Côte d’Ivoire : le toilettage d’ADO a commencé.
Le président ivoirien Alassane Dramane Ouattara (ADO) a commencé à réinstaller l’ordre dans le pays qu’il dirige désormais après la chute de Laurent Gbagbo et ses fidèles. Afin d’asseoir une sécurité franche et une paix durable qui soutiennent son pouvoir encore jeune, il instaure petit à petit la confiance dans la case familiale.
Hier ennemis d’Alassane Ouattara, aujourd’hui sous ses ordres, les anciens soutiens inconditionnels et proches du président ivoirien battu aux élections de novembre 2010 selon la commission électorale indépendante et déchu quelques mois plus tard par la force des armes, constituent sans aucun doute une boîte à pandore s’ils sont toujours aux affaires. Ils se sont ralliés de facto pour certains, de juro pour d’autres, mais n’ayant pas le choix pour la plupart.
ADO semble alors trouver des voies et moyens pacifiques, situation politique oblige, d’anéantir la force de nuisance éventuelle dont pourraient se servir ceux-ci pour déstabiliser une situation encore fragile.
Donné pour vainqueur des élections présidentielles en Côte d’Ivoire par la Commission électorale indépendante (CEI), Alassane Dramane Ouattara a dû batailler dur afin de conquérir son fauteuil des mains de Laurent Koudou Gbagbo arrêté le 11 avril 2011. Et pour construire une paix durable et une société prospère après un choc qui a duré une dizaine d’années, il importe pour les nouvelles autorités de ‘’neutraliser’’ la moindre menace.
ADO a gagné la bataille ainsi que la guerre
L’ex-président Gbagbo et son épouse détenus, il reste toujours des menaces potentielles telles Charles Blé Goudé nocif même en exil, Philippe Mangou resté fidèle à Gbagbo jusqu’au dernier moment, Paul Yao N’Dré par qui la crise postélectorale est déclenchée. Un mandat d’arrêt international est lancé début juillet contre celui-là qui fut l’instigateur et l’ingénieur de la guerre civile postélectorale, une soif de rendre justice.
Dès la chute de Gbagbo, le général Mangou devrait se rendre à l’évidence que ses jours étaient comptés à la tête de l’armée ; il s’est battu contre les forces d’ADO, qui ont finalement gagné la bataille et la guerre ; l’allégeance n’était donc qu’une formalité. Il est débarqué le 7 juillet 2011 et remplacé par Soumaïla Bakayoko, désormais Chef d’Etat major de l’armée ivoirienne. Sa tâche: rassembler les Forces nouvelles et l’armée régulière pour constituer les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI).
L’action de ratissage du président se renforce avec l’éjection le 25 juillet 2011 de Paul Yao N’Dré. Président du Conseil constitutionnel jusqu’à cette date, cet homme a investi président Laurent Gbagbo en décembre dernier et puis Alassane Ouattara quelques mois plus tard, tous deux issus d’une même élection ; c’est l’ homme qui quitte son poste par décret d’expulsion. De nombreux analystes le prennent pour responsable de la crise postélectorale qui a fait environ 3000 morts et plus d’un million de déplacés dans le pays.
L’erreur n’est pas permise
C’est Francis Wodié, un dinosaure de la politique ivoirienne qui a été nommé par le président ivoirien ADO à la tête du Conseil constitutionnel ivoirien. Féru de stratégies des luttes syndicales et politiques, le nouveau président du Conseil constitutionnel, avait sous l’égide de son parti (le Parti ivoirien des travailleurs) soutenu ADO au second de l’élection présidentielle.
Assainir la maison, oui, c’est de cela qu’il s’agit, et redonner confiance aux Ivoiriens. Pascal Brou Aka, directeur général de la radio télévision ivoirienne (RTI) considéré pourtant comme le chouchou de l’actuel homme fort d’Abidjan, a été limogé pour n’avoir pas envoyé à temps les reporters chargés de couvrir son arrivée de Washington le 30 juillet2011.
ADO a dû attendre une demi-heure dans l’avion, le temps qu’un caméraman arrive. Autant dire donc que le toilettage a véritablement commencé et ne concerne pas seulement les ‘’ennemis’’ d’hier. Il est reproché à l’ex-DG de la RTI de «graves dysfonctionnements» au sein de la chaîne nationale ivoirienne.
Toutefois, cette cure d’austérité politique se fait avec la manière, car le président Alassane Dramane Ouattara ne se donne pas le droit à l’erreur tout comme il ne permettra pas l’erreur aux autres. Une rigueur dans la gestion politique de son pouvoir qu’il convient de saluer, même si d’aucun pensent qu’il va trop loin.
Du reste, le projet de transfert de la capitale à Yamoussoukro, qui l’avait été par le passé, répond au souci de reconnaissance, de l’égalité du peuple ivoirien, et d’équité dans le traitement de toutes les populations de la Côte d’Ivoire.
En rappel, ADO doit sa victoire en majeure partie aux populations du centre et du nord du pays par le vote mais également par la guerre qui a permis de déloger Gbagbo du palais de Cocody. Ce transfert, un grand chantier qui va énormément bénéficier à celles-ci, du point de vue pécuniaire, psychologique et mental.
Les chantiers les plus difficiles desquels, les Ivoiriens attendent avec beaucoup de diligence et de célérité, la réunification d’une mosaïque de culture et d’ethnies, la réconciliation sous toutes ses formes et aspects (politique, militaire, sociale, internationale…). Réconcilier, apaiser, reconquérir la confiance des consciences meurtries par dix années d’instabilité, c’est la nouvelle bataille du président ADO pour mieux gouverner la Côte d’Ivoire.
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