Retrospective 2012 : Retour sur deux temps forts d’une année électorale en Afrique de l’ouest

En 2012 la scène politique en Afrique de l’Ouest a été animée par la tenue de multiples scrutins électoraux dont les deux principaux ont été sans conteste les deux élections présidentielles notamment celles tenues au Sénégal le 26 février, et au Ghana le 7 décembre.

Présidentielles Sénégalaise

L’année 2012 a commencé au Sénégal avec tension notamment à cause des élections présidentielles qui devaient s’y dérouler au cours du premier trimestre de l’année; en effet, de vives tensions ont éclatées dans le pays du fait de la contestation d’une partie de la population de la candidature d’Abdoulaye Wade le président sortant, jugée « anticonstitutionnelle » par ces derniers car après avoir passé deux mandats à la tête du pays ( élu en 2000 et réélu en 2007). Ces élections ont été marquées par plusieurs mouvements de contestation de l’opposition et de la jeunesse sénégalaise au cours desquels  une dizaine de personnes ont perdu la vie et plusieurs autres blessées . Ces manifestations n’ont rien changé au fait que le conseil constitutionnel ait validé la candidature du chef de l’État sortant. Ce fut la première élection tendue que le pays ait connu depuis son accession à la souveraineté internationale. Cette tension sans précédent dans l’histoire du pays a été ressentie à l’internationale car ayant préoccupé à plus d’un titre les pays de la communauté internationale au premier rang desquels la France et les USA.

Le 26 février 2012, les sénégalais se sont néanmoins rendus massivement aux urnes. A l’issue du scrutin, l’ex premier ministre sénégalais, Macky Sall considéré comme un le fils politique d’Abdoulaye Wade tombé en disgrâce quelques deux années avant les présidentielles, a largement remporté au second tour, avec 65,8% des suffrages contre 34,2% pour le président sortant Abdoulaye Wade. La victoire de Macky Sall a été possible grâce au ralliement des douze autres candidats battus du premier tour, au soutien de mouvements de jeunes comme « Y’en a marre » et du célèbre chanteur Youssou Ndour.

La victoire de Macky Sall a été acceptée par le président Wade qui a reconnu sa défaite comme pour sortir de façon honorable et aussi prouver la vitalité démocratique du Sénégal, présentée comme un exemple fort de démocratie dans la région surtout après le coup d’État militaire dans le pays voisin notamment, le Mali.

Présidentielles Ghanéenne

Après la mort du président John Atta Mills en juin 2012 des suites d’une maladie foudroyante, l’ancien vice-président John Dramani Mahama a été désigné comme président par intérim en juillet pour conduire le pays jusqu’aux prochaines élections qui, aux termes de la constitution devaient être organisées dans un délai de 9O jours. Dauphin politique annoncé du président défunt, le président par intérim se présenta tout naturellement pour lui succéder à la tête du premier pays

A ces élections du 07 décembre, John Dramani Mahama , leader du Congrès Démocratique National (NDC) avait pour principal challenger, Nana Akufo-Addo, chef du Nouveau Parti Patriotique (NPP), avocat et fils d’un ancien président.

A l’issue du scrutin, la commission électorale a déclaré John Dramani Mahama, 54 ans, vainqueur de l’élection présidentielle ghanéenne 2012, dès le premier tour avec 50,70 % des suffrages, contre 47,74 % pour son adversaire, Nana Akufo-Addo. Les six autres candidats n’obtinrent pas plus de 0,6 % des suffrages.

Qualifié de «paisible» par les observateurs extérieurs, le scrutin a connu un taux de participation avoisinant les 80 %. Il est cependant contesté par l’ancien ministre de la justice puis des affaires étrangères, Nana Akufo-Addo. Nana Akufo-Addo, qui estime que de nombreuses fraudes ont entaché les résultats.

La tenue de ces élections présidentielles, la sixième fois depuis le début de la quatrième république en 1992 a été l’occasion pour le Ghana de confirmer une fois de plus son sens de la démocratie. Plus que jamais il semble avoir mérité la première visite du Président Americain Barack Obama.