Le Danemark convoque le chargé d’affaires américain après des « tentatives d’ingérence » au Groenland

Le Danemark a déclenché une nouvelle crise diplomatique avec les États-Unis en convoquant le chargé d’affaires américain, suite à des allégations de tentatives d’ingérence au Groenland, une île convoitée par Donald Trump. Selon un reportage de la télévision publique danoise DR, au moins trois Américains liés à l’ancien président mènent des opérations d’influence sur le territoire arctique.
Le ministère danois des Affaires étrangères a confirmé la convocation du représentant américain. Dans un communiqué, le ministre Lars Løkke Rasmussen a déclaré que « toute tentative d’ingérence dans les affaires internes du Royaume sera bien sûr inacceptable ».
La Première ministre Mette Frederiksen a exprimé sa vive préoccupation, notant que les Américains n’avaient pas clairement réfuté les faits rapportés. Ces accusations s’inscrivent dans une série de tensions entre les deux alliés.
En mai dernier, le Wall Street Journal avait révélé que les services de renseignement américains avaient reçu l’ordre de collecter des informations sur le mouvement d’indépendance du Groenland, une information qui avait déjà conduit à une convocation diplomatique.
Exploitation des tensions historiques
Selon la télévision danoise, les trois Américains auraient encouragé les Groenlandais à mettre en lumière des affaires internes pour ternir l’image du Danemark dans les médias américains. Deux dossiers sensibles sont particulièrement ciblés : la séparation d’enfants inuits de leurs parents et la campagne de contraception forcée subie par des milliers de femmes groenlandaises entre les années 1960 et 1980.
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Dans un geste de réconciliation, la Première ministre danoise a d’ailleurs présenté ses excuses officielles aux victimes de la campagne de contraception forcée, reconnaissant la responsabilité du Danemark dans cette affaire.
Velléités d’annexion et rejet groenlandais
L’article rappelle le souhait passé de Donald Trump d’acquérir le Groenland, une proposition que les autorités locales et danoises avaient rejetée avec fermeté. Un sondage publié en janvier par le quotidien groenlandais Sermitsiaq montrait que 85 % des Groenlandais s’opposent à une future appartenance aux États-Unis.
Cet épisode intervient également après la controverse de la visite non-invitée du vice-président J.D. Vance en mars dernier. Le chef de la diplomatie danoise a souligné que son pays était conscient de l’intérêt d’« acteurs étrangers » pour le Groenland, sans s’étonner de nouvelles tentatives d’influence.
Source : La presse Ca




