Relation Burkina Faso – Côte d’Ivoire : Le Capitaine Ibrahim Traoré lâche ses vérités

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Le Capitaine Ibrahim Traoré, Président du Faso et Chef de l’État, a échangé avec la presse ce dimanche 28 septembre 2025, à l’occasion du troisième anniversaire de sa prise de pouvoir. Au cours de cette rencontre, il a abordé des sujets cruciaux pour le Burkina Faso, allant des relations régionales aux enjeux géopolitiques mondiaux, en passant par le renforcement de la souveraineté nationale.

Le Président Traoré a débuté en exprimant sa vive frustration concernant les relations tendues avec la Côte d’Ivoire. « Les relations ont commencé à ne pas aller et, comme vous l’avez constaté, tous ceux qui ont voulu, peut-être, certains privilèges ou quoi que ce soit, ne les ont pas obtenus. Ils se sont alors retournés contre nous, se sont déployés là-bas, sont entretenus, sécurisés et tout. On sait de quoi on parle parce qu’ils savent aussi de quoi on parle pour agir contre nous.

Il n’y a personne qui a quitté la Côte d’Ivoire et qui était venu ici en son temps. Nous avons observé pendant près de deux ans, on leur a parlé plusieurs fois. Ils nous ont dit : « Non, il faut qu’on passe par les règles de l’art, il faut que la justice mette des mandats et tout ça. » On a tout fait, ils ne répondent pas », a-t-il déclaré.

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Interrogé sur le rôle potentiel de la Côte d’Ivoire comme « base arrière » pour la déstabilisation du Burkina Faso, le Président a été catégorique.  « Les ennemis du Burkina sont clairement là-bas, affichés, protégés. Ils sont payés, ils sont protégés, ils sont bien logés. En plus de ça, il y a la question du terrorisme.

Mais non, le pouvoir [ivoirien] collaborerait avec les terroristes. Il ne faut pas se mentir. Attendez, croyez-vous vraiment que l’armée ivoirienne est tellement surpuissante que quand les terroristes les voient seulement, ben écoutez, ceux-là, il ne faut même pas les toucher quoi que ce soit. Vous croyez à ça ?

Ils sont tellement plus puissants que les trois armées de l’AES ? C’est faux. Un pacte de non-agression. Et lorsque, malgré un pacte de non-agression, vous devenez une base arrière et tout ça, ça m’inquiète justement.

Si ce pays [la Côte d’Ivoire] connaît des crises, le pays sera attaqué par les terroristes parce que s’il ne gagne plus ce qu’il gagne, le pays sera attaqué et ce pays va sombrer. C’est un danger. C’est pourquoi j’ai passé le temps à dire aux chefs de temps : on ne pactise pas avec le terroriste »,a-t-il indiqué.

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Concernant les accusations de pratiquer une « diplomatie du muscle » avec la Côte d’Ivoire au détriment de la diaspora burkinabè, le Président a répondu. « Nous sommes Burkinabè, c’est ce que nous savons. Et nous avons décidé de faire une révolution. On va la faire. Maintenant, celui qui embarque dedans, embarque. Nous ne pouvons pas être dans une révolution et vouloir faire un autre modèle de diplomatie.

 Je vous ai dit, la diplomatie mensongère et tout ce qu’il y a, on n’est pas prêt à être dans ce sillon-là. S’il y a quelque chose qui ne va pas, qu’on ait le courage de vous dire « ça ne va pas ». Il ne faut pas faire de l’hypocrisie. Ça ne va pas bien. Il faut avoir le courage de le dire. Il faut qu’on s’asseye, qu’on parle et qu’on se dise les vérités. Mais si les gens ne veulent pas ça parce que juste dans leur tête : « bon, il faut que ces gars-là ils quittent parce qu’on ne veut pas de révolution en Afrique de l’Ouest », ça ne va pas marcher. Donc chacun se prépare à assumer les conséquences, voilà, de la situation surtout », a-t-il souligné.

Rédaction B24

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