Procès Sankara : « Je dormais au Conseil de l’entente » (Nabonsseouindé Ouédraogo)

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L’interrogatoire de l’accusé Nabonsseouindé Ouédraogo se poursuit ce mardi 2 novembre 2021 au Tribunal militaire délocalisé à Ouaga 2000. 

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Face aux questions des avocats des parties civiles, l’accusé rejette des déclarations qu’il a faites devant le juge d’instruction en présence de son avocat.

Cette attitude a été qualifiée de « stratégie défense » et a été déplorée notamment par maître Prosper Farama qui retient des incohérences dans les propos de l’accusé. L’avocat des parties civiles dit s’en tenir à ces propos en attendant la confrontation avec des Témoins. 

Devant le juge d’instruction, l’accusé avait avoué avoir passé la nuit dans un bassin au Conseil de l’entente et ajoutait avoir été à son domicile avant de se rendre chez Blaise Compaoré. Mais à la barre, il nie ses déclarations.

« Je n’ai jamais dit cela car en ce moment, je n’avais même pas de domicile à Ouagadougou. Je dormais au Conseil », déclare-t-il, tout en soulignant qu’il n’est pas d’accord avec certains points des déclarations à lui attribuées.  

« Moi quand on me formait, on m’a pas dit que quand ça tire de foncer là-bas.

A la suite des avocats des parties civiles, les discussions se sont plus échauffées entre le parquet militaire et l’accusé Nabonsseouindé Ouédraogo. Selon le récit de ce dernier, il s’est retiré avec trois de ses camarades dans une piscine, à une vingtaine de mètres de son lieu de garde au poste 520.

Il dit également y être resté avec ses armes mais en tenue de sport de 16h à 9h le lendemain avant de sortir pour rejoindre les « chefs » au domicile de Blaise Compaoré. Le parquet militaire n’a pas apprécié le fait que l’accusé ait « fui » après avoir entendu les coups de feu.

« Dans l’armée, il y a des principes. Lorsque vous entendez un coup de feu, vous ripostez et vous tombez en garde », a indiqué un membre du parquet. Mais cette réponse n’a pas été du goût de l’accusé. « Quand on tire vous voulez qu’on fasse quoi ? », a-t-il répliqué avant d’ajouter : « En tout cas, moi quand on me formait, on m’a pas dit que quand ça tire de foncer là-bas. C’était un cas de force majeure, car ça ne s’est jamais passé au conseil avant ».

« On se rend compte qu’on est plus confus, perdus »

Sa réplique ne passe pas au niveau du parquet surtout le fait que Nabonsseouindé et ses camarades soient restés toute une nuit retranchés. « Vous ne devriez pas rester sur votre position jusqu’au matin en tant que militaire. Il y a quelque chose qui ne va pas. Sinon au moment où les tirs ont cessé, c’est de se retirer du danger. Il y a une logique que vous n’avez pas respectée », a estimé le parquet militaire.

Et à l’accusé de rétorquer : « C’était la meilleure position pour nous. En tout cas, c’était notre décision », a-t-il lancé au Ministère public. Le procureur n’a pas caché sa déception face à l’attitude de l’accusé. « Même pour un simple militaire, ce n’est pas possible de se comporter comme ce que vous avez fait, n’en parlons pas d’un commando », a-t-il considéré.

« On pensait qu’avec le passage de Nabonsseouindé Ouédraogo, on allait être éclairé mais malheureusement, on se rend compte qu’on est plus confus, perdus du fait que ses déclarations sont complètement et diamétralement opposées », a conclu une parquetière.

« Je ne suis pas un ‘Djinamori’ pour prévoir »

L’avocat de l’accusé, Me Mamadou Sombié, a été interpelé par les avocats des parties civiles pour des éclaircissements concernant les déclarations signées en sa présence mais réfutées aujourd’hui par l’accusé devant le Juge.

« Je ne suis pas un ‘Djinamori’ pour prévoir ce que Nabonsseouindé allait répondre à l’instruction. Il a fait des déclarations. J’ai lu et je lui ai expliqué. Il a signé, j’ai signé », a-t-il lancé. L’avocat a tenu à rappeler que son rôle était « d’assister son client pour qu’il ne soit pas indignement traité et non de porter sur lui ses déclarations ».

L’accusé est resté sur sa ligne de défense et a exprimé son émoi à la fin en ces termes : « Mon regret, est que me voici à la barre. Mes deux autres camarades, car ils sont morts, ne sont pas là pour témoigner. Et aussi Hyacinthe Kafando qui est censé venir répondre n’est pas là. Sinon s’il était là, j’aillais être un témoin », a-t-il terminé.

L’audience se poursuit avec un autre accusé, Traoré Bossobè.

Akim KY 

Burkina 24 

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