ONU : Le Togo dénonce la minimisation de l’Afrique sur les cartes

À la tribune de la 80ᵉ Assemblée générale des Nations Unies, le Togo a livré un message fort en faveur de la justice historique et de la dignité africaine. Représentant le président Faure Gnassingbé, le ministre des Affaires étrangères, Robert Dussey, a dénoncé les « injustices historiques et géographiques » dont souffre encore le continent, le 29 septembre 2025.
Le chef de la diplomatie togolaise a notamment mis en cause la projection cartographique de Mercator, héritée du XVIᵉ siècle, qui réduit la taille réelle de l’Afrique tout en amplifiant celle de l’Europe et de l’Amérique du Nord.
« L’Afrique est minimisée intentionnellement », a-t-il déclaré, rappelant que le continent couvre 20 % des terres émergées et pourrait contenir à lui seul les États-Unis, la Russie, l’Inde, la France, le Royaume-Uni et la Chine réunis.
Lomé exhorte ainsi l’ONU à soutenir la campagne « Décoloniser la géographie », afin de restaurer la place légitime de l’Afrique dans l’imaginaire collectif et les relations internationales.
Lire également 👉L’Union Africaine veut une nouvelle carte du monde pour rétablir la place du continent
Au-delà de cette bataille symbolique, Robert Dussey a réclamé la reconnaissance de l’esclavage, de la traite transatlantique et de la colonisation comme des crimes de génocide. Le ministre a rappelé que plus de 20 millions d’Africains ont été réduits en esclavage et que près de 90 % du patrimoine culturel du continent demeure exposé dans des musées étrangers. Pour lui, les réparations attendues ne sauraient se limiter à des compensations financières.
A l’écouter, elles doivent inclure la restructuration de la dette, une réforme des échanges commerciaux mondiaux et des investissements massifs dans l’éducation, la santé et les infrastructures.
Enfin, le Togo a réitéré l’exigence d’une réforme du Conseil de sécurité des Nations Unies, afin d’y octroyer des sièges permanents à l’Afrique. Une démarche que Robert Dussey a qualifiée « d’impératif de dignité et de justice », jugeant qu’il s’agit de corriger une injustice historique infligée au continent.




