Afrique du Sud : Cyril Ramaphosa contre-attaque à la suite des accusations de corruption
Le président Cyril Ramaphosa s’en est pris au rapport de la médiatrice de la République sud-africaine, qui affirmait en fin de semaine dernière, qu’il avait délibérément trompé le Parlement sur une donation à sa campagne électorale.
Répondant à des accusations de corruption, le successeur de Jacob Zuma a dénoncé ce dimanche 21 Juillet 2019 le rapport accablant de la médiatrice de la République sud-africaine qu’il a taxé d’“irrévocablement biaisé” devant des journalistes et indiqué qu’il était “décidé à obtenir en urgence un examen judiciaire” de ses conclusions tout en admettant que ces accusations portées contre lui étaient “graves”.
Dans ce document la médiatrice, Busisiwe Mkhwebane a estimé que le Président Cyril Ramaphosa a trompé le Parlement concernant une donation à sa campagne électorale.
A en croire le président sud-africain, les conclusions du rapport “n‘étaient pas conformes à la loi” et que certaines “excédaient l‘étendue des pouvoirs” de la médiatrice. Il a promis alors faire recours pour « qu’un tribunal se détermine de manière définitive et impartiale sur ce sujet », a-t-il dit.
S’expliquant au travers d’un communiqué, la médiatrice Busisiwe Mkhwebane, une juriste indépendante chargée de contrôler notamment les actions de l’exécutif, est revenue sur la fiabilité et la conformité de ses conclusions « aux faits et à la loi », insistant sur le « processus impartial et indépendant » ayant abouti à ce résultat.
La médiatrice pense avoir mis en évidence une diversion organisée par Cyril Ramaphosa qui répondant à une question de l’opposition sur une donation à sa campagne d’environ 32.000 euros soit près de 21 millions de Fcfa par un groupe industriel, a indiqué que l’argent versé en 2017 était un paiement à son fils Andile pour une consultance effectuée au sein de la société de services Bosasa, réputée pour être l’exécuteur de nombreux contrats publics suspects.
Cyril Ramaphosa a peu après reconnu qu’il s’agissait effectivement d’une donation à sa campagne pour la présidence du Congrès national africain (ANC) face au choix de l’ancien président Jacob Zuma. Il a toutefois tenté de convaincre les députés qu’il ne disposait pas des bonnes informations lorsqu’il avait répondu à la question et promis de rembourser les fonds de campagne.
Selon l’accusatrice, les explications du Président sud-africain ne sauraient convaincre vu qu’il aurait dû se donner le temps nécessaire pour pleinement s’informer et répondre fidèlement à Mmusi Maimane, chef du principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA).
Elle en conclut que « la conduite du président Ramaphosa (…) même si elle était de bonne foi, n’est pas à la hauteur de ses fonctions », a-t-elle tranché. Pour elle les différents déplacements d’un compte à l’autre avant de finalement se retrouver sur celui de la campagne de Cyril Ramaphosa nourrit les soupçons de blanchiment d’argent.
Au pouvoir depuis février 2018 et réélu en mai, M. Ramaphosa a fait de la lutte contre la corruption son principal chantier alors que l’on garde encore en souvenir les nombreuses frasques de son prédécesseur, Jacob Zuma.
Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU
Burkina24
Source : Africnews
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