Vol à la roulotte: Trois présumés auteurs aux arrêts

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Spécialisés au vol à l’arraché et à la roulotte, ils sévissaient au Mali, au Niger, en Côte d’Ivoire, au Sénégal, en Guinée Conakry et au Burkina Faso. C’est dans ce dernier pays que les enquêteurs finiront par mettre le grappin sur eux.  

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Le commissariat central de police de Ouagadougou, saisi par une quinzaine de victimes venues porter plainte depuis 2013 pour vol à la roulotte, a mis sur le coup ses meilleurs éléments. 

Les victimes ont été dépossédées de sommes qu’elles venaient de retirer en banque.  Le préjudice cumulé  est estimé à plus de 170 millions de F CFA.

 Ainsi Ouédraogo S., qui venait de retirer la somme de 12 millions de F CFA,  devant servir à payer ses employés fin octobre 2014, n’a pas pu le faire. Quatre mois avant lui, en juillet 2014, Koudougou E. a subi le même tort et n’a pas pu utiliser les 14 millions pour acheter son camion. En janvier 2016, Bance M. s’est fait dérober son sac contenant 16 millions de F CFA destinés à l’achat d’un terrain. La même somme a été retirée à Saba M. qui venait d’être payé par son client. L’an dernier, Pafadnam S., Compaoré Z, Gniminou S. D., Palé S.K, Tapsoba A, Ouédraogo S, Ouologuem A, Kéré S. se sont vu dérober en circulation la somme cumulée d’environ 100 millions de F CFA après que les véhicules aient été crevés.

Comme le dragon de commodo

Pour les besoins d’identification des victimes, « le groupe (Naoji U. Augustin, Alozié O. Mark et Okolié Kelvin), explique le commissaire Bougma, se rend à moto et en binôme aux abords des banques et établissements financiers. L’un d’eux, l’éclaireur, s’introduit dans la banque comme s’il voulait faire une opération. Dès que la victime est ciblée, l’éclaireur fait un signe pour donner le signalement de la cible au reste du groupe posté dehors. Si la victime est en voiture, la voiture est piégée au niveau de son pneu arrière droit à l’aide d’un morceau de tapette (sandale) cloutée et emballée dans un sachet noir ».

Comme le dragon de commodo qui mord sa proie, ils suivent la victime à la trace jusqu’à ce que celle-ci se rende compte de la crevaison qui l’oblige à marquer un arrêt. C’est là qu’ils entrent de nouveau en scène.  Profitant de l’inattention de la victime, l’un des membres du groupe dérobe le sac contenant le butin avant qu’ils ne prennent la fuite avec.

A défaut, la victime est filée jusqu’à destination où les vitres du véhicule sont cassées par les malfrats et le butin emporté. « Souvent les parqueurs sont peut-être complices. Ils déposent le piège même là-bas. Comme c’est dans un sachet, les gens peuvent ne pas prêter attention. Et dès que la victime monte dessus, il y a une crevaison. Souvent, ce n’est pas instantané. Ça peut prendre avant que la victime ne puisse constater la crevaison », abonde le commissaire Thiombiano Moussa, chef de la brigade de recherche.

L’argent volé ne restait pas longtemps par devers cette « véritable bande organisée qui opère dans la plupart des pays de l’Afrique de l’Ouest et qui a mis au point un réseau de blanchiment des fonds illicitement acquis ». Seulement 3 millions de F CFA en espèces ont pu être saisis par devers ses membres. « Le groupe a des ramifications à l’extérieur. Lorsqu’ils arrivent à empocher des gros sous ici, ils envoient ça à l’extérieur. Ce sont des gens qui sont là-bas et qui sont chargés d’injecter l’argent dans un circuit normal. Soit dans la vente des véhicules, le commerce en général », explique le commissaire. 

La sœur de K., qui a fait un retrait d’un peu plus de 14 millions de F CFA,  n’a pas pu payer des scolarités. Après constatation de la crevaison, elle était descendue pour voir. « Elle a vu les deux à moto. Ils ont pris le sac. Elle pleurait. Bizarrement le parqueur qui était à la banque, s’est retrouvé dans le même lieu. Un parqueur qui se retrouve sur le lieu du crime et il dit que c’est par hasard. On ne peut pas comprendre ça ». En victime, elle déduit qu’« il y a des complicités un peu partout ».

S.I, employé d’un grossiste en commerce, se rappelle comme si c’était hier qu’il a été victime.  Alors que le vol a eu lieu le 25 octobre 2018, à 12h45. Après avoir effectué son retrait bancaire, il a été suivi par ceux qui ont vandalisé sa voiture. « Je suis allé à la direction régionale des impôts pour récupérer un papier. Quand j’ai garé au bas droit de la route.  Quand je suis revenu, j’ai trouvé qu’on a cassé ma vitre ». L’arrestation des présumés auteurs « c’est un grand soulagement » pour lui. « Vraiment c’est fantastique. Ma peine est à 90% réduite. Je suis content de la police », apprécie-t-il.

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Rédaction B24

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