Supposée Démission de Paul Put : « L’entraîneur fait l’objet de convoitise » selon Sita Sangaré sur Radio Liberté.

L’entraîneur des Étalons demande une revalorisation salariale. Il n’a donc pas déposé une lettre de démission. C’est ce qu’a confié le président de la Fédération burkinabè de football (FBF) Sita Sangaré à nos confrères de Radio Liberté 92.8 lors de l’émission « Info Sports » diffusée le samedi le 22 juin 2013 entre 11 h et 12 h.

Radio Liberté (R.L) : Les rumeurs ces derniers temps, c’est la supposée démission de l’entraîneur des Étalons, Paul Put. Qu’en est-il exactement ?

Sita Sangaré (S.S) : Merci à vous d’être venus vers nous pour avoir la vraie information. Concernant la démission de l’entraineur national Paul Put, il n’en est rien. Il se trouve simplement, comme cela arrive très souvent dans le milieu du football, qu’à la suite des bons résultats qu’il a eus avec l’équipe nationale depuis la période de la CAN, il a souhaité une revalorisation de son salaire.

Toute chose  que nous étions en train d’examiner avec notre ministère de tutelle, le ministère des Sports et Loisirs. Je pense d’ailleurs que les négociations sont sur une très bonne voie. C’est avec surprise que j’ai appris que certains de vos confrères s’apprêtaient à publier dans leur publication du jour (ndlr l’entretien a eu lieu le vendredi 21 juin 2013) que l’entraîneur national avait démissionné ou s’apprêtait à le faire. Je voudrais assurer tous vos auditeurs sur le fait que l’entraîneur national n’a pas démissionné. Il a souhaité de façon naturelle qu’on puisse revoir son contrat, chose que nous sommes disposés à examiner avec lui.

R.L : Comment expliquez-vous que cette histoire de démission de l’entraîneur soit mise sur la place publique ? Est-ce qu’il n’y a pas eu de fuite au niveau de la fédération elle-même ?

S.S : Il ne peut y avoir de fuite puisque je vous dis qu’il n’y a pas eu de démission. On peut parler de fuite, s’il y a eu démission ou un début de ce genre. Mais non, il n’en est rien. Il n’a absolument pas été question de démission. Il n’a pas dit à quelqu’un qu’il voulait démissionner.

R.L : Vous dites que la demande de revalorisation salariale a été faite depuis la fin de la CAN, pourquoi avoir attendu tout ce temps avant de lui répondre ?

S.S : On n’a pas mis du temps avant de répondre. Souvenez-vous que lorsque nous sommes rentrés de la CAN, il y avait les éliminatoires de la Coupe du monde. Nous nous sommes engagés dedans. Ce n’est pas la période la plus appropriée pour discuter de questions salariales. Il fallait se concentrer sur les éliminatoires et discuter quand le moment serait opportun. Vous savez qu’en ce moment, nous observons une trêve, la dernière journée des éliminatoires, c’est jusqu’au mois de septembre. L’occasion était donc propice à ce moment pour discuter.

Je ne sais même pas. Le débat est très mal posé. Si vos confrères avaient parlé de cela après la CAN, on aurait compris. Ce n’est pas maintenant que nous avons commencé à avoir des résultats que nous allons reculer. Nous avons eu un entretien avec l’entraîneur (mercredi 19 juin 2013) avant-hier dans la nuit, monsieur le ministre des Sports et loisirs (ndlr Yacouba Ouédraogo) et moi-même.

Nous avons échangé. Je ne sais pas si c’est là que certains de vos confrères nous ont vus. Et même cela, ce n’est pas parce qu’ils nous ont vu ensemble qu’ils peuvent mener des spéculations sur une démission. Je ne sais vraiment pas d’où c’est parti. Mais j’ai invité l’ensemble de la presse à rester serein. A ne surtout pas chercher de problème au moment où nous sommes engagés dans des batailles.

