Crise syrienne : l’ONU, la Ligue arabe et Moscou
Le projet de résolution sur la Syrie proposé par la Ligue arabe actuellement en discussion au Conseil de sécurité des Nations unies fait l’objet de toutes les attentions. L’issue reste cependant encore incertaine, même si la plupart, en dehors de la Russie, s’accordent sur l’ensemble du document.
Plusieurs jours de négociations se sont passés sans aboutir à un compromis sur l’attitude à adopter face à la répression de la contestation syrienne. C’est ainsi donc que le conseil de sécurité se penche sur le projet de résolution à l’initiative de la Ligue arabe aux yeux de laquelle, le régime Bachar n’inspire plus aucune confiance.
La Russie qui est toujours opposée à une condamnation de cette répression par le conseil ne semble encore pas lâcher prise. Si cela devrait arriver, elle tient à ce que le texte soit débarrassé de toute impureté, de termes agressifs, partisans ou participatifs. En effet, Moscou ne veut pas entendre parler de «Soutien total» au plan de sorite de crise de la Ligue arabe et de «changement de régime» en Syrie.
Alors qu’Américains, Européens, et Arabes se sont accordés sur l’essentiel du projet, Moscou reste désormais le seul et unique qui retient le souffle de la résolution. Malgré cette position, les autres nourrissent bon espoir de parvenir à un compromis, voire l’adoption de la résolution.
Le vote qui devra avoir lieu d’ici lundi prochain, verra peut-être le dénouement du différend diplomatique qui couve au sein du Conseil de sécurité, si et seulement si le véto russe n’émerge pas, comme de par le passé, ce qui n’est pas du tout acquis.
Cependant, en vue de mettre les chances de leur côté, les pro-résolution (majoritaires) ont accordé beaucoup de concession sur ledit projet dans la perspective de convaincre la Russie sur l’urgence et la nécessité de mettre fin aux violences en Syrie ; sans compter la détermination de Moscou qui n’ignore pas le fait.
Ainsi, le recours à la force extérieure, le départ précipité de Bachar Al-Assad ne sont plus explicités dans le projet amendé. Celui-ci s’est également débarrassé, ou du moins, ne fait plus allusion à une transition imposée, à la vente d’armes à la Syrie ni à des sanctions contre le régime syrien.
Les ambassadeurs européens, arabes et américain estiment ne plus pouvoir faire d’autres concessions et, ayant perdu patience, préfèrent prendre le risque de se heurter à l’éventuel véto russe. Un véto qui semble évident et ne surprendra personne, vu l’enjeu pour la Russie d’une telle résolution.
Une autre option pour la Russie c’est de s’abstenir au vote en assumant les risques pour elle, que cela peut contenir ou engendrer. La Libye en est un exemple palpable et encore brûlant que Moscou n’oubliera pas de si tôt.
Une zone d’exclusion aérienne qui s’est mue en frappes ciblées contre les intérêts du Guide, puis en sa traque et enfin en son assassinat. C’est toute l’explication de la position de la Russie qui regrette avoir été victime de son attitude sur le dossier libyen.
Après plus de 5 000 morts depuis le début de la contestation, le texte est aujourd’hui soutenu par la presque totalité des membres du Conseil de sécurité, permanents ou non : Les États-Unis, la Colombie, la Grande Bretagne, la France, l’Allemagne, le Portugal, le Maroc, le Togo, la Libye, Bahreïn, la Jordanie, le Qatar, l’Arabie Saoudite, le Koweït, le Sultanat d’Oman, les Emirats arabes unis et la Turquie.
En attendant que les discussions aboutissent, la répression se poursuit et semble s’intensifier avec les combats entre l’armée répressive et les déserteurs (l’armée syrienne libre selon les Occidentaux).
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