Pour le SAMAE, les revendications qui ont justifié la marche du 10 avril 2007 demeurent d’actualité
Ceci est une déclaration du Syndicat autonome des Agents du Ministère des Affaires Etrangères (SAMAE) à l’occasion de la commémoration du 10 avril 2007.
10 AVRIL 2007-10 AVRIL 2017, 10 ANS DE LUTTE DU SYNDICAT AUTONOME DES AGENTS DU MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES
Il y a de cela dix (10) ans, les travailleurs du Ministère en charge des Affaires étrangères, répondant à l’appel de leur syndicat, le Syndicat autonome des Agents du Ministère des Affaires Etrangères (SAMAE) ont organisé une marche pour exiger la satisfaction de leur plateforme revendicative soumise à l’administration, dont les points saillants étaient entre autres l’octroi d’un plan de carrière, d’indemnités de logement, de sujétion et l’adoption d’un statut particulier au profit des agents.
Dénonçant en toute légalité les conditions précaires de travail au sein de leur département, ils ont subi la férule des autorités politiques et administratives de l’époque qui, au mépris des textes pertinents, les ont durement réprimés. En effet, dans sa séance du 23 mai 2007, le Conseil des Ministres a administré des sanctions à l’encontre des manifestants qu’il a justifié en ces termes :
« Les participants aux manifestations de rue du 10 avril 2007 ont manqué aux règles administratives et à l’éthique du corps de la diplomatie burkinabè et cela jette un discrédit sur l’ensemble des composantes de la diplomatie burkinabè tout en constituant une faute d’une extrême gravité ». Ces sanctions étaient :
- un avertissement avec maintien à leur poste de trente-cinq (35) agents ;
- un blâme avec reversement au Ministère de la Fonction Publique et de la Réforme de l’Etat pour redéploiement dans d’autres administrations de cent cinq (105) autres.
En plus de ces sanctions, rappelons que le Conseil des Ministres du 11 avril 2007 avait décidé de fermer l’Institut Diplomatique et de Relations Internationales (IDRI), interrompant la formation de dizaines de cadres.
En réaction à ces décisions manifestement illégales et liberticides du Gouvernement, le SAMAE a opté de saisir les juridictions compétentes pour rétablir le droit. C’est ainsi que par ordonnance n°041 du 26 juillet 2007, le Tribunal Administratif de Ouagadougou a prononcé un sursis à exécution de la Décision n°2007-0085 /MFPRE/SG/DGFP/DPE du 1er juin 2007 portant reversement de 105 militants du SAMAE avant de procéder à son annulation.
Ces Décisions judiciaires sont la preuve que non seulement la marche du 10 avril 2007 était conforme aux lois et règlements en vigueur, mais aussi et surtout montrent à souhait que les Décisions du Gouvernement de l’époque n’étaient rien d’autre que des manœuvres relevant de la cabale politique, ourdie contre les militant(e)s du SAMAE.
Malgré les tentatives du SAMAE pour faire appliquer la Décisions d’annulation du Tribunal administratif, le Gouvernement est resté sans réaction.
Ce n’est qu’en 2012 que le Conseil des Ministres, en sa séance du 07 mars, a « instruit le ministre des Affaires étrangères et de la coopération régionale ainsi que le ministre de la Fonction publique, du travail et de la sécurité sociale à [de] prendre les dispositions nécessaires pour évaluer la situation et organiser leur [le] retour progressif » des 105.
En ces instants d’intenses souvenirs, le SAMAE, dans un esprit de dialogue républicain, réaffirme son engagement à poursuivre la défense sans relâche des intérêts moraux et matériels de ses militants. C’est la raison pour laquelle, il interpelle les autorités compétentes à se pencher sur la situation du Ministère en charge des Affaires étrangères.
Aussi regrette-t-il que les principales revendications qui ont justifié la marche du 10 avril 2007 demeurent d’actualité. Il s’agit entre autres de l’adoption du statut autonome, du plan de carrière et de l’indemnité spécifique au profit des agents.
Par ailleurs, le SAMAE reste déterminé à obtenir réparation du préjudice subi, aussi bien par lui-même, en tant que personne morale, que par chacun des militants qui ont été affectés par les décisions illégales du Gouvernement.
Il nourrit l’espoir que le dossier par lui soumis au Haut Conseil pour la Réconciliation et l’Unité Nationale (HCRUN) trouvera une issue heureuse et que l’Etat s’amendera à travers une juste et équitable réparation.
Ce dixième anniversaire donne l’occasion au Bureau National du SAMAE de rendre un vibrant hommage à l’ensemble de ses militants qui ont toujours su se mobiliser quand les circonstances l’exigent.
Par ailleurs, il remercie l’ensemble du monde syndical pour son soutien constant, particulièrement pendant les moments consécutifs aux évènements du 10 avril. Enfin, qu’il lui soit permis de faire une mention spéciale à la presse nationale, dont le professionnalisme dans le traitement de l’information, a donné un écho favorable aux actions du SAMAE.
« Ni partisan, ni courtisan, la cause est commune. »
Pour le Bureau National,
Le Secrétaire Général
Wendpanga Jean Didier RAMDE
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