Égypte: Morsi face à la contestation
Depuis le départ du pouvoir de Hosni Moubarak le 11 février 2011 et l’arrivée du président Mohamad Morsi, issu des Frères musulmans, l’Egypte vit des scènes des manifestations répétées avec en toile de fonds la rédaction d’une nouvelle constitution pour le pays.
Portée à la connaissance de la population le jeudi 22 novembre dernier, le projet de texte, un nouveau cadre institutionnel censé être à la hauteur des aspirations démocratiques du peuple égyptien a suscité une révolte dans le camp de l’opposition qui n’a pas manqué de le manifester dès le lendemain même de la déclaration de Morsi.
Depuis lors, la mythique place Tahrir est prise d’assaut par les manifestants tous les jours. En effet, le 30 novembre, les manifestants sont venus nombreux répondre à l’appel des libéraux en protestation au projet de décret initié par le président islamiste Morsi. Dans la foule massée, on pouvait voir des femmes, des jeunes et des vieilles personnes déchainés. On pouvait lire sur des banderoles: « Morsi, rase-toi la barbe et nous verrons Moubarak!» ou encore, «Il n’a pas retenu la leçon», etc.
Le président Morsi s’est récemment octroyé beaucoup de prérogatives. Il détient à la fois le pouvoir exécutif, législatif et enfin il vient de se tailler le pouvoir judiciaire en déclarant que les lois et tous les décrets présidentiels et décisions sont «définitifs» et ne peuvent être contestés.
Les opposants, parmi lesquels Mohamed El Baradei, coordinateur du Front de salut national et ancien chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique, dénoncent un nouveau régime dictatorial et appellent le président à retirer son décret. Ils mettent également en avant les risques que le projet représente une menace pour la liberté de la presse, déjà brimée en Egypte. Le projet prévoit en effet des sanctions contre les journalistes qui feraient « injure au président ou aux représentants de la loi ».
Les manifestations ont donc repris et se succèdent a la place Tahrir au Caire et dans certaines villes du pays notamment a Alexandrie pour s’opposer au projet de décret qui renforce les pouvoirs du président islamiste. Pour Ahmat, un étudiant de 24 ans, « La décision du président risque de plonger le pays dans une crise profonde. Morsi veut ramener le pays au point de départ, la révolution n’aura pas servi à grand chose si cet décret est adopté.»
Ce mardi 4 décembre, des dizaines de milliers de manifestants opposés à la décision de Morsi sont une fois de plus sortis nombreux cette fois-ci sur le palais présidentiel du Caire pour manifester leur mécontentement. Ils se sont vus repoussés par la police par des tires de gaz lacrymogènes afin de les empêcher de s’approcher du palais. Le président aurait quitter son palais. Les manifestations se sont poursuivies ce mercredi.
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