Roch Kaboré : «L’insurrection appartient à tout le monde»
Le Président du Faso, Roch Kaboré, a rencontré les blessés et les familles des victimes de l’insurrection populaire et du putsch manqué, ce dimanche 30 octobre 2016, au Palais présidentiel. Des « échanges directs et francs » ! C’est le moins que l’on puisse dire de la rencontre qui a duré environ deux heures.
Plusieurs membres du gouvernement étaient présents lors de cette « rencontre d’expression libre, du donner et du recevoir », selon les termes du Président du Faso. Les échanges ont débuté après l’observation d’une minute de silence « pour nos parents, nos frères, nos valeureux fils qui sont tombés sous les balles assassines du RSP lors de ces évènements majeurs de notre pays ».
Roch Kaboré, dans sa brève introduction avant l’intervention des blessés et des parents des victimes, a tenu à exprimer sa proximité avec ces derniers. Le Président du Faso a, comme annoncé dans son message adressé à la Nation, rassuré que les familles des victimes ne seront pas délaissées et que les engagements pris sous la Transition seront intégralement mis en œuvre.
« L’enfant miraculeux » et sa famille seront pris en charge…
« L’Etat veillera à l’éducation des enfants laissés par les martyrs de l’insurrection populaire et du coup d’Etat manqué », a-t-il réaffirmé avant d’ajouter que tous les blessés qui auraient toujours besoin de soins spécifiques seront pris en charge.
« C’est vrai, nous avons évacué cinq personnes qui sont parties en Tunisie, qui sont opérées et qui sont rentrées, mais le nombre total de blessés est supérieur à cinq. Nous avons pris l’engagement de faire en sorte que tous ceux qui nécessitent des soins les plus spécialisés soient pris en charge. J’ai réaffirmé qu’avec l’hôpital qui traite nos malades en Tunisie, nous avons pris des dispositions pour qu’une équipe médicale vienne ici à Ouagadougou pour procéder aux différentes interventions », a-t-il dit sous les ovations du public.
Il faut noter qu’enceinte, une femme avait reçu une balle des putschistes en plein ventre. Et le nouveau-né que certains ont dénommé « enfant miraculeux » présentait une trace de blessure par balle, balle d’ailleurs que l’enfant a rendue en déféquant. Le Président du Faso a annoncé que des dispositions seront prises pour s’occuper de l’enfant et de sa famille.
La justice, la question majeure…
Concernant les personnes ayant perdu la vie, l’engagement a également été pris que toutes les tombes, quelle que soit leur position sur l’ensemble du territoire national, seront mises aux normes conformément à ce qui a été fait à Ouagadougou.
Sur la question de la justice qu’il juge majeure pour ne pas que la réconciliation soit de « façade », le Président du Faso a insisté sur la nécessité que la justice soit rendue à ces personnes tombées lors de l’insurrection populaire et du putsch manqué.
« Aucune somme ne peut ramener quelqu’un à la vie. Nous devons garder tous la vigilance pour que la justice soit rendue. La justice estime que les libertés provisoires ne sont pas des libertés totales. L’ensemble de ces jugements seront effectués et seront publics », dit-il tout en souhaitant une « cohésion forte » au sein des quatre associations des blessés et des familles de victimes.
« Il n’est pas dit que la décoration donne droit à un travail »
Pour Babou Nébon Bamouni de la Coordination des familles des victimes, le second prénom du Chef de l’Etat est « écoute » parce qu’il a pris en considération leurs doléances. « Nous sommes satisfaits. Nous avons un devoir de sincérité », déclare-t-il, et d’indiquer que « nous ne nous sentons plus comme des familles orphelines ». Franck Sya de l’association des blessés ABIP-BF a également salué les efforts du gouvernement.
Cependant, Ganou Kaboré, membre de l’association des blessés, puisque décoré, dit ne pas comprendre qu’un Chevalier de l’Ordre national soit chômeur. Roch Kaboré, annonçant d’autres décorations à venir, a répondu : « Il n’est pas dit que la décoration donne droit à un travail ».
Sur le sujet de la paternité de l’insurrection populaire, le locataire de Kossyam se veut plus clair. « Comme je l’ai dit, les 30 et 31 octobre, ça n’appartient à personne. Ça appartient au peuple burkinabè dans son entièreté (ovations). Personne ne peut tirer la couverture pour dire que c’est lui qui a amené ça ici. L’insurrection appartient à tout le monde. Ce sont des personnes anonymes qui se sont battues avec le cœur pour qu’il ait cette insurrection. C’est pourquoi, on estime que ça doit être un moment de communions des partis, des organisations progressistes et du peuple burkinabè qui se sont battus autour de cette question-là ».
Noufou KINDO
Burkina 24
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