L’Alliance des États du Sahel (AES) dénonce un « fiasco embarrassant » de l’ONU et revendique sa souveraineté
Nations Unies, New York – La 80e session de l’Assemblée générale des Nations Unies a été le théâtre d’une critique cinglante de l’ordre multilatéral actuel par les représentants de la Confédération des États du Sahel (AES), regroupant le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Les trois nations, unies par une « communauté de but et d’aspiration », ont affirmé leur détermination à prendre en main leur destin face au terrorisme instrumentalisé et aux ingérences extérieures.

Le discours du Burkina Faso, prononcé au nom du Capitaine Ibrahim Traoré, a notamment marqué les esprits par sa franchise. Le bilan des huit décennies de l’ONU, loin de susciter l’allégresse, s’apparente à un « fiasco embarrassant », une « désillusion collective » et un « échec structurel ».
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Le représentant burkinabè, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, Premier ministre, a pointé du doigt l’inefficacité congénitale de l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité, qualifié d’« anachronique », voire de « grand fauteur de trouble » en raison de la complicité de certains de ses membres permanents, qu’il accuse de financer les crises. Il est notamment difficile d’accepter que l’Afrique, foyer de tant de conflits, reste exclue des instances décisionnelles du Conseil.
Face à l’agression terroriste et aux forces obscures qui convoitent leurs ressources, le Burkina Faso a fait le choix de la dignité et de la résistance. Des efforts considérables ont été entrepris, incluant la mobilisation des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) et des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP), ainsi que la mise en place du Fonds de Soutien Patriotique (FSP) qui a collecté plus de 413 milliards de francs CFA depuis 2023.
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Ces initiatives portent leurs fruits, permettant la reconquête de plus de 72 % du territoire. Le pays a également fermement rejeté les « postures condescendantes » et les narratifs biaisés de certaines agences onusiennes.
Plus violemment encore, le Burkina Faso a dénoncé le régime français (Macron) pour son soutien assumé et revendiqué aux criminels terroristes et l’utilisation de ses médias pour la désinformation.
Le Niger et le Mali ont appuyé ces dénonciations. Le Niger, par la voix de son Premier Ministre, a dénoncé le plan subversif et la guerre économique et financière menée par la France, visant à saboter ses projets de développement et à bloquer les financements des institutions internationales.
Le Mali, pour sa part, a réitéré sa condamnation du soutien ouvert de sponsors étatiques étrangers et leurs motivations impérialistes, y compris la fourniture de moyens logistiques aux groupes armés terroristes.
Les pays de l’AES, inscrits dans le combat des figures panafricanistes comme Thomas Sankara, insistent sur la nécessité d’un partenariat rénové fondé sur le respect mutuel et la solidarité.
Ils exigent une réforme profonde du cadre multilatéral, afin que l’Afrique obtienne la représentation permanente qui lui est due au Conseil de sécurité. Le message est clair : l’AES est une affirmation de la souveraineté de ses peuples.




