Siphonage de carburant à Bobo : SITARAIL siffle contre les dangers d’un « jackpot » mortel
La Société Internationale de Transport Africain par Rail (SITARAIL) a organisé une séance de sensibilisation pour expliquer les dangers du siphonage de fond de carburant dans les citernes le vendredi 3 mai 2024 à Bobo-Dioulasso. C’était en présence des personnes ressources des cinq localités longeant les rails.
Images désastreuses d’autres horizons, présentation alarmante des experts locaux, témoignages recueillis de part et d’autres, les habitants des villages bordant les voies ferrées reliant Bobo à Peni prennent conscience des risques du siphonnage.
Des fonds de citerne au « jackpot »
En raison des exigences techniques, lors de leurs livraisons, les citernes de carburant de la SITARAIL conservent une quantité de réserve appelée « fond de citerne ». Malheureusement, des individus malintentionnés siphonnent ces restes pour en tirer un bénéfice illégal. Les profits issus de cette activité illicite sont désignés comme le « jackpot » selon les dires du CVD d’un village proche du dépôt de carburant de la Société nationale burkinabè d’hydrocarbures (SONABHY) à Péni. Pourtant, ce phénomène de plus en plus répandu constitue une menace majeure pour le pays.
Allant des risques d’incendie dans les cinq villages environnants du dépôt pétrolier de Peni aux risques sécuritaires, sanitaires et environnementaux, la pratique du siphonnage est une menace significative que la Société Internationale de Transport Africain par Rail (SITARAIL) cherche à endiguer grâce à une approche participative et endogène. C’est dans ce dessein qu’une séance de sensibilisation a été organisée avec les personnes ressources des cinq localités situées sur l’itinéraire ferroviaire du dépôt pétrolier.
« Que la citerne soit vide ou non, sa manipulation est extrêmement dangereuse », a rappelé le coordinateur du service de SITARAIL, Adama Ouattara, soulignant la nécessité de mobiliser tous les acteurs pour contrer cette pratique préjudiciable.
Il a insisté sur l’importance de la vigilance et de la dénonciation des fautifs auprès des autorités compétentes, ajoutant que les populations doivent prioriser leur sécurité au lieu de de protéger les siphoneurs de carburant qui mettent ainsi en danger leurs propres vies et celle des autres.
Un phénomène à la peau dure
En avril 2024, le corps sans vie d’un homme a été découvert dans une citerne alors qu’il tentait frauduleusement de récupérer le fond de carburant. Avant lui, cette pratique malveillante du siphonnage avait déjà entraîné la mort tragique de deux autres individus, sans compter ceux qui purgent des peines d’emprisonnement de plusieurs années à la Maison d’arrêt et de correction de Bobo-Dioulasso (MACB).
Aminata SANOU
Correspondante de Burkina 24 à Bobo-Dioulasso
Écouter l’article
|
Nous tenons à vous exprimer notre gratitude pour l'intérêt que vous portez à notre média. Vous pouvez désormais suivre notre chaîne WhatsApp en cliquant sur : Suivre la chaine
Restez connectés pour toutes les dernières informations !
Restez connectés pour toutes les dernières informations !