Situation nationale : Les propositions de la Convention Nationale pour le Progrès (CNP)
Ceci est la déclaration finale des participants à la 1re Convention nationale de la CNP.
Les militantes, militants, sympathisantes et sympathisants de la Convention Nationale pour le Progrès (CNP), réunis en Convention nationale le 17 juillet 2022 à Ouagadougou autour du thème « Transition politique et réconciliation nationale : Quelle contribution de la CNP ? » font la déclaration dont la teneur suit :
Notre cher pays, le Burkina Faso, connaît depuis 2016 une situation sécuritaire tragique caractérisée par des attaques terroristes à répétition sur la presque totalité de son territoire avec pour corollaire d’énormes pertes en vies humaines, des milliers de déplacés internes, la fermeture des écoles et centres de santé, la paupérisation des populations et des risques de conflits inter communautaires.
Le passé politique des 4 dernières décennies ont fait le lit d’une fracture sociale et politique qui met à rude épreuve la cohésion sociale et l’unité des filles et fils du pays, pourtant indispensables au développement économique et social inclusif auquel aspirent légitimement les générations présentes et futures.
Les récents évènements politiques marqués par l’avènement du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) qui est sans doute consécutifs à la crise sécuritaire et humanitaire et à la fracture sociale et politique. Ainsi, notre pays est engagé dans une transition politique appelée urgemment à faire face à l’hydre terroriste, à sauvegarder l’intégrité du territoire et à conduire le processus de réconciliation nationale qu’appellent de tous leurs vœux les Burkinabè sincères, patriotes et soucieux de l’avenir de leur pays.
En plus de la situation interne qui éprouve déjà les populations et qui menace l’existence de la Nation burkinabè, le contexte international nous plonge davantage dans une crise économique caractérisée par la flambée des prix des produits de grande consommation contribuant ainsi à la précarité des couches vulnérables.
Face à un tel environnement hostile tant au plan national qu’international, seul un sursaut patriotique du peuple burkinabè dans son ensemble peut lui permettre de relever les défis qui s’imposent à lui.
C’est pourquoi, la Convention Nationale pour le Progrès entend jouer pleinement sa partition en faisant les analyses et les propositions ci-après aux plans sécuritaire, politique, socio-économique et sur le plan de la réconciliation nationale :
– Au plan sécuritaire : Elle commande que nos forces de défense et de sécurité ainsi que les civils engagés dans la défense de la patrie aient davantage de moyens adéquats pour préserver les acquis et surtout aller à l’offensive pour reconquérir le territoire, favoriser le retour des populations déplacées internes dans leurs localités et prévenir les éventuelles attaques terroristes.
Aussi, exhortons-nous les autorités coutumières et religieuses, censées garantir la cohésion sociale ainsi que tous les fils et filles du pays à soutenir la dynamique de dialogue local initié dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
– Au plan politique : tout en reconnaissant les efforts de collaboration fournis par les autorités de la transition, nous estimons que le niveau d’implication de la classe politique dans la gestion de la transition reste insuffisant. S’il est vrai que cette classe politique a sa part de responsabilité dans la crise multidimensionnelle que traverse notre pays, il n’en demeure pas moins qu’elle a un rôle important à jouer dans la recherche de solutions durables pour peu qu’elle accepte transcender les divergences partisanes et mettre l’intérêt supérieur de la Nation en priorité.
C’est pourquoi, nous invitons les autorités de la transition à entreprendre de façon formelle et urgente des concertations avec l’ensemble de la classe politique sur toutes les questions d’intérêt national et de conduite de la transition.
Dans cette même dynamique, nous lançons un appel à l’ensemble des acteurs politiques à une implication sincère et constructive dans un élan patriotique afin de sortir le Burkina Faso des abîmes dans lesquels il se trouve.
– Au plan économique et social : la situation socio-économique est caractérisée par une baisse drastique du pouvoir d’achat inhérente à l’inflation joint à la crise humanitaire déjà criarde plongeant ainsi la majorité de la population dans une précarité inquiétante. Nous estimons que si l’inflation peut se justifier par le contexte international, son niveau actuel par contre ne saurait se justifier et est en grande partie liée à la spéculation et l’insuffisance des mécanismes de contrôle des prix.
Dès lors, nous appelons à la responsabilité sociale des entreprises et à la mise en place d’un mécanisme rigoureux de fixation et de contrôle des prix de certains produits de 1re nécessité. Aussi, appelons-nous l’ensemble des Burkinabè sans exclusion à un effort de solidarité envers les populations déplacées internes. Chaque Burkinabè devrait avoir quelque chose à donner.
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– Au plan de la réconciliation nationale : la question de la réconciliation nationale au Burkina Faso semble être celle de la quadrature du cercle sans pour autant l’être. C’est une question fondamentale pour la survie de notre nation qui malheureusement divise les Burkinabè en deux camps. Ceux qui pensent qu’elle doit forcément passer par la justice classique et ceux qui défendent la thèse d’une justice transitionnelle basée sur les mécanismes du pardon.
Il ressort donc que les Burkinabè ont nécessairement besoin de se réconcilier et que nul n’est et ne saurait être contre la réconciliation. La question principale pour laquelle, les Burkinabè doivent s’accorder sur la réponse est celle de savoir comment y parvenir ?
En analysant l’histoire politique du Burkina Faso sur les 40 dernières années, l’on se rend compte aisément qu’elle a été faite par les mêmes acteurs. En conséquence, les victimes d’aujourd’hui ont été d’une manière ou d’une autre, les bourreaux d’hier et vice-versa. Dans une telle situation, la justice classique prônée par certains comme préalable à la réconciliation risque de ne pas garantir l’équité nécessaire et porter donc en elle-même, les germes d’une autre fracture sociale.
Au moment où nous sommes terrorisés par les forces du mal au point que nous enterrons chaque jour nos morts, au moment où nous sommes en passe de perdre notre pays au profit de l’ennemi, il est inconcevable que nous soyons divisés sur une question qui peut trouver sa réponse dans le pardon.
Prenant en considération ce qui précède, et sans vouloir consacrer l’impunité et mettre en cause les vertus de la justice, nous appelons les Burkinabè à prioriser la survie de la Nation en usant des moyens de la justice transitionnelle et en privilégiant le pardon afin de parvenir à une réconciliation sincère et durable. Cela est une condition sine qua none pour écrire une nouvelle page de l’histoire politique de notre pays et pour poser les jalons d’un meilleur vivre ensemble pour les générations futures.
Nous considérons la transition politique en cours dans notre pays comme une réelle opportunité pour parvenir à une réconciliation nationale sincère et durable en ce sens qu’elle est censée être neutre et donc capable de rassembler toutes les forces vives du pays sans exclusion autour de l’intérêt supérieur de la Nation.
Nous encourageons et appelons donc les autorités de la transition à poursuivre la dynamique déjà engagée dans le sens de la réconciliation nationale tout en veillant à ce que le processus soit le plus inclusif possible.
Burkinabè de toutes les contrées, de toutes les catégories sociales, de toute appartenance politique et de toute organisation de la société civile, œuvrons ensemble, en parfaite complicité, pour ne pas transmettre aux générations futures, le poids de nos divergences mais les fruits de notre engagement collectif pour la nation.
Que les mannes de nos ancêtres nous guident et nous préservent !
Vive l’unité entre les filles et fils du Burkina Faso !
Que DIEU bénisse notre cher pays, le Burkina Faso
Fait à Ouagadougou, le 17 juillet 2022.
Les participants à la Convention
Démocratie -Paix- progrès
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