Me Prosper Farama : « Pour moi, la prison de François Compaoré est psychologique »
Le collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques (CODMPP) et la coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC) organisent pour le compte du vingtième anniversaire de l’assassinat de Norbert Zongo et de ses compagnons un lot d’évènements. Face aux hommes de médias ce jeudi 6 décembre 2018, Chrysogone Zougmoré et ses collaborateurs ont donné aussi leur lecture de l’actualité liée à l’extradition de François Compaoré.
13 décembre 1998- 13 décembre 2018, cela fera bientôt vingt ans que Norbert Zongo et ses compagnons ont été assassinés puis brûlés au environ s de Sapouy. Vingt ans, après, le peuple burkinabè continue de réclamer justice pour le journaliste natif de la région du Centre-ouest. La poursuite de la lutte pour l’aboutissement du dossier Norbert Zongo et compagnons demeure donc plus que d’actualité et reste présente de l’avis du collectif.
C’est pour une continuation de cette lutte que le CODMPP et la CCVC ont décidé de commémorer le 20 ieme anniversaire de l’assassinat du journaliste et membre fondateur du journal l’Indépendant et de ses compagnons autour du thème : « Vingt ans après, renforçons la lutte pour la vérité et la justice pour Norbert Zongo et ses compagnons et contre l’impunité des crimes de sang et des crimes économiques ».
Sur la situation actuelle du dossier Norbert Zongo et ses compagnons, le collectif se satisfait de quelques avancés dans le dossiers mais note cependant des insuffisances comme on peut le constater dans les propos de Chrysogone Zougmoré, président du Mouvement Burkinabè des Droits de l’Homme et des Peuples et président (MBDHP) du CODMPP : « Il faut se satisfaire que l’arrêt de la cours africaine des droits de l’homme et des peuples du 5 juin 2015 ait connu un début d’exécution avec l’indemnisation des familles des victimes. Mais sur le plan pénal, l’instruction du dossier demeure plombée depuis l’inculpation de trois éléments de l’ex Régiment de Sécurité Présidentiel (RSP) ».
Le mercredi 5 décembre 2018, la chambre d’instruction de la Cour d’appel de Paris a rendu un avis favorable à la demande d’extradition de François Compaoré vers le Burkina Faso.
Maitre Prosper Farama, un des avocats de la famille Zongo, a cependant fait un rappel sur la complexité du système judiciaire.
« L’extradition de François Compaoré est peut-être une attente du juge d’instruction. Il faut dire la vérité aux gens parce qu’il y a une sorte d’euphorie autour de cette extradition et l’avis favorable donné par la cour d’appel. Depuis le début, nous avions dit que le principe de l’extradition fait déjà partie de la lutte que le peuple mène pour que toutes les personnes supposées impliquées viennent répondre et que toutes les décisions qui sont prises sur le plan juridique sont des décisions toujours provisoires. C’est une longue procédure et moi je ne me prononce pas sur une quelconque date. Il faut savoir qu’au-delà de la procédure entreprise en cassation pour l’avocat de François Compaoré, il y a d’autres possibilités. Pour moi, la prison de François a déjà commencé et elle est psychologique. Tant qu’il y aura des combattants de la justice dans ce pays, François doit savoir qu’il n’a qu’une seule alternative. Soit il vient volontairement soit la justice va l’obliger à venir »
(Prosper Farama)
Pour la commémoration des vingt ans de l’assassinat de Norbert Zongo et de ses compagnons, plusieurs activités sont prévues. Il y a, entre autres, l’hommage à Norbert Zongo et à ses compagnons, à Flavien Nébié, Dabo Boukari, aux victimes de l’insurrection populaire d’octobre 2014 et de la résistance au putsch du 17 septembre et à toutes les autres victimes de la violence en politique.
Des rassemblements, des dépôts de gerbes de fleurs et des recueillements sont également prévus. La CCVC et le CDMPP organisent également des assemblées générales, des conférences, des meetings autour du thème de la commémoration dans les différentes localités du pays.
Basile SAMA (stagiaire)
Burkina 24
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