…

C’est un avis aussi aux Gambiens qui devront se le tenir pour dit. Surtout ceux qui ont une dent contre les 18 ans de pouvoir sans escale de Yahya Jammeh. La trahison est l’un des crimes passibles de la peine de mort au pays de Dawda Jawara. Pourtant à Banjul, beaucoup d’actes peuvent tomber sous le coup de la trahison. Même porter un tee-shirt qui demande le changement en Gambie

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Abdou ZOURE

Abdou Zouré, journaliste à Burkina24 de 2011 à 2021. Rédacteur en chef de Burkina24 de 2014 à 2021.

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