Musique : Bam’ss Grâce ou l’artiste gendarme qui touche des cœurs

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Gendarme et artiste gospel, Etienne Bamogo, alias Bam’ss Grâce, incarne une figure unique au Burkina Faso. Sur le front comme sur la scène, il porte la voix de ceux qui luttent pour la paix. Ses chansons, mélanges de spiritualité et de patriotisme, mettent du baume au cœur des âmes blessées et constituent une source d’inspiration pour tous. Zoom sur cet artiste qui nous rappelle que la musique peut être une arme puissante pour guérir des blessures. 

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Burkina 24 : Pouvez-vous nous parler de votre parcours en musique et comment vous avez intégré cet univers en parallèle de votre profession de gendarme ?

Bam’ss Grâce : Il faut dire que je suis né dans la musique. Je suis né dans une famille où on a pas mal de musiciens. Mon papa faisait de la musique tradi-moderne, il jouait à la guitare traditionnelle, mon grand frère est un chantre, il a cinq albums sur le marché, ma grande sœur a deux albums. Donc j’emboite le pas. Ça y est dans le sang.

Burkina 24 : Dans quel style musical évoluez-vous ?

Bam’ss Grâce : J’évolue dans presque tous les styles. Je ne fais pas de discrimination religieuse. Je fais du gospel, mais j’ai des messages vraiment confortables qui embrassent toutes les religions.

Burkina 24 : Que retenir de votre discographie ?

Bam’ss Grâce : Mon premier album a vu le jour le 26 juin 2023 à la messe des officiers quand j’ai fait la dédicace de l’album. C’est le seul album qui est là plus deux singles. Il y a un album de 12 titres qui est déjà prêt mais nous attendons de finir la réalisation de nos deux clips avant de lancer cet album. Cet album a pour titre « Plus que vainqueur ».

Dans cet album, beaucoup de choses seront évoquées telles que galvaniser les forces de défense et de sécurité dont j’en fait partie, encourager les familles en deuil, donner par ma voix une forte consolation à des veuves et à des orphelins, encourager la population à venir en aide aux veuves et orphelins, encourager la population à se donner corps et âme afin que ce marasme de terrorisme aille au-delà de nos frontières. J’ai aussi encouragé les couples, j’ai salué la foi de mes frères chrétiens et surtout j’ai salué la foi de mes frères d’autres religions.

Burkina 24 : Comment conciliez-vous votre carrière de gendarme et celle d’artiste ?

Bam’ss Grâce : Il faut dire que la coalition de ces deux métiers est un peu compliquée. Mais nous nous adaptons face aux terrains. Mais en tant que combattant, sachez que c’est mon métier de gendarme qui prime.

Je profite de l’occasion pour saluer mes chefs militaires qui me permettent à chaque fois de porter une tenue et par ma voix galvaniser mes frères d’armes. C’est en fonction de mes temps libres que je profite pour me sacrifier à la musique.

Burkina 24 : Le pays traverse une phase de crise. Avez-vous vécu des situations particulièrement difficiles sur le terrain ?

Bam’ss Grâce : Beaucoup de mes textes ont été composés sur des zones de combat, mais la grâce de Dieu m’a permis d’être toujours vivant. Un grand philosophe burkinabè disait, « tant que ce n’est pas fini, on est dedans ». Nous sommes dedans jusqu’à ce qu’on gagne la paix.

Nous avons vécu des situations que nous ne pouvons pas raconter. Certains évènements il faut les vivre. Mais nous sommes sûrs et certains et nous sommes déjà même à un pas de la victoire. C’est même très sûr que nous aurons la victoire. L’ennemi connaitra toujours une défaite. Soit il capitule, soit il fuit de nos frontières.

Burkina 24 : Avez-vous souvent pris le micro sur le champ de bataille pour galvaniser les troupes ?

Bam’ss Grâce : Non. Mais c’est un projet en vue. Si vraiment nos chefs hiérarchiques nous le permettent, nous le ferons les temps à venir. Vous savez que dans les formations, c’est à travers les chants que nous nous réveillions, que nous montions le moral les uns les autres.

Sinon certains ont parfois perdu de leur zèle. Mais à travers les chants, nous pouvons remonter le moral. Dans beaucoup de zones de combat où j’ai été, beaucoup me disaient d’entonner un chant pour remonter le moral. Beaucoup sur les zones de combat connaissent déjà mes textes et mes titres. On s’amusait et on avait le moral pour continuer.

