A nos indépendances manquées !
58 ans après la proclamation de l’indépendance de l’ancienne Haute-Volta des liens du colonisateur, il reste une question lancinante qui taraude bien des esprits au Burkina : « sommes-nous vraiment indépendants ? »
On pourrait continuer à se voiler la face. A se mentir et à se gargariser d’avoir acquis la certitude d’être affranchi du joug de « la rapacité venue de loin » asservir les ancêtres de « l’Homme intègre ». Mais cette indépendance l’est-elle réellement aujourd’hui ?
De quoi et de qui dépend le financement de nos programmes et plans de développement ? Combien de villages aujourd’hui au Burkina sombreraient dans le désarroi si les ONG étrangères qui y travaillent plient bagages ?
Pourquoi les forces de défense et de sécurité burkinabè n’arrivent-elles pas à faire face efficacement et durablement aux assauts terroristes ? Ce n’est ni le courage ni la témérité encore moins l’amour de la patrie qui manquent à ces braves hommes et femmes qui ont prêté sur gage leur vie pour leur pays. Mais bien une basique question de moyens.
Quand le Burkina ne tendra plus la main
Les cloches de l’indépendance réelle ne peuvent être brutalement sonnées comme il y a 35 ans. Mais des signaux sur le plan national et sur le continent doivent guider. L’introduction volontaire et décisive du Faso Danfani dans les habitudes vestimentaires au Burkina est une bonne graine qu’il faut démultiplier. Le Rwanda montre que les fleurs de l’espoir peuvent germer sur les gravats du chaos. Le Ghana de Akufo-Ado démontre que la coupure du cordon ombilical d’avec le Fonds monétaire international (FMI) est douloureuse mais possible et nécessaire.
L’indépendance doit être semée par les gouvernants, certes, mais étant donné que ces derniers ne semblent vouloir pas changer, il faudra aussi que les mandants des gouvernants, le peuple, soit une terre fertile. Par exemple, accepter consommer le sucre de la SOSUCO, promouvoir l’excellence de son voisin au lieu de l’étouffer, ne pas salir sa rue pour ensuite vitupérer contre l’édile, aimer sa patrie au lieu de la vendre au plus offrant…
Autant de petits gestes qui forgeront l’identité d’un Burkina qui ne tendra plus la main demain pour avoir de quoi nourrir ses enfants. Alors ce jour-là, seulement ce jour-là, l’on pourra enfin dire en toute fierté, « nous sommes indépendants » ! En attendant, …
La Rédaction
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