Sécurité alimentaire : La Revue stratégique « faim zéro » au Burkina Faso lancée

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Du chef du gouvernement aux organisations paysannes, tous sont unanimes. Ce ne sont pas  des politiques et programmes qui manquent pour l’atteinte de l’objectif « faim zéro » au Burkina Faso. De concert avec son partenaire le Programme alimentaire mondial (PAM), l’exécutif burkinabè qui a procédé ce jeudi 14 juin 2018 au lancement de sa revue stratégique espère y parvenir avant l’horizon 2030.

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« Loin d’être une fatalité, la faim peut être éradiquée », a déclamé  dans un slam Inoussa Bagagnan lors de la cérémonie. Et Peter Jovi Musoko, directeur régional adjoint du PAM pour l’Afrique de l’Ouest et Centrale d’entonner : « La faim zéro, ce n’est pas du tout une utopie. C’est quelque chose qu’on peut réaliser ». Leurs espérances contrastent avec le bilan des récoltes au cours de la seule saison humide qui ne suffisent plus à nourrir les Burkinabè malgré la mise en place de dix programmes et politiques dont l’implémentation a débuté depuis 2004 (cas de la stratégie de développement rural SDR de 2004-2015).

Et pourtant, affirme Pierre Claver Damiba, ancien ministre du plan et des travaux publics, président du comité de ficelage de la revue stratégique, « le Burkina – pays doté de neuf millions d’hectares de terres arables dont 60% n’est pas encore mis en valeur – peut s’appuyer sur son important potentiel agro-sylvo-pastoral pour parvenir à une croissance plus rapide et plus durable du secteur rural ».

Malgré la mise en œuvre de ces documents stratégiques, admet le chef du gouvernement dans son discours lu par le ministre de l’agriculture, la situation alimentaire et nutritionnelle reste en deçà des ambitions. Résultats, ils sont estimés à 45% les ménages qui sont « structurellement non autonomes » du fait de la faiblesse de la production.

Comment inverser la tendance ?

Les décideurs ont leur idée. De l’avis du président du comité de conception de la revue stratégique, ancien directeur Afrique du programme des Nations unies pour le développement (PNUD), trois défis majeurs doivent être relevés pour l’atteinte de l’objectif faim zéro en 2030. Vient en tête de la liste dressée par Pierre Claver Damiba, le défi des investissements. Sur ce point, l’ancien directeur de la Banque ouest-africaine de développement est catégorique. « L’atteinte des objectifs de croissance exige des contributions accrues des financements privés et alternatifs ».

Le troisième défi qu’est la maitrise de la ressource eau est intimement lié au second que sont les changements climatiques avec leurs effets. Là les chiffres parlent d’eux-mêmes. Avec « seulement 12% de ces zones à potentiel d’irrigation qui sont mis en valeur », le gouvernement qui a pris conscience de la vulnérabilité du monde paysan face à l’insuffisance des pluies et aux changements climatiques a à présent pris conscience de la nécessité à retenir les eaux de surface pour utilisation pendant et après la saison hivernale.

« La maitrise de l’eau est nécessaire pour qu’on puisse accroitre ces productions (production végétale, agro-sylvo-pastorale, faunique tout le secteur rurale) », pose le ministre de l’agriculture et des aménagements hydrauliques.  Le doute ne plane plus en effet dans la tête de Jacob Ouédraogo. Il s’attendait à voir une infrastructure achevée le 25 mai lorsqu’il se rendait à Sidtenga dans le centre-sud. Il a été surpris de trouver sur le terrain un chantier avec un taux de réalisation en deçà de 30%, il avait invité les différentes parties prenantes à s’atteler pour offrir aux populations leur ouvrage.

Veille citoyenne

Issoufou Porgo, secrétaire permanent de la Confédération paysanne du Faso (CPF) n’en attendait pas plus du gouvernement. La confédération paysanne qui « a l’impression qu’on se répète, qu’on fait du surplace »  attend à présent que cet engagement politique transcrit sur le papier se traduise par des actes et des actions fortes. « Du moment que l’engagement politique a été pris, annonce-t-il, nous allons surfer sur cela pour assurer la veille pour que le pouvoir puisse aller à des actions concrètes ».

Oui Koueta

Burkina24

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Oui Koueta

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