Procès du plan d’évasion de la MACA : Le caporal Madi Ouédraogo esseulé, des écoutes en débat
Le vendredi 6 janvier 2017, dans le cadre du procès des présumés auteurs du plan d’évasion de la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA), 9 des 29 personnes accusées ont relaté leur implication dans l’affaire. De ce qui ressort, ils se désolidarisent du présumé cerveau de l’opération, le caporal Madi Ouédraogo.
Dans leur écrasante majorité, les inculpés affirment avoir participé à une réunion qui le 16, qui le 19 décembre 2015, au domicile du caporal Madi Ouédraogo, un élément de l’ex Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Après la réunion du 16 décembre, il n’y pas eu d’entente lors de l’annonce de la libération des généraux et les participants se sont dispersés.
De l’objet de la réunion, à en croire le caporal Bontogo Yemdaogo, 2e inculpé appelé à la barre, il s’agissait de s’organiser pour « trouver des solutions » afin de rentrer en possession de leurs biens restés au camp Naaba Koom II après la dissolution du RSP. Par biens, l’inculpé cite 2 bœufs, 4 moutons, une télé et une bouteille de gaz.
Le présumé projet de libération des généraux de l’armée burkinabè, Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé détenus à la MACA, se serait greffé à la fin de la réunion, selon les dires du caporal Bontogo Yemdaogo. Ce dernier affirme n’avoir pas informé ses supérieurs sur le plan de libération des généraux par « manque de confiance ». « Je n’ai pas confiance à mes supérieurs », dit-il.
Les inculpés ont réfuté les accusations d’association de malfaiteurs mais certains ont reconnu avoir eu par devers eux, des munitions. Partant, ils reconnaissent l’infraction de détention illégale d’armes. C’est le cas par exemple du caporal Malboné Alexis qui, dans ses explications, précise que les munitions retrouvées chez lui appartiennent à un de ses collègues parti en mission au Mali.
Le collègue lui aurait confié sa maison avant son voyage. C’est en allant chez lui, relate caporal Malboné Alexis, qu’il a vu une Kalachnikov plus 3 chargeurs sur le matelas. Il a alors touché ses supérieurs pour réintégrer l’arme et les chargeurs. Ce fût fait et il a informé son collègue en mission au Mali. Cela s’est fait bien avant la dissolution du RSP, dit-il.
Après la dissolution, Malboné Alexis dit avoir « ramassé » les effets de son collègue pour les ramener chez lui. C’est à la perquisition qu’un chargeur garni de munitions a été retrouvé dans une armoire appartenant à son collègue.
Un autre fait marquant de ce vendredi 6 janvier 2017, c’est le débat sur les écoutes qui ont conduit à l’arrestation de certains inculpés. Lors de l’interrogatoire de Yiougou Abdoul Aziz, les avocats de la défense ont disputé l’intégration des écoutes de la réunion qui a eu lieu chez Madi Ouédraogo dans le dossier.
Considérée comme « la pièce maîtresse de l’acte d’accusation », la retranscription des écoutes n’a pas été contradictoire, estiment les avocats de la défense. Chose que le Commissaire du gouvernement réfute. Les avocats disent ne pas savoir sur quel support les écoutes ont été faites et dans quelles circonstances la retranscription a été faite. Elle devait être faite en présence des parties adverses.
Selon les avocats, cette pièce a parachuté dans le dossier, est dépourvue de toute authenticité et doit être retirée. Ils demandent que les écoutes soient authentifiées par un expert. Le Tribunal a dit prendre acte des observations et se réserve le droit de donner sa décision lors de la délibération finale. Le procès se poursuit ce 7 janvier 2017.
Synthèse de Ignace Ismaël NABOLE
Burkina 24
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