Le retrait de l’AES de la CEDEAO est « irrévocable » (Ministres)

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En réunion, ce jeudi 15 février 2024, à Ouagadougou, des ministres de l’Alliance des États du Sahel (AES) sont revenus sur le retrait de leurs pays de la CEDEAO. Selon eux, leur décision est « irrévocable » car l’instance sous-régionale s’est détournée des objectifs qui ont conduit à sa création devenant une organisation de « désintégration ». 

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« En effet, la CEDEAO s’est illustrée ces derniers temps comme une organisation de désintégration car détournée des objectifs pour lesquels elle a été créée, notamment par l’adoption des sanctions illégales, illégitimes, inédites et inhumaines imposées à nos États du fait des ingérences extérieures », a dès l’entame dénoncé, le général Salifou Modi, ministre de la défense du Niger.

Et d’appuyer que la décision des pays de l’AES de quitter la CEDEAO est « irrévocable ». « Cette décision historique et irrévocable de nos États aura le mérite d’accélérer leur marche vers la création d’une Confédération des États de l’AES, telle que recommandée par la déclaration de Bamako en date du 1er décembre 2023, issue de la première réunion des ministres des affaires étrangères de l’AES », a-t-il confié.

Pour Abdoulaye Maiga, ministre malien en charge de la décentralisation, le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la CEDEAO leur offre une nouvelle opportunité de parvenir à « une fraternité réelle, une solidarité réelle, et à une intégration réelle, sans aucune ingérence ni manipulation extérieure ».

« Le Burkina, le Mali et le Niger sont aujourd’hui plus que jamais engagés à réaliser les aspirations des pères fondateurs de cette organisation qui a hélas dévoyé les principes sur la base de laquelle nous, les trois États sortants, avions contribué à la créer.

D’une organisation d’intégration, la CEDEAO est devenue une organisation de désintégration aux mains de puissances hostiles aux intérêts des peuples de l’Afrique de l’Ouest, à travers, notamment, des sanctions illégales, illégitimes et inhumaines, et qui d’ailleurs sont toujours en cours contre le peuple du Niger, dont nous saluons à nouveau la résilience », a-t-il dénoncé.

Il a poursuivi que la CEDEAO est passée d’une organisation appelée à soutenir les efforts des gouvernements pour la stabilisation des États, la CEDEAO n’a trouvé d’autre « inspiration malheureuse que de menacer d’attaquer militairement un État souverain dont la population a simplement décidé de prendre son destin en main ».

« La CEDEAO actuelle est l’illustration parfaite de ce que, plaise à Dieu, l’AES ne sera jamais. L’AES est, et demeurera une Alliance d’États unis par une ambition commune d’une émancipation de l’Afrique. La rencontre de ce jour, en prélude au sommet des Chefs d’État de l’AES, constitue à ce titre un tournant majeur de notre Alliance », a-t-il martelé.

Selon Kassoum Coulibaly, ministre burkinabè de la défense, le retrait des trois pays de l’AES de la CEDEAO est irréversible. « Il est plus que nécessaire pour la CEDEAO de comprendre que ni les leçons données, ni le diktat, ni les menaces voilées, ni les intimidations, ni les diversions, ni les tentatives de déstabilisation de tous ordres ne sauraient nous détourner de nos objectifs communs de vaincre le terrorisme, mettre nos pays sur les sentiers du développement et exercer notre pleine souveraineté sur tous les plans », a-t-il déclaré.

En rappel, cette réunion des ministres de l’AES a, entre autres, pour objectifs de réviser la Charte de l’AES et d’élaborer le traité portant création de la confédération de l’Alliance des États du Sahel.

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