Souvenez-nous simplement que nous avons recruté l’entraîneur national au moment où 90% de vos confrères tiraient à boulets rouges sur lui. Nous n’avons pas entendu l’opinion d’un quelconque de vos confrères pour le recruter. Ce n’est pas maintenant qu’il  a de bons résultats que vos confrères vont se lever pour polémiquer là où il ne le faut pas, surtout de la plus mauvaise des façons. Une fois de plus, il ne faut pas faire dire à l’entraîneur ce qu’il n’a pas dit. Il n’a pas été question de démissions. Ce sont des discussions normales dans toutes les fédérations, comme cela existe partout que ce soit au niveau des entraîneurs que des joueurs.

R.L : Où en êtes-vous avec les discussions ?

S.S : Je vous ai dit que les discussions avancent.

R.L : Combien gagne Paul Put ?

S.S : Non. Il y a clause de confidentialité dans le contrat. Ce n’est pas nous qui allons divulguer cela.

R.L : Selon les informations que nous avons, Paul Put gagne moins que Paulo Duarte qui gagnait près de 18 millions de F CFA par mois.

S.S : Moi je n’étais pas aux affaires quand  M. Duarte était entraîneur, donc je ne connais pas son salaire. Je considère qu’il y avait une clause de confidentialité.

R.L : Le salaire de Paul Put ne vaut pas ne vaut pas les 18 millions ?

S.S : Non, je vous répète que je ne suis pas au courant. Celui qui vous a dit cela, il faut savoir qu’il peut être passible de poursuite parce qu’il y a une clause de confidentialité dans le contrat en ce qui me concerne.

R.L : Est-ce que vous avez pensé à un plan B au cas où les négociations n’aboutiraient pas ?

S.S : Pour l’instant, nous n’avons aucune raison de douter de la réussite des pourparlers. Nous sommes bien engagés. Nous sommes conscients, l’entraîneur fait l’objet de convoitise. Beaucoup de pays l’ont convoité avec des contrats mirobolants. Mais nous sommes là. Il y a un contrat de confiance entre nous. Ce qui est certain au niveau du Burkina, nous avons respecté nos engagements. Nous avons bon espoir qu’on pourra s’entendre.

R.L : Quels sont les pays qui le convoitent ?

S.S : Ce n’est pas un secret. Vous avez la Gambie, vous avez la République démocratique du Congo. Il y a bien d’autres pays.

R.L : C’est vrai que vous avez refusé de dire combien il gagne mais combien Paul Put demande en ce moment ?

S.S : Nous sommes en discussion. Ce genre de situations est de nature à  compliquer les discussions. Je vous demande un peu de patience. Laissez-nous continuer à discuter. Nous allons trouver un terrain d’entente.

R.L : On pense aussi qu’il vous fait du chantage…

S.S : On ne peut pas empêcher quelqu’un de penser ce qu’il veut. Ce n’est pas par chantage qu’il est venu, ce n’est pas par chantage qu’il va partir. Personne ne nous a contraints à le recruter. Bien au contraire, quand on voulait le recruter, on nous a dit, il n’est pas bon, il n’est pas compétent.

Nous avons dit que nous le connaissons mais le grand public ne le connaissait pas. Nous lui avons fait confiance. De la même façon, nous pensions qu’il ne fait pas du chantage. Il y a du concret. Il y a des propositions. Nous avons vu ceux qui lui ont fait des propositions, ce sont des propositions qui sont réelles.

Ce ne sont pas des propositions qui s’apparentent à du chantage. C’est comme ça. Vous voyez l’exemple du Paris Saint Germain, Carlo Ancelotti, il avait un contrat sur une certaine durée mais il a exprimé son envie d’aller au Real Madrid. C’est comme cela.

Même au niveau des joueurs, vous voyez certains qui signent sur une longue durée mais quand ils ont mieux ailleurs, ils décident de partir. C’est tout à fait normal. Nous sommes conscients qu’il a fait de bons résultats. A notre niveau, nous avons quelques arguments.

R. L : On estime que vous avez sorti Paul Put du trou. Ne devrait-il pas attendre la fin du contrat pour demander une revalorisation salariale ? Lire la suite sur sports.burkina24.com