QNET : Un vaste réseau d’escroquerie et de traite démantelé au Burkina Faso et au Ghana

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Une opération conjointe entre le Burkina Faso et le Ghana a permis de démanteler un vaste réseau d’escroquerie et de traite de personnes, révélant des pratiques frauduleuses ayant fait de nombreuses victimes. Le procureur du Faso, Blaise Bazié, a tenu une conférence de presse ce mercredi à Ouagadougou pour détailler les avancées de cette enquête. 

Le 20 mai 2025, le Bureau Central National (BCN) Interpol-Ouagadougou a été informé du rapatriement de 22 ressortissants burkinabè interpellés au Ghana. Ces individus étaient impliqués dans des activités de commerce pyramidal. Face à cette situation, le procureur a immédiatement ordonné l’ouverture d’une enquête.

Les auditions des 22 rapatriés ont conduit à l’identification de neuf auteurs présumés d’escroqueries. Parmi eux, Ido Seydou, Zoungrana Yousouf, Deme Lassina, Kombasséré Abdoul Fatahou, et Ginko Akim sont considérés comme les cerveaux de ce vaste réseau d’arnaqueurs. Ido Seydou est déjà sous mandat de dépôt depuis le 26 mai 2025.

Le procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Ouaga 1, monsieur Blaise Bakouli Bazié

D’autres complices, dont Berthé Siaka et un certain John Sena, sont toujours activement recherchés au Ghana. Ces individus sont accusés d’être des formateurs en stratégie. La commissaire divisionnaire de police Mariam Forogo/Yaméogo, permanente chargée du BCN Interpol Ouagadougou, a détaillé les tactiques du réseau. Le premier mode opératoire consistait en de fausses offres d’emploi. Six victimes ont ainsi été attirées par Ido Seydou, qui les a convaincues d’obtenir des emplois bien rémunérés.

Elles étaient ensuite invitées à Tita pour un entretien, puis à payer 575 000 francs CFA pour une prétendue formation qui s’avérait être du « Network Marketing » (QNET). Après l’interdiction de QNET au Burkina Faso, Ido Seydou a délocalisé ses activités au Ghana, entraînant ses victimes avec lui. Sur place, elles étaient contraintes de créer des comptes QNET, y compris au nom de leurs propres parents, pour lesquels elles réclamaient des fonds.

Mariam Forogo/Yaméogo , Commissaire divisionnaire de police

Le second mode opératoire ciblait les espoirs sportifs. Sept victimes ont été directement conduites au Ghana par des amis ou connaissances, sous la promesse d’intégrer des clubs de football en Europe. Pour les convaincre, les escrocs diffusaient des photos d’eux dans des lieux luxueux.

Ces victimes devaient débourser d’importantes sommes, allant de 812 000 francs CFA pour les frais initiaux à 3 millions de francs CFA pour le visa et le passeport. Une fois l’argent versé, « Ido Seydou et sa bande les entretiennent sur le network marketing qu’ils décrivent comme une activité d’avenir et les invitent donc à l’exercice », a expliqué la commissaire Forogo/Yaméogo.

En cas de refus d’intégrer le réseau QNET, les victimes étaient séquestrées dans une maison à Accra. Elles étaient dépouillées de leurs biens et leurs téléphones portables confisqués. Les escrocs prenaient le contrôle de leurs communications pour les obliger à soutirer de l’argent à leurs familles, en leur faisant croire que tout va bien et que leur rêve est en train de se réaliser.

Les victimes étaient ensuite forcées de suivre une formation de vente en ligne pyramidale, visant à leur enseigner les techniques d’escroquerie. « N’ayant généralement pas le choix face aux pertes déjà subies, ces victimes s’adonnent aussi à cette pratique », a ajouté la commissaire.

Le procureur Bazié a souligné l’ampleur du préjudice subi, s’élevant à plus de 33 millions de francs CFA pour les familles et les 22 rapatriés. Au-delà des pertes financières, les conséquences sont dramatiques, car, pratiquement toutes ces victimes pour la plupart se sont trouvées déscolarisées, dit-il.

Les neuf personnes mises en cause ont été présentées au parquet et placées sous mandat de dépôt depuis le 5 juin 2025. Leur dossier est déjà programmé pour l’audience du 17 juin 2025.

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Le procureur a lancé un appel à la prudence, notamment aux jeunes diplômés. « Observer la plus grande prudence, la plus grande vigilance face aux multiples offres allégeantes même émanant de leurs propres frères, même émanant de certains membres de leur famille ».

Akim KY

Mahaoua SANOGO (Stagiaire)

Burkina 24

 

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Un commentaire

  1. Tant pis pour les victimes, car j’ai personnellement invité une étudiante à ne pas investir dedans et elle m’a traité de quelqu’un qui ne veux pas sa reussite.

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