Journée mondiale du Consommateur : Le RENCOF invite les autorités à maîtriser « l’évolution des prix »
Ceci est une déclaration du Réseau national des consommateurs du Faso (RENCOF) sur la Journée mondiale du Consommateur.
La communauté internationale célèbre, ce 15 mars 2023, la journée mondiale des droits du consommateur, sous le thème : « Autonomiser les consommateurs par une transition vers des énergies propres ».
Le choix de ce thème s’explique par les coûts élevés de l’énergie courant 2023, l’ambition d’améliorer l’accès à une énergie abordable, fiable, durable et moderne, en vue de prévenir les changements climatiques catastrophiques et de contribuer à la réduction des futures émissions de gaz à effet de serre de 40 à 70%.
Cette journée est un moment de sensibilisation et d’incitation mondiale à un changement significatif et durable, en rapport avec les défis urgents auxquels sont confrontés les consommateurs du monde entier. Cette célébration vise à susciter à travers le monde, une prise de conscience à l’égard des droits et des besoins des consommateurs. C’est aussi l’occasion pour exiger le respect et la protection des droits de tous les consommateurs.
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Les droits des consommateurs sont inhérents au droit à la sécurité (protection du consommateur contre tout produit, processus de production ou service pouvant menacer sa vie, sa santé ou son équilibre financier), au droit à l’information, au droit au choix, au droit d’être entendu, au droit à l’éducation, au droit à la réparation des torts, au droit à un environnement sain et au droit à la satisfaction des besoins de base.
Les droits énoncés impliquent des devoirs et des responsabilités pour le consommateur. Il est important que celui-ci soit prêt à s’informer pour mieux connaître les biens et services qu’il utilise et à se défendre lorsque sa cause est honnête et juste. Il doit être socialement et écologiquement responsable. Il doit être convaincu que c’est dans l’union avec d’autres consommateurs qu’il aura la force et l’influence pour promouvoir la défense de ses intérêts individuels et collectifs. Il est grand temps que le consommateur burkinabè prenne la mesure de ses responsabilités et s’engage dans un élan de solidarité pour la défense de ses droits.
En effet, notre pays a enregistré une triple hausse des prix des hydrocarbures, portant le cumul des augmentations à deux-cent trente-cinq (235) F CFA, en l’espace d’un an d’exercice du MPSR I & II. Le prix du litre du super 91 est passé de 615 à 850 F CFA, du 11 mai 2022 au 10 Février dernier. Au même moment, la bouteille de gaz de 6 kg, subventionnée par l’Etat est vendue à 2 500 au lieu de 2000 F CFA ; la bouteille de 12,5 kg à 7 500 au lieu de 5 500 F CFA.
L’augmentation cavalière et solitaire des prix des hydrocarbures, moteurs de l’économie, a eu pour effet d’entrainer l’augmentation des prix des produits de grande consommation au point où les aliments ordinaires sont devenus des produits de luxe. L’inflation, de l’ordre de 18%, la plus importante de l’espace de l’UEMOA, est symptomatique d’une augmentation de l’ordre de 25 à plus de 100 % de certains produits de grande consommation, tels que les huiles alimentaires, les céréales, les pâtes alimentaires, les produits pharmaceutiques et cosmétiques.
En conséquence, de nombreux foyers peinent à assurer un seul repas par jour. Le problème, la sous-consommation paralyse le développement des commerces, étouffe le développement des unités industrielles, plombe les investissements et du coup, la croissance économique.
Le RENCOF rappelle que les crises qui sévissent au Burkina Faso sont dues à une association de divers facteurs, au nombre desquels les activités terroristes, la sècheresse, la dégradation de l’environnement, la démission de l’Etat, la mal gouvernance, la diminution de la production céréalière, la pauvreté chronique, aggravée par la conjoncture internationale. Le consommateur burkinabè ne peut donc pas continuer à payer, alors qu’il n’est nullement responsable.
Il appelle donc les autorités à maîtriser l’évolution des prix des produits énergétiques, conformément à la tendance mondiale où ils sont vendus moins chers dans les pays dits pauvres. Il les appelle surtout à intensifier les contrôles pour assurer le respect des prix des produits de grande consommation.
Il appelle aussi les acteurs économiques, notamment les détaillants et les grossistes au respect de la législation et des droits des consommateurs à des produits de qualité, abordables, durables et bon marché.
Il appelle les consommateurs à veiller désormais au respect de leurs droits, relatifs, entre autres, à des produits normés, de qualité et bon marché, à l’information, à un choix, à la santé, à l’éducation et à un environnement sain.
Il espère que les gouvernants actionneront les leviers du dialogue avec l’ensemble des acteurs de l’écosystème de la production, de la commercialisation et de la consommation pour aboutir à un CONTRAT D’ENGAGEMENT REPUBLICAIN CONTRE LA VIE CHERE.
Il rappelle enfin qu’il attend des autorités gouvernementales des mesures sociales pour soulager les souffrances des consommateurs, sans pouvoirs d’achats.
Le Consommateur, d’abord !
Le Président
Adama BAYALA
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