Coup d’Etat du RSP: « Je partais causer avec mon binôme »
A la suite de l’Adjudant-Chef Dibloni Gbondjaté, c’est le Sergent Salif Koulidiati qui a comparu devant le Tribunal militaire ce 28 juillet 2018. Il est ainsi le 27e accusé auditionné dans ce procès du putsch manqué de septembre 2015.
Le Sergent Salif Koulidiati est né en 1988. Il a été décoré de la Médaille commémorative avec agrafes Mali et CEDEAO. Jeune célibataire et père d’un enfant, il a un cahier judiciaire non vierge. Il a en effet écopé de 10 ans d’emprisonnement ferme dans l’affaire Yimdi.
Dans cette autre affaire dite du putsch manqué, il lui est reproché trois faits : complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtres de 13 personnes, coups et blessures volontaires sur une quarantaine de personnes. « Je nie ces faits », entame le Sergent Salif Koulidiati.
C’est à la télé que le prévenu dit avoir appris que le Conseil des ministres du 16 septembre 2015 a été perturbé par un Commando du Régiment de sécurité présidentielle. Comme tout « bon militaire », il se serait rendu rapidement au camp. « Je suis arrivé en retard trouver que le rassemblement est fini. Le quartier était déjà consigné. Le 17 septembre, j’ai participé au rassemblement de 7h. On nous a dit de rester sereins », se rappelle le Caporal.
A l’en croire, il est resté ce jour au camp jusqu’au soir. Il avoue n’avoir participé à aucune mission à l’extérieur. « Les 17, 18 et 20 septembre, je participais aux différents rassemblements et je partais aussi causer avec mon binôme qui était posté non loin de la base. C’est le 26 septembre que j’ai quitté le camp », relate le Sergent Koulidiati qui réfute plusieurs affirmations contenues dans les Procès-verbaux d’auditions qu’il a pourtant signés.
« On ne peut pas se fier aux dires d’autres co-accusés »…
Le Ministère public n’en revient pas. Il note des « incohérences » dans les dires du prévenu. Il informe que plusieurs co-accusés auraient aperçu le sieur Koulidiati lors du rassemblement du 16 septembre 2015. « C’est une erreur », réplique l’accusé qui est vite soutenu par son avocat, Maître Pascal Ouédraogo. Le Parquet, selon lui, est en train de faire des brèches pour la divagation d’idées.
« Comme il n’y a pas d’éléments tangibles contre mon client, le Parquet tourne, tourne et revient. Mais, mon client est resté constant dans ses explications, malgré qu’il soit victime de harcèlement, tout comme lors de son audition de première comparution. On ne peut pas se fier aux dires d’autres co-accusés », avance l’avocat du Sergent Koulidiati. Il dit espérer que son client, même s’il n’a pas bénéficié d’un non-lieu au tout début, sera bientôt acquitté.
Ces observations irritent les avocats des Parties civiles, en l’occurrence Maître Farama et Maître Yanogo qui trouvent que l’accusé n’est ni cohérent, ni logique. L’audience a été suspendue vers 14h. Elle reprend le jeudi 16 août 2018 avec l’audition du 28e accusé dans cette affaire politico-militaire.
Noufou KINDO
Burkina 24
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