Burkina Faso : Quatre assaillants de l’attaque de Samorogouan jugés et condamnés
Le procès sur l’attaque de la brigade de Gendarmerie de Samorogouan s’est ouvert le lundi 22 Juillet 2024, au Tribunal de Grande Instance Ouaga 2. Sur 10 présumés coupables, quatre sont passés à la barre. A la date de ce mercredi 31 juillet, le procès a connu son verdict, et les auteurs sont condamnés.
Octobre 2015, le Burkina Faso a enregistré l’une de ses premières attaques terroristes. Et, c’est la gendarmerie de Samorogouan qui a été la cible de ces hommes armés non identifiés. De nombreuses pertes en vie humaine et des dégâts matériels ont malheureusement été déplorés. Neuf ans après ce drame, les présumés auteurs sont à la barre.
Lundi 22 Juillet 2024, les présumés coupables ont été appelés à répondre de leurs actes. Aboubacar Sawadogo alias Mossi, Moussa Maïga, Ousmane Dembélé, Abdoulaye Ouédraogo, Lassina Sangara, Seydou Dembélé alias Béni, Damane Sanou, Abdoulaye Bebgaly, Boubacar Dramé et Hamidou Kindo alias Hamidou Zallé, sont en tête de liste. Sur 10 présumés coupables, quatre sont présents. Ils sont poursuivis pour association de malfaiteurs terroristes, assassinats, vol aggravés, détention illégale d’armes et destruction aggravée de biens publics.
Après leur audition, à la date du lundi 22 Juillet 2024, les présumés terroristes ont tous plaidé non coupables. Seydou Dembélé alias Béni, pour sa part était mineur au moment des faits. « C’est mon frère qui m’a fait venir au Burkina. Et c’est lui qui m’a impliqué dans cette affaire. Le jour des faits, on partait et je ne savais pas ce que je partais faire. On ne m’a rien confié là-bas, on m’a juste instruit de m’asseoir et observer », a-t-il dit.
« L’attaque ne m’a pas trouvé ici. Je n’ai pas participé à l’attaque. Je demande pardon », a plaidé un autre, Sangaré Lassina. Pour le troisième présumé, à savoir Dramane Sanou, il a embouché la même trompette. « Je suis parti donner des médicaments, je ne savais pas ce qui se passait vraiment. Je demande pardon à ceux qui ont perdu des proches. Je n’ai pas mesuré l’ampleur de la situation. Je demande pardon à la population », a avancé Dramane Sanou.
Drame Boubacar, quant à lui, était considéré comme l’un des pères spirituels des malfaiteurs. A la barre, il a nié les faits. « Franchement je ne suis au courant de rien. Tout ce qui se dit je ne suis au courant de rien. Si ce n’est pas l’attaque de Samorogouan je ne savais pas que ces choses existaient. C’est vraiment dommage qu’on m’implique dans cette affaire. J’ai un fils qui est même resté dans l’attaque. Pardonnez », a laissé entendre le présumé coupable.
Après cette phase d’interrogatoires, des victimes et ayants droit de l’attaque ont eux aussi été auditionnés. Entre tristesses, pitiés et amertumes, ces derniers ont relaté ce qu’ils savent de l’incident malheureux. I K (Nom d’emprunt) est l’épouse d’un gendarme qui a malheureusement perdu la vie lors de l’attaque. Elle est doublement victime de cette attaque terroriste, car en plus de perdre son conjoint, il est à couteaux tirés avec sa belle-famille. A l’entendre, sa belle-famille s’est accaparé des indemnisations de son défunt époux sans lui reverser le moindre centime.
« L’indemnisation est venue et c’est ma belle-mère qui est allée récupérer ça. Je n’ai pas su quand ils sont allés percevoir l’argent. Ils m’ont laissée avec ma fille de 14 ans. Ils ont pris l’argent et m’ont laissé l’enfant, le dossier est parti en justice mais n’a pas encore été délibéré », a-t-elle confié. Le tribunal a alors demandé ses attentes pour ce qui est des dommages et intérêts. « Je ne saurais quoi dire parce qu’il y a une petite fille qui a perdu son papa et qui est traumatisée à vie », a-t-elle dit d’une voix teintée d’amertume.
Lire aussi 👉👉 Attaque de la gendarmerie à Samorogouan : Les trois pandores reposent désormais au cimetière militaire de Bobo-Dioulasso
En dépit des difficultés rencontrées par les victimes et ayants droit, pour statuer sur les dommages et intérêts, le procureur a requis des peines d’emprisonnement à perpétuité pour certains, une peine d’emprisonnement de 15 ans ferme assortie d’une sûreté de 10 ans, plus une amende de 2 millions pour Dembélé Seydou, mineur au moment des faits. Après les réquisitions faites par le procureur, le tribunal avait renvoyé le procès au 31 juillet 2024, pour délibérer.
Ce mercredi 31 juillet 2024, l’audience a repris son cours. Sans tarder, le tribunal a tranché. Les accusés ont enfin connu leur sort. Le juge a déclaré coupables les accusés des faits qui leur sont reprochés.
Les trois à savoir Sangara Lassina, Sanou Dramane, Dramé Boubacar ont écopé d’une peine d’emprisonnement à vie. Le 4e, Dembélé Seydou lui est condamné à 5 ans d’emprisonnement, plus une amende de 2 millions de FCFA, le tout assorti d’un sursis. Comme dommages et intérêts, les condamnés doivent s’associer pour déverser la somme de 70 millions à chacune des deux dames victimes. Pour finir, le tribunal a précisé que les condamnés ont 15 jours pour faire appel à compter de ce jour.
Sié Frédéric KAMBOU
Burkina 24
Écouter l’article
|
Nous tenons à vous exprimer notre gratitude pour l'intérêt que vous portez à notre média. Vous pouvez désormais suivre notre chaîne WhatsApp en cliquant sur : Suivre la chaine
Restez connectés pour toutes les dernières informations !
Restez connectés pour toutes les dernières informations !