Steeve Zampaligré : « Le système mafieux de l’ère Compaoré est toujours présent »
La Coalition nationale des organisations de la société civile (CNOSC) fait un diagnostic morose de l’économie burkinabè. Pour elle, les « hommes d’affaires de l’ère Compaoré » n’y sont pas étrangers, de même que la gestion des nouvelles autorités.
A en croire le porte-parole de la CNOSC, Steeve Zampaligré, l’économie burkinabè n’avait jamais autant été en piteux état. A contrario, selon la déclaration liminaire lue au cours d’une conférence de presse ce 20 mars 2017, il n’y a pas de signaux encourageants du côté des décideurs.
Pourtant, selon le CNOSC, il y a des solutions. Steeve Zampaligré propose de jeter un œil du côté des institutions, des personnalités étatiques et des opérateurs économiques qui « doivent des milliards de F CFA à l’Etat ». Il suggère aussi de mettre fin aux monopoles au sein de certains secteurs clés de l’économie nationale.
Enfin, le CNOSC a des doutes quant au changement réel au sein de la gouvernance économique du pays. Il en veut pour preuve la violation d’une convention entre une société de cimenterie et l’Etat burkinabè sur laquelle l’autorité reste silencieuse. Par ailleurs, selon la déclaration liminaire, certaines pratiques sous le règne de l’ancien régime ont toujours cours. « (…) Il est clair que le système mafieux des hommes d’affaires de l’ère Compaoré est toujours présent » et ces hommes d’affaires « continuent de piller les pauvres populations en complicité avec nos hommes politiques ».
Le CNOSC en appelle à une meilleure implication du Chef de l’Etat Roch Kaboré car, pour le moment, l’organisation se demande s’il est « vraiment le capitaine du navire ».
Pour le reste, la Coalition s’est intéressée à la situation sécuritaire du pays. Pour elle, pour venir à bout du terrorisme, il faudrait un « programme d’urgence de développement du Sahel » pour créer des emplois aux jeunes des localités concernées et également impliquer les populations locales dans les stratégies de lutte.
Enfin, Steeve Zampaligré milite pour « une révolution de la justice ». En quoi consiste-t-elle ? « Le procès de la justice elle-même afin de vider notre appareil judiciaire des juges affairistes, politiciens et corrompus, qui, par le passé, ont été soupçonnés d’avoir liquidé certains dossiers sensibles ».
Burkina24
Photo : Steeve Zampaligré – © WakatSéra
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