Hausse du prix du mouton : « On risque de tabaskiser sans mouton » (Moussa Ouédraogo)
Le Burkina Faso, à l’instar des autres pays du monde célèbre la fête de mouton, le dimanche 16 juin 2024. Ils sont nombreux ces musulmans qui sillonnent la ville à la recherche de mouton. Burkina24 a fait un tour dans le marché de bétails et certaines artères de la ville de Ouagadougou. Constat !
A quelques jours de la célébration de l’Aid El Kebir, l’acquisition du mouton reste un véritable combat de titan entre vendeur et acheteur. Si les vendeurs déplorent la rareté du spécimen, certains clients quant à eux dénoncent une augmentation excessive des prix. De part et d’autre, selon plusieurs constatations, les prix vont de 85 000 à 350 000 F CFA. Cela est confirmé par Moussa Ouédraogo, un potentiel client, qui ne lésine pas sur les mots pour qualifier la cherté cette année. Parti pour acquérir un bélier, il dit ne pas être au bout de ses peines.
« Ce que je sais, cette année, les prix-là, sont chers. L’année passée on pensait que les prix étaient plus ou moins acceptables. Mais cette année, à ce rythme on risque de « tabaskiser » sans mouton. Ici les prix des moutons varient entre 210 000 et 250 000 F CFA. Le mouton que je veux, j’ai négocié 240 000 F CFA mais ils disent d’ajouter 5000 F pour prendre à 245 000 FCFA », explique-t-il après de longue négociation infructueuse.
Un peu plus loin, Solo Sakira, un autre acheteur nous explique être dans le déni. Il notifie avoir sillonné presque toute les artères de la ville pour se procurer d’un mouton sans gain de cause.
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« Depuis ce matin, je tourne. Je suis à la recherche de 3 bons béliers pour la fête, mais les prix sont exhaustifs. On me parle de 175 000 ou 200 000 F CFA. J’ai négocié 100 000 F CFA mais rien, ce qu’on me propose pour 100 000 F CFA sont presque des veaux. Ça ne fait pas mon affaire », dit-il en souriant.
La hausse des prix du bétail en l’occurrence celui du mouton n’est pas anodine. Selon les explications de la majorité des vendeurs à qui nous avons tendu notre micro, tous évoquent la situation sécuritaire du Burkina Faso comme véritable obstacle.
« Cette année ce n’est pas facile. Les clients se plaignent que c’est cher mais ce n’est pas de notre faute aussi. Compte tenu de l’insécurité que traverse le pays, il est très difficile de faire venir les animaux à Ouagadougou. Par exemple, vous partez payer à Dori pour faire venir, il faut attendre un convoi », dépeint Mohamed Lamine Regtoumda en confiant que ses moutons vont de 125 000f à 250 000 F CFA.
Egalement, Souleymane Tiemtoré, un autre vendeur, indique que pour lui, cette année c’est du jamais vu. « Tout le monde crie, ce n’est pas facile, tout le monde pleure. Même nous les propriétaires de mouton là, on pleure trop. Il n’y a pas marché cette année. Mais comme ça reste toujours quelques jour on va attendre encore », espère-t-il avec un brin de confiance.
Saly OUATTARA
Burkina24
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