Le Burkina connaît une surpopulation carcérale de 36%
Expertise France a initié un atelier de restitution sur l’état des lieux des conditions sanitaires dans les établissements et lieux de détention en vue d’établir des plans d’action pour l’amélioration de ces dites conditions, ce vendredi 12 janvier 2018 à Ouagadougou.
La population carcérale a pratiquement doublé en 10 ans au Burkina Faso. Et cet accroissement, à en croire Expertise France, a pour conséquences, la malnutrition, le manque d’hygiène et de soins de santé à l’endroit des détenus.
« En se référant à la capacité théorique et au nombre réel de détenus, on se rend compte que pour une capacité théorique nationale de 4 980 détenus, les Maisons d’arrêt et de correction renferment 6 368 détenus en 2017 au moment du passage de l’enquête, soit un taux d’occupation de 136,0% ou une surpopulation de 36%.
Dans la majorité, des Maisons d’arrêt et de correction, les détenus reçoivent un repas par jour à midi. Ils se débrouillent donc pour assurer les autres repas. Sur les 27 maisons d’arrêt et de correction visitées, 6 ont une infirmerie disposant de locaux de plus d’une salle (MACO, PHS, Bobo, Ouahigouya, Gaoua et Tenkodogo), 20 ont un seul local faisant office d’infirmerie et une (Yako) n’a pas d’infirmerie », selon le résumé de Expertise France.
Pour l’humanisation des centres pénitentiaires, Expertise France, en partenariat avec Prisonnier sans frontières, a mis en place le projet « Améliorer les conditions sanitaires des établissements et lieux de détention du Burkina Faso ». Il a été lancé le 18 avril 2017 à Ouagadougou. « Financé à hauteur de 852 334 euros, soit environ 559 millions de F CFA, le projet est d’une durée de 27 mois et sera mené en étroite collaboration avec les autorités du Burkina Faso », a indiqué le coordonnateur du projet, Dr Harouna Traoré.
De ce fait, le ministre de la justice, des Droits Civiques, Garde des sceaux, Réné Bagoro a signifié que les efforts consentis par le gouvernement pour l’amélioration des conditions de détention dans le pays, le devoir de sincérité commande de reconnaître qu’il existe toujours des insuffisances et que le présent projet est à salué.
La santé étant un droit universel pour tous, la privation de liberté ne doit pas empêcher le détenu de bénéficier au même titre que le citoyen libre, des soins de santé, a poursuivi le ministre de la justice
« Une étude a été menée sur les conditions sanitaires des détenus dans tous les centres pénitentiaires du Burkina Faso et le rapport de cette étude est un outil sûr de plaidoyer », a souligné Réné Bagoro.
Irmine KINDA
Burkina24
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