An 1 de ADO : Quand la reconstruction freine la construction
Alassane Dramane Ouattara (ADO) souffle sa première bougie à la tête de l’Etat ivoirien. Il a longtemps rêvé au fauteuil où s’est assis Félix Houphouët-Boigny. Mais il n’a sans doute jamais pensé s’y asseoir et poser les bras sur de pareils accoudoirs : pays en ruines, peuple méfiant, économie en berne.
ADO avait rêvé de reprendre de volée la Côte d’Ivoire dans la trajectoire ascendante que lui avait imprimée nana Houphouët. Les ambitions, les projets, les programmes, les promesses de félicité et de prospérité qu’il pensait alors pouvoir faire pousser sur le sol d’Eburnie, avaient pour racine cette Côte d’Ivoire. Un pays riche qui avait le vent en poupe et qui promettait de briller comme le phare qui guiderait les autres pays ouest-africains vers la sortie de leur pauvreté.
L’égoïsme des hommes
Mais c’était compter sans les hommes. Leurs vices, leurs ambitions personnelles, leur égoïsme, leurs intérêts individuels et narcissiques. La Côte d’Ivoire a, hélas, basculé dans la discorde, la mésentente, puis dans une guerre sanglante que mille années de larmes ne sauraient suffire à laver la tâche qui souille à jamais l’histoire des peuples de l’ivoire.
ADO y a aussi sa portion de responsabilité dans cette tâche sombre. On dira que déjà contenté par la nature et la fortune, la recherche du pouvoir n’a plus de raisons égoïstes pour lui. Mais comme tout chef de guerre, comme tout homme d’Etat ou n’importe quel détenteur d’une minime portion de pouvoir sous le règne duquel du sang a été versé, demeurera comptable, quelle que soit la contorsion morale qui sera opérée pour le justifier. Mais la justice du temps se charge de tout.
Les Ivoiriens sauront-ils être patients ?
Pour l’instant, ADO devra faire montre du patriotisme qu’il dit avoir pour son pays. Sa mission originelle a changé de direction. Il ne s’agit plus pour lui de construire, mais de reconstruire. Il le sait.
Mais les Ivoiriens le savent-ils ? L’Ivoirien de 2012 a plus d’exigence que celui d’il y a dix ans. Ce dernier voulait qu’on améliore l’existant. Pour l’Ivoirien d’aujourd’hui, l’existant a été détruit. Il faut le reconstruire et ensuite, l’améliorer. Un an après son investiture, les Ivoiriens sont impatients. Des milliards de F CFA sont annoncés et d’autres sont déclarés reçus.
Dans une Côte d’Ivoire parée comme une belle femme, ces liasses d’argent n’auraient fait que la rendre plus resplendissante. Mais comme une femme bannie, la Côte d’Ivoire n’a que des torchons dans ses tiroirs, des bouts de balles de fusil et de cailloux dans sa caisse à bijoux et comme ceinture, des populations divisées, meurtries, encore haineuses et méfiantes les unes envers les autres.
ADO pourra-t-il répondre à tous ces visages avides d’espoir tendus vers lui ? Ces visages seront-ils assez patients et compréhensifs pour l’accompagner dans son œuvre de reconstruction ? Il lui reste quatre ans. Au bout, aura-t-il assez fait pour que les Eburnéens placent en lui une confiance pour continuer ses œuvres pendant cinq autres années ? Réponse dans quatre ans. Ou peut-être moins.
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C’est vrai qu’il y a beaucoup ? faire en C?te d’Ivoire, mais vous y allez trop fort dans l’article. Sachez que la crise ?conomique aussi ne facilite pas les choses pour ADO. Quoi qu’il en soit, reconnaissons que quelque chose est en train d’?tre fait sur le terrain.