Burkina : « L’Opération Mousson » de la police nationale arrose Ouagadougou

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Que de monde pris dans le cadre de « l’opération Mousson » de la police nationale menée dans la nuit de jeudi à vendredi 26 juillet 2019. Les citoyens, qui attendaient avec l’espoir de pouvoir rentrer en possession de leur  leur moto ou voiture, apprécient positivement l’opération. Cependant, des citoyens ne digèrent pas le choix de certaines intersections. Et peut-être pas pour les raisons que vous  imagineriez!

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L’opération Mousson, explique le commissaire divisionnaire Toni Joseph, directeur régional du centre, « c’est avant tout rassurer et tranquilliser les populations. Ce n’est pas le fait qu’on cherche à avoir un grand nombre d’engins. Non. C’est de rassurer les populations et les sécuriser ». Pour son effectivité, environ 600 policiers, dont une cinquantaine issue des unités d’intervention, ont été déployés à 34 carrefours de la ville de Ouagadougou et dans les six départements de la région du Centre.

C’est accompagné de ses collaborateurs, les commissaires Bougouma Salvador Aimé (commissariat central de la ville de Ouagadougou), le chef du service régional de la circulation routière Ouédraogo Ousmane et de Traoré Minata de la direction de la communication et des relations publiques que le directeur régional du centre est allé à la rencontre des effectifs déployés dans le cadre de l’opération.

Celle-ci a été subdivisée en deux phases. La première a débuté à 19h et a pris fin à 21h. La seconde de minuit à 4h du matin.  Cette dernière a consisté en des patrouilles dans les zones criminogènes. « Surtout les zones criminogènes parce qu’avec les opérations qui se mènent dans les régions, de plus en plus beaucoup de gens replient vers Ouagadougou. C’est pourquoi la deuxième phase va aller vers les zones non-loties », souffle un membre de la hiérarchie.

« C’est pour des raisons sécuritaires. Soit ! »

Jean Kaboré était loin d’imaginer une telle soirée. Il assure qu’au moment de quitter son service, il a mis l’éclairage avant de démarrer. Et pourtant à cette intersection, sur l’avenue de la liberté, il sera accosté par un policier en uniforme.   « Au feu de stop, la police m’a signalé de regarder mon éclairage que ça ne donne pas. Cela m’a surpris. Je ne m’attendais pas à ça. Effectivement, j’ai vérifié, j’ai trouvé que le phare n’était pas là », raconte-t-il. Il n’en revenait toujours pas. « Comment ça ? », s’est-il interrogé.  « On a vérifié ensemble, j’ai vu que le phare n’était pas là », constatera-t-il.

Tout comme Jean Kaboré, Jean Ouédraogo, étudiant, se fera prendre sur l’avenue Tansoba Goalma, un peu plus au sud de la capitale dans l’arrondissement 12. Cet étudiant qui descendait du campus sera « arrêté ici pour sans phare (défaut d’éclairage)». « Moi-même ça m’a étonné de voir que la moto n’avait pas de phare », dira-il. Il la redémarra pour montrer au policier « qu’il y avait vraiment un phare ». Mais l’infraction a été déjà été constatée par les sous-officiers de police postés là avec un lieutenant.

« Ce n’est pas le fait qu’on cherche à avoir un grand nombre d’engins. Non. C’est de rassurer les populations et les sécuriser », commissaire divisionnaire de police Toni Joseph

Retour sur l’avenue de la liberté où Jean Kaboré attendait à quelques mètres des motos saisies. Là, avant que nous embarquions pour le sud de la ville, Grégoire W. a tenu à dire ce qu’il avait sur le cœur. Les confrères, eux, nous interpellent qu’il faut se manier. Avec une autre, nous retournons le voir. « Leur travail est bien certes. Mais là où, ça nous pose un problème, c’est qu’il nous prive de notre clientèle. Les gens ne viennent plus. C’est dans ça que nous nous mangeons », formulera en langue mooré le jeune mécanicien.