Burkina 24 : Parmi vos titres, avez-vous des morceaux spécifiquement composés pour encourager et galvaniser les Forces de Défense et de Sécurité ?

Bam’ss Grâce : Oui, j’ai un titre dénommé « plus fort que la peur ». Nous l’avons clipé il y a de cela quelques semaines. J’ai composé ce titre dans une zone à l’Est du pays, dans des moments très douloureux. Je transmets un message de victoire, je transmets un message de courage, voilà pourquoi je dis « plus fort que la peur ».

Burkina 24 : Quels sont vos projets futurs en matière de musique ?

Bam’ss Grâce : Oui, j’ai trop de projets. Nous ne souhaitons pas régresser parce qu’on a vu pas mal d’artistes, chantres qui ont perdu le pas en cours de route. Pour ma part, ma carrière musicale c’est toute ma vie. Je suis né dedans et je me sacrifierais jour et nuit pour donner un bon produit. L’artiste n’est pas seulement l’artiste du gospel mais l’artiste qui galvanise les FDS.

Nous préparons des tournées dans la sous-région, en fonction des autorisations que la hiérarchie nous donnera pour les pays extérieurs. D’ici là, la paix va s’ouvrir à nos portes et nous allons reprendre les choses comme il se doit et la culture brillera beaucoup plus qu’elle ne l’est actuellement.

Burkina 24 : Avez-vous des collaborations prévues avec d’autres artistes des forces de défense et de sécurité ?

Bam’ss Grâce : J’ai travaillé avec des doyens comme Kezi, nous n’avons pas encore de featuring mais nous sommes là-dessus. J’ai beaucoup bossé avec mon jeune frère Whé-wé et nous avons fait des prestations ensembles. Actuellement nous avons un groupe dénommé gospel FDS, nous avons un single et un clip qui continue de faire le tour de la toile et je salue ce groupe.

C’est une association composée de tous les corps. Nous n’avons qu’un seul message : un Faso de paix. Nous ne voulons que la paix. Après la situation sécuritaire qui est là, nous allons toujours continuer de transmettre des messages de cohésion sociale, de pardon, de résilience, jusqu’à ce que nous soyons tous unis.

Burkina 24 : Comment en tant que chrétien et membre des forces de défense, parvenez-vous à partager l’évangile de Christ à travers votre musique ?

Bam’ss Grâce : Pour le message d’évangile, je l’ai toujours dit dans mes textes. Je me rappelle une situation, c’était le 16 février 2023 à Partiaga où j’étais à 99,99% mort. La mort m’avait déjà englouti. Nous étions dans une situation d’embuscade où nous avons perdu beaucoup de collègues.

Je n’avais ni wack, ni rien, je n’avais que ma bible et je la lisais permanemment. Je peux donc dire à quelqu’un qui n’est pas à Christ que Jésus Christ est sauveur parce qu’il m’a déjà sauvé. Et je peux le dire avec conviction parce que j’ai des exemples palpables sur lesquels je peux m’appuyer. Et tant que Dieu n’a pas décidé de ton sort, tu vas vivre, exceller. Le message de Christ que je peux transmettre aux autres, c’est de leur dire à travers mes textes que Dieu est souverain et que Jésus Christ est plus que fort.

Burkina 24 : Quel est votre message à l’endroit des FDS ?

Bam’ss Grâce : Mon message, c’est de dire à mes collègues, mes frères et sœurs qui combattent de ne jamais perdre espoir. La patrie ou la mort, nous allons vaincre. La paix est déjà là. Nous n’allons pas permettre à un ennemi d’avoir le dessus.

Bam’ss Grâce ou l’artiste gendarme

Burkina 24 : Un mot pour terminer l’interview ? 

Bam’ss Grâce : Permettez-moi de dire merci à Burkina 24 qui m’accueille dans ses locaux. A toute l’administration, je dirais que vous êtes des plus que vainqueurs. Nous vous suivons permanemment, merci pour tout ce que vous faites à l’endroit des Forces de Défense et de Sécurité.  

Lire aussi 👉👉 Musique : Apparatchik, le Lieutenant des douanes qui manie arme et micro

Interview réalisée par Sié Frédéric KAMBOU

Wendnekôta Gédéon SANGO (stagiaire) 

Burkina 24 

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