Burkina : Un migrant, devenu Président d’association, raconte son histoire
« Si c’était à refaire, j’allais le refaire, mais de façon bien mesurée. Il faut que les gens comprennent l’apport que moi ça m’a apporté personnellement. Moi, je n’ai pas fait d’études diplomates. Je n’ai même pas de diplôme. Mais du coup, ça m’a permis aujourd’hui de pouvoir échanger même en anglais avec quelqu’un qui a fait l’Université… ». Ce sont les aveux d’un migrant devenu Président et Directeur d’associations.
Ils sont des centaines, voire des milliers par an, les jeunes qui, très souvent de façon irrégulière, quittent leur pays à la recherche de meilleures conditions de vie sous d’autres cieux. Cependant, pour beaucoup d’entre eux, cette aventure ne tarde pas souvent à se transformer en une mésaventure. Ayant cependant rencontré de nombreuses difficultés, Nouffou Ouédraogo ne regrette rien. Il a pu bénéficier de quelques avantages de la migration.
Parti autrefois à la recherche de l’eldorado, il est aujourd’hui le Président de l’Association de recherche de solutions pour les migrations dans le monde (ARSI – World). Il est également le Directeur du Réseau Immigration, Cohésion sociale et Solidarité au sein de l’Union africaine des ONG de développement (UAOD – Burkina Faso). Il a confié son témoignage à des Hommes de médias au cours d’un atelier de formation à Ouagadougou le 29 mars 2017. Nouffou Ouédraogo peut être considéré comme un exemple type issu de la migration de main-d’oeuvre, une alternative à la migration irrégulière.
« Je suis passé dans un premier temps à Cotonou (Bénin). De là je me suis retrouvé au Nigéria. Au Nigéria, comme travail, c’était de la teinture. Au-delà de la teinture, ce qu’on pouvait faire, c’est le travail des Maliens. C’est-à-dire qu’il faut taper sur les bazins pour avoir quelque chose et partir.
Moi j’étais dans un foyer de Maliens dans la ville de Kano (Nigéria) parce que j’étais à Lagos juste deux semaines et puis après je suis allé à Kano. Là-bas, au sein d’un foyer malien, ils (des Nigérians) sont venus nous prendre parce qu’on n’avait pas de document.
Heureusement, les Maliens comme ils sont un peu solidaires, le président de la communauté est venu payer et on nous a libérés. Mais comme moi je n’étais pas allé pour rester au Nigéria parce que je devais aller aux Seychelles, du coup, deux mois après, j’ai continué au Cameroun. Et c’est là, les vraies difficultés. Au Cameroun en son temps, ce n’est pas comme aujourd’hui. Parce qu’aujourd’hui, c’est encore pire… » Ecoutez l’histoire de Nouffou Ouédraogo dans les vidéos ci-jointes.
(Vidéo) « Même Arnold Schwarzenegger est un migrant »
C’était lors d’un atelier de formation de journalistes sur les bonnes pratiques médiatiques en matière de migrations que Nouffou Ouédraogo a partagé son expérience. L’atelier du 28 au 29 mars 2017 était organisé par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM Burkina Faso), une structure devenue onusienne depuis fin 2016.
Cette formation entre dans le cadre d’un projet « Protection des migrants vulnérables en Afrique de l’Ouest et du Centre » et est financé par le Bureau américain des populations, réfugiés et migrants (PRM).
Noufou KINDO
Burkina 24
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