Grégoire a une requête à l’endroit de l’équipe déployée là dans le cadre de l’opération nocturne. Il voit dans la vingtaine de motos une occasion de se faire une entrée d’argent. Seulement, elles seront convoyées vers les commissariats de police où leurs auteurs devront aller les chercher. « Comme cela, ça ne nous arrange pas du tout. Mais c’est leur travail. C’est pour des raisons sécuritaires. Soit ! S’ils pouvaient s’éloigner un peu, cela allait nous être bénéfique », plaide-t-il.

Ouagadougou, c’est ting-tang continu

Joel Ouédraogo, Jean Kaboré et toutes les autres personnes qui ont vu leurs motos, leurs voitures saisies pour défaut d’éclairage et autres infractions peuvent entrer en possession de leurs biens.  « Dès demain, les propriétaires de ces engins feront l’objet d’un procès-verbal de contravention mais après vérification pour qu’on s’assure qu’il n’y a pas des engins volés », précise le directeur régional de la police du Centre.

Pour s’assurer que la première phase de l’opération se déroule sans accrocs, des patrouilles de la Brigade anticriminalité et des Compagnies républicaines de sécurité. Le sergent-chef de police Zongo Abdoulaye conduit l’une d’elle. « Dans l’ensemble, rapporte-il, ça se passe bien. S’ils ont besoin de nous, nous sommes là pour les appuyer ».

« Je suis satisfait de ce que j’ai vu. Je les félicite pour ce travail bien fait », directeur régional du Centre de la police

Malgré un programme bouleversé, Jean Kaboré « touché » par cette arrestation pour l’infraction de défaut d’éclairage dit « bien » apprécier l’opération policière. « C’est pour la sécurité », digère-t-il. Pour Joel Ouédraogo, qui « n’est pas fier de rouler sans phare », c’est également « une très bonne initiative ». Mais « quand tu dois te débrouiller pour jongler de gauche à droite. En tant qu’étudiant, ce n’est pas facile ».

Il n’est pas seul à se plaindre du coût de la vie dans la capitale Ouagadougou. Adossé à un cailcédrat, Brouhan Bougouma a les yeux rivés au ciel. Comme pour chercher une lueur, un dénouement qui ne coûtera pas 6 000  F CFA.  « Ils sont sortis à cause de nous certes. Mais ils n’ont qu’à faire pardon ! Vous-même vous voyez comment la vie est dure. Ouagadougou, c’est ting-tang continu. Quand tu marches, tu as la tête ailleurs. C’est compliqué quoi ! ».

Oui Koueta

Burkina24

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Oui Koueta

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2 commentaires

  1. Bonjour. Juste fire merci pour l’effort que vous fournissez pour nous tenir informés sur ce qui se passe ici et ailleurs. Courage à vous. Que le Tout Puissant vous accompagne. Je voulais cependant vous faire une petite remarque. Dans le recit concernant cette opération j’ai lu et retenu qu’un des responsables de l’opération vous a soufflé que l’operation bientôt organisé dans les quartiers non lotis de Ouaga. Merci beaucoup pour l’information. Je suis certain que les « bandits » et autres malfaiteurs tapis dans ces quartiers vous remercierons également. N’etant ni journaliste , ni policiers j’ignore tout de votre déontologie c’est pourquoi je pense que vous n’étiez pas oubligé de le répéter. Que Dieu nous protège tous.

  2. Tant que notre police reste professionnelle nous saluons son travail qui nous garantie la quiétude que citoyens nous sommes en droit d’attendre.
    Hélas notre police est truffée de ripoux qui cherchent de l’argent par tous les moyens même s’il le faut en se parjurant . Une telle attitude porte atteinte a l’honneur du corps. Bravo aux policiers honnêtes qui portent dignement la tenue. Honore leur corps et nous rende fier de notre police.
    Toutes les plaies d’Égypte sur les policiers ripoux qui mangent le pain de l’arnaque.

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