Mali : Imam Dicko promet regagner sa mosquée et ne pas être intéressé par la Présidence de la transition
Dans une interview accordée au média français Radio France International (RFI), l’imam Mahmoud Dicko, leader du mouvement de contestation politique M5-RFP, dont il est le garant moral, s’est prononcé sur le maintien des sanctions de la Communauté Economique Des Etats de l’Etat de l’Ouest (Cedeao) et la formation de la future transition politique tant attendue après la déchéance du régime du Président Ibrahim Boubacar Kéïta.
« … Il ne sert à rien vraiment de s’éterniser dans une transition. Il faut quand même qu’on trouve un moyen pour sortir de cette situation vite. De mon point de vue trois ans, c’est trop. Moi je voyais ça peut être… dix-huit mois, quelque chose de raisonnable ou sinon moins. Mais trois ans, c’est trop de mon point de vue. Je crois que vu les circonstances, vu le contexte dans lequel nous sommes, je pense qu’il faut donner ça à un civil consensuel », a indiqué le leader religieux à l’origine de la contestation populaire contre le Président Ibrahim Boubacar Kéïta jusqu’à sa démission forcée par la junte militaire.
A propos des militaires conduisant le CNSP, Mahmoud Dicko estime « qu’ils mesurent vraiment la portée de la responsabilité qui est la leur, aujourd’hui, pour agir très vite et sortir de cette situation».
Dernièrement, lors d’une prière en hommage aux personnes tuées au cours des manifestations, l’Imam promettait que le peuple malien n’accorderait plus jamais de « chèque en blanc » à aucun dirigeant en charge de sa destinée. Il est encore revenu sur ce point : « Il faut que tout le monde sache que tu n’auras pas un chèque en blanc pour en faire à ta tête et faire ce que tu veux. C’est pour les civils et les militaires, c’est pour tout le monde. On doit désormais prendre ça en compte, que le peuple ne va pas croiser les bras et regarder les gens faire. On a trop duré dans des crises interminables et il faut trouver une solution pour en sortir », a-t-il prévenu.
Sur la question des sanctions dressées par la Cédéao, l’Imam Mamhoud Dicko estime que « sanctionner le peuple, vraiment c’est lui faire du tort. Le peuple n’est pas responsable de ce qui est arrivé. Maintenant les dirigeants de la Cédéao sont des gens responsables, ils ont des textes, ils sont obligés de les appliquer. Le Mali a souscrit à la Cédéao, nous avons accepté les termes qui dirigent cette organisation mais ça ne peut pas s’appliquer aux autres et ne pas s’appliquer à nous ».
Le charismatique Imam sera-t-il candidat à la présidence de la transition ? Sur cette question l’homme de Dieu se veut un peu plus formel : « Non moi je l’ai dit, c’est très clair, je ne change pas de langage du jour au lendemain. J’ai dit que je regagne ma mosquée. Je ne serais pas président ni d’une transition ni de gouvernement ni d’autre chose. Je suis imam et je resterai imam Inchallah.”
Junte militaire et M5 s’accordent après des malentendus
Certains leaders du mouvement dirigé par l’Imam ont évoqué dernièrement une « confiscation de la révolution », et n’ont pas écarté la tenue de nouvelles manifestations. Les raisons évoquées par cette organisation politique tournent autour de la non-implication par les militaires dans les discussions avec la Cédéao et dans la prise des décisions dans cette période pré-transitionnelle.
Une rencontre entre CNSP et M5 tenue le samedi 29 Août 2020 nuitamment a permis de dissiper les malentendus entre les différentes parties.
Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU
Burkina24
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