Histoires de Campus : Quand l’orchestre de l’université forçait Bil Aka Kora à rester étudiant

L’Université Joseph Ki-Zerbo (UJKZ), anciennement Université de Ouagadougou (UO), a célébré, du 4 au 10 décembre 2025, son jubilé d’or. La commémoration s’est tenue sous le thème « De l’UO à l’UJKZ (1974-2024) : 50 ans de contribution au développement de la nation burkinabè ». À cette occasion, le célèbre artiste-musicien Bil Aka Kora, ancien étudiant et figure emblématique de l’Orchestre BIS de l’université, a partagé ses souvenirs et sa vision pour l’institution.
Inscrit à l’UO de 1993 à 1997, Bil Aka Kora révèle que son parcours académique a été largement éclipsé par sa passion pour la musique. Il confie s’être arrêté au niveau du Deug 2, mais être resté plus longtemps à l’université à cause de l’Orchestre BIS.
L’artiste explique que c’est en improvisant par hasard lors d’une répétition qu’il a été définitivement adopté par le groupe. Cette opportunité l’a même poussé à se réinscrire en Anglais uniquement pour conserver son statut d’étudiant et de musicien de l’orchestre.
Bil Aka Kora se remémore l’ambiance de l’époque, marquée par une grande solidarité entre les étudiants. « Moi, je ne dormais pas à la cité, mais j’avais plein de potes qui étaient là-bas. Donc je passais tout le temps là-bas », raconte-t-il. Il évoque également les moments difficiles des grèves qui, paradoxalement, l’ont plus rapproché de l’orchestre.
L’orchestre n’était pas un simple divertissement, mais un véritable lieu de formation et un creuset de talents. Bil Aka Kora souligne son rôle essentiel. « L’université a apporté beaucoup. Parce qu’en dehors du fait d’être à l’université, il y avait beaucoup de grins,(cercles d’amis, ndlr)», a-t-il dit.
Une anecdote symbolise bien le rôle de l’UO dans sa carrière. Après une performance passionnée à l’inauguration des cités universitaires de Patte d’Oie, un don inattendu des autorités lui a permis de réaliser ses premières pré-maquettes. Ce fut le véritable point de départ de sa carrière.
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Pour Bil Aka Kora, la musique au sein de l’institution offrait une valeur ajoutée. « La plupart des musiciens, ce n’étaient pas des cancres, c’étaient des têtes dans leur domaine, parce qu’ils faisaient la musique en plus, et je crois que ça permet d’aérer l’esprit », a-t-il confié.
À l’occasion de ce cinquantenaire, l’artiste adresse un message à l’institution. Il insiste sur la nécessité de valoriser l’étudiant, en rappelant que « la valeur d’un pays vient de l’éducation ». Il exhorte les acteurs à donner plus de moyens, pour que les étudiants ne soient pas dans la précarité.
L’artiste termine par un vœu de rayonnement pour l’UJKZ. « Il y a que des bénédictions. Et qu’on fête les 100 ans, les 150 ans de l’université. Qu’on soit aussi au niveau des autres universités de référence au niveau international », a-t-il exprimé.
L’UJKZ se positionne ainsi non seulement comme un pôle de savoir, mais aussi comme un terreau fertile pour l’éclosion d’artistes majeurs de la culture burkinabè. À l’image de Bil Aka Kora, le roi du Django, bien d’autres stars de la musique burkinabè ont vu leurs carrières éclore au sein de l’Université.
Akim KY
Burkina 24
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