Gouvernement Albert Ouédraogo : Peu importe les Hommes, les résultats sont attendus !
Après avoir perdu plus d’un mois à « légitimer et légaliser » son coup de force, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba n’a plus de temps à perdre ! Une fois investi Président de la transition pour un mandat de trois ans, il aura fallu seulement 24h au tombeur de Roch Marc Christian Kaboré pour désigner son Premier ministre, et ensuite 48h pour constituer son gouvernement.
Déjouant tous les pronostics de ceux qui prétendaient être dans les secrets des dieux, c’est le docteur en économie Albert Ouédraogo qui a été nommé Chef du gouvernement le 3 mars 2022.
Un parfait inconnu si c’en est un, dont la plupart des Burkinabè n’ont découvert le visage poupin et les chapeaux colorés que dans la foulée de sa nomination. CV parfait, directeur du cabinet Ipso Conseils depuis quelques années, peu d’engagement politique même si certains pensent le contraire, jeunesse militante au sein de l’Association nationale des étudiants du Burkina (ANEB)…
Bref ! Les 25 membres de son équipe ont pour la grande majorité ce profil de technocrate et étaient des cadres des départements dont ils viennent de prendre la tête.
Le général Aimé Barthélemy Simporé ne fait pas partie des « grands brûlés » du coup d’Etat
Premier fait marquant dans la configuration de cette équipe Albert Ouédraogo : la chute de Roch Marc Christian Kaboré n’a pas signé la mise à mort du projet de réconciliation nationale. Le chantier qu’a débuté Zéphirin Diabré devrait être continué par l’ancien ministre de la Défense de Blaise Compaoré, Yéro Boly, nouveau ministre d’Etat en charge de la question.
La Solidarité nationale et l’Action humanitaire s’émancipent du département du Genre et de la Famille, sans doute pour accorder plus d’attention à la prise en charge des déplacés internes.
Le plus intrigant dans ce nouvel exécutif est sans conteste la création d’un ministère en charge des Affaires coutumières et religieuses. L’on s’impatiente de connaître les attributions de ce département qui revêt une importance capitale.
Au niveau des hommes, le dernier ministre de la Défense de Roch Marc Christian Kaboré, le général Aimé Barthélemy Simporé, a été reconduit. Ironie de l’histoire, c’est ce dernier qui, pendant la mutinerie qui allait déboucher sur un putsch, tentait sur le plateau de la télévision nationale de minimiser l’ampleur du mouvement. Finalement, il ne fait pas partie des « grands brûlés » du coup d’Etat.
L’ancien secrétaire général de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B), Bassolma Bazié, passe de l’autre côté de la barrière en prenant le ministère en charge de la Fonction publique. La façon dont « le général », comme on le surnomme, va se comporter avec sa troupe est attendue de tous.
Les Burkinabè attendent surtout des résultats !
L’écrivain et analyste politique, Lionel Bilgo, dont on connaît les prises de positions sur le secteur de l’enseignement, hérite du maroquin de l’Education nationale. Le voici maintenant au tableau !
Dans beaucoup d’autres secteurs, ce sont, comme on dit, des gens de la maison qui ont pris les clés. C’est le cas notamment de Olivia Rouamba (Affaires étrangères), Abel Somé (Economie et Finances), Frédéric Ouattara (Enseignement supérieur), Jean Alphonse Somé (Mines et Carrières), Aminata Zerbo/Sabané (Transition digitale).
Outre le Président et le Premier ministre, ce sont donc trois militaires et 22 civils qui sont chargés de conduire la barque Burkina, ballottée depuis plusieurs années par les vagues terroristes. Ils sont bien placés pour savoir qu’ils ne bénéficieront pas d’un état de grâce car les défis sont immenses et l’impatience a gagné les Burkinabè qui attendent surtout des résultats.
Après le gouvernement, on attend de voir la liste des 71 membres qui vont siéger à l’Assemblée législative de Transition. La clé de répartition, comme on le sait, a été fixée par les assises nationales…
Après l’adoption de la Charte qui fixe à 36 mois la durée de la Transition, la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a annoncé l’annulation de la visite des Présidents nigérien Mohamed Bazoum et ghanéen Nana Akufo-Ado et l’envoi d’une délégation ministérielle. Que dira l’organisation sous régionale ?
La Rédaction
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