Burkina: Des OSC s’unissent contre les « tentatives de restauration de l’ancien régime»
Réunis au sein du Rassemblement des organisations de la société civile (OSC) contre la déstabilisation du Burkina Faso, ils donnent de la voix pour dénoncer « les ballets incessants entre Ouagadougou et Yamoussoukro » et appellent le gouvernement à plus de fermeté et d’action pour démasquer les déstabilisateurs et leurs complices en appliquant la loi avec toute la rigueur qui sied.
Les animateurs de la conférence de presse voient dans ce qu’ils qualifient de « ballets incessants entre Ouagadougou et Yamoussoukro » des « tentatives de restauration de l’ancien régime farouchement combattu et rejeté ». Tirer sur la sonnette d’alarme, c’est ce à quoi, disent-ils que répond la conférence de presse du 20 septembre 2017 tenue à Ouagdougou.
«Les politiciens risquent d’amener ce pays à l’abattoir », sont-ils convaincus. Commentant ces « ballets », l’artiste musicien Dick Marcus, coordonnateur du Rassemblement des OSC contre la déstabilisation du Burkina Faso, a déclaré qu’« il faut éviter aujourd’hui d’ajouter de l’huile sur le feu parce que ce problème a déjà plein de problèmes ».
Poursuites pour complicité de soustraction à la justice du Burkina
Il en veut pour preuve l’appel lancé par le coordonnateur du Cadre d’expression démocratique Pascal Zaida. En conférence de presse le 27 août, il avait suggéré de « donner aux narcotrafiquants ce qu’ils veulent » pour obtenir « la paix ». A cela s’ajoute la visite accordée à Nana Thibault par Blaise Compaoré. « Dans une République qui a des lois, il y a certains comportements aujourd’hui, on ne doit pas tolérer », a déclaré Dick Marcus.
L’artiste Océane, porte-parole du rassemblement, va plus loin. Il voit dans les sorties médiatiques et les appels à libérer les généraux Diendéré et Bassolé après chaque attaque terroriste « un programme qui est mis en branle ». Un programme que le rassemblement des OSC contre la déstabilisation appelle à anéantir en se mobilisant le dimanche 1er octobre à la maison du peuple pour dire « non ».
« Tout citoyen qui peut se déplacer pour aller faire un projet avec Blaise Compaoré est complice de sa soustraction à la justice du Burkina Faso », poursuit-il. Il en veut pour preuve la mise en accusation de l’ancien Président Blaise Compaoré. De ce fait, l’artiste estime que l’exécutif se doit d’agir et ne « pas laisser faire ça ».
La situation au Nord du Burkina
En ce qui concerne les attaques terroristes au nord du Burkina, «si aujourd’hui, il y a quelqu’un qu’on doit indexer, c’est le régime de Blaise Compaoré. C’est au vu et au su d’eux que tout s’est passé », commente Dick Marcus, natif de la région. En effet, relève-t-il, « Malam Dicko a eu 10 a 15 ans pour s’implanter à Djibo ». Une période pendant laquelle, il a eu le temps de surfer sur le « tissu social » « pauvreté aidant » et en aidant « par-ci, par-là ». Certes, « le gouvernement a essayé d’apporter une réponse » sans pourtant arriver à enrayer aujourd’hui ce qui se passe là-bas.
Dick Marcus qui confie faire des allers-retours à un rythme régulier dans la région du Sahel raconte : « tout ce qu’on gagne facilement dans n’importe quelle ville au Burkina Faso, là-bas, c’est compliqué. C’est la croix et la bannière ». La nature ayant horreur du vide, analyse-t-il, « c’est ce qui a permis à ce que ce monsieur puisse occuper le terrain ». Une situation qu’a relevée le colonel Barry, directeur exécutif du Centre d’études, de recherche stratégique en défense et sécurité (CEDES). Si Ansaroul Islam a pu s’implanter, avait-il expliqué, c’est en raison « des vulnérabilités qui sont exploitées par ceux-là qui ont besoin de situations de ce genre pour s’épanouir »
Sans remettre en cause le programme d’urgence pour le Sahel, Dick Marcus appelle le gouvernement à mettre en place « un vrai plan de développement à l’endroit de la jeunesse, occuper les jeunes de façon à ce qu’ils ne puissent pas tomber dans les mains de ces gens-là ». En commençant par l’éducation. Pour y parvenir, la sécurisation des écoles devra être renforcée.
L’assassinat de Salifou Badini, enseignant à l’école primaire de Kourfayel dans le Soum avait soulevé des inquiétudes chez les acteurs de l’enseignement qui avaient requis la prise de mesures sécuritaires « appropriées » pour instaurer un climat « favorable » au bon déroulement des activités scolaires.
En plus, propose Dick Marcus, il faut que le gouvernement réunisse une sorte de forum pour parler véritablement de ce problème, car dit-il, « si ce problème n’est pas réglé, le Burkina ne sera jamais stable ». Au-delà, il invite chaque citoyen à avoir le réflexe d’un gendarme, d’un policier. En commençant par « dénoncer tout ce qui à ses yeux est bizarre ». Un appel similaire a été lancé par l’ex-otage Ali T. selon qui « ces hommes sont parmi la population ».
Oui Koueta
Burkina24
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