Commune de Arbollé : Tegwendé Habibou Ouédraogo analyse l’efficacité agricole et spatiale des pratiques agroécologiques

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Tegwendé Habibou Ouédraogo a été élevée au grade de Docteur (Dr) après avoir brillamment soutenu une thèse de doctorat unique en Géographie, spécialité en gestion des ressources naturelles, le lundi 6 octobre 2025, à l’Université Pr Joseph Ki-Zerbo (UJKZ), à Ouagadougou.

« Pratiques agroécologiques pour une gestion locale des ressources agricoles dans un contexte de variabilité climatique dans la commune de Arbollé, au Burkina Faso ». Tel a été le fil conducteur du travail de recherche de l’impétrante Tegwendé Habibou Ouédraogo.

Lucien Ouédraogo, Directeur de recherche au CNRST, Directeur de la thèse, a dit sa satisfaction vis-à-vis de l’impétrante et de son travail de recherche

Lucien Ouédraogo, Directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST/INERA), Directeur de la thèse, a fait remarquer que le travail de l’impétrante touche à un domaine d’actualité : l’agroécologie. « Elle a allié l’agronomie à la géographie. Géographe de formation, elle s’est servie de données agronomiques pour pouvoir faire des analyses géographiques », a-t-il fait savoir.

Au regard des résultats de recherches obtenus, de la ténacité dont a fait montre l’impétrante et de ce qu’elle a réussi à être admise au grade de Docteur (Dr), le directeur de thèse a dit toute sa satisfaction. « Je suis satisfait et content qu’elle ait pu tenir », a aussi déclaré M. Ouédraogo.

Dr Tegwendé Habibou Ouédraogo, présentant les résultats de sa recherche

Revenant sur les résultats de sa recherche, Tegwendé Habibou Ouédraogo dit être parvenue à démontrer la dynamique climatique, spatiale des espaces agricoles ; démontré que les producteurs ont adoptés les pratiques agroécologiques pour une meilleure gestion des ressources agricoles dans la commune d’Arbollé.

« Nous avons réussi à démontrer la dynamique spatiale et à faire ressortir les différentes pratiques agroécologiques de manière spatiale en cartographiant les pratiques agroécologiques. Nous avons aussi fait ressortir les zones propices à la culture du sorgho à travers une analyse multicritères », a-t-elle également indiqué.

Recommandations et perspectives

A l’issue de ce travail, a en outre fait noter Mme Ouédraogo, il est ressorti que dans la commune de Arbollé ce sont plus les jeunes et les femmes qui sont les populations travaillant sur les techniques agroécologiques.

Dr Tegwendé Habibou Ouédraogo posant avec des membres du jury à l’issue de la délibération

« Nous avons alors recommandé que l’on forme davantage les jeunes et les femmes sur les pratiques agroécologiques au lieu de prioriser à tout moment les chefs de famille qui ne sont généralement pas présent dans les champs », a-t-elle formulé.

L’autre recommandation, a-t-elle poursuivi, a été de demander l’accompagnement de ces producteurs avec des équipements et dans l’optimisation de la production du compost et de la fumure organique.

Les perspectives, a en somme laissé entendre Tegwendé Habibou Ouédraogo, c’est de pouvoir intégrer le monde de la recherche ; de pouvoir accompagner les producteurs locaux à s’approprier les différentes techniques agricoles afin d’optimiser leur rendement et s’adapter aux changements climatiques.

L’assistance lors de la soutenance

Le jury, jugeant le document de recherche de l’impétrante recevable, lui a décerné la mention « très honorable ». Décision qui l’autorise désormais à porter le titre de Dr en Géographie et à poursuivre dans le monde de la recherche.

La présente thèse a bénéficié de l’accompagnement du projet « promouvoir une intensification agroécologique de l’agriculture pour favoriser la résilience des exploitations au Sahel » en anglais « Forestering agroécological intensification for rural resilience in the Sahel (UE/DeSIRA/FAIR-Sahel) » et du du ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique à travers le projet d’appui à l’Enseignement supérieur (PAES).

Tambi Serge Pacôme ZONGO 

Burkina 24 

RÉSUMÉ

Depuis des décennies, le Burkina Faso est exposé aux effets des aléas climatiques. Les variations du climat, conjuguées aux activités anthropiques favorisent la dégradation des ressources agricoles avec l’appauvrissement des sols, la perte des terres cultivables et du couvert végétal.

Cet état de fait, recommande l’adoption de techniques agricoles innovantes pour une meilleure résilience des agriculteurs ruraux. L’objectif global de la présente recherche est de contribuer à une mise en œuvre efficace des pratiques agroécologiques pour une résilience des populations de la commune de Arbollé, face à la variabilité climatique.

Les approches descriptive, spatiale, analytique et systémique ont permis d’analyser l’efficacité des pratiques culturales sur les ressources agricoles. La production des données a necessité la combinaison de methodes qualitatives et quantitatives. La démarche méthodologique a consisté à la réalisation d’entretien individuel, de discussions de groupes, des observations directes sur le terrain et au traitement des images Landsat des années 1990, 2006, 2020 avec les logiciels de cartographie (QGIS 3.34.4, GRASS, etc.).

La caractérisation du milieu indique que la commune de Arbollé est une pénéplaine avec 52,18% de sols moyennement fertiles et 62,68% des sols marginalement aptes à la culture du sorgho. En effet, les superficies des zones de dégradation avancée sont en progression, passant de 36,79% en 1990 à 64,55% en 2020 et celles des milieux moyennement dégradés sont en régression, passant de 60,76% en 1990 à 35,04% en 2020.

Les indices pluviométriques de 1990 à 2019 ont révélé un climat semi-aride. Les producteurs perçoivent les variations du climat à travers les poches de sècheresse, le manque de pluie, le démarrage tardif des saisons de pluie. Les résultats de l’analyse des données sur les pertes de sols indiquent que 97% de Arbollé ont été touchés par une érosion de faible ampleur entre 1990 et 2020.

Ces aléas climatiques ont facilité l’introduction des technologies de : zaï, demi-lunes, cordons pierreux, l’agroforesterie, billonnage, paillage. Les suivis agricoles du sorgho révèlent une variation de rendement d’une année à une autre en fonction des paramètres pluviométriques.

Ainsi, les demi-lunes ont donné un rendement moyen de 1067 kg/ha, le zaï, 916 kg/ha et les labours 779 kg/ha en 2023 contre 279 kg/ha pour les témoins. La modélisation spatiale dévoile qu’en moyenne 2,47% de terres sont propices à la culture du sorgho à Arbollé. Au regard de ces résultats, une application efficace des techniques agroécologiques constitue une alternative dans la lutte contre l’insécurité alimentaire et la dégradation accrue des terres dans la commune de Arbollé.

*Mots clés : Burkina Faso, Arbollé, Agroécologie, Ressources agricoles, variabilité climatique

Serge Pacome ZONGO

Tambi Serge Pacome ZONGO, journaliste s'intéressant aux questions politiques et de développement durable.

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