Liberté de la presse au Burkina: la SEP invite à plus de professionnalisme

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A l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse célébrée au Burkina Faso comme partout dans le monde, la société des éditeurs de la presse privée appelle les professionnels des médias à redoubler d’effort dans la quête de la liberté de la presse. Dans le message que nous publions, la SEP partage sa réflexion sur les   » les acquis, les insuffisances mais surtout les enjeux et défis auxquels elle fait face aujourd’hui ».

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Le 03 mai 2013 est célébrée la journée mondiale de la liberté de la presse sous le thème « parler sans crainte : assurer la liberté d’expression dans tous les médias ».

Au Burkina Faso, le monde de la presse nationale a choisi le sous-thème « Du droit de dire à la responsabilité sociale du journaliste ! » pour marquer d’une pierre blanche cette importante date. A cette occasion, la Société des éditeurs de la presse privée (SEP), voudrait inviter l’ensemble de la communauté des professionnels des médias à une réflexion collective sur les acquis, les insuffisances mais surtout les enjeux et défis auxquels elle fait face aujourd’hui. En effet, la presse burkinabè aborde le 03 mai dans un contexte national toujours marqué, au plan de la profession, par une évolution positive à divers niveaux mais également par l’existence de menaces à l’entreprise et à la liberté de la presse à d’autres niveaux.

Du point de vue des évolutions positives, l’on constate avec satisfaction un certain dynamisme médiatique caractérisé par le professionnalisme de plus en plus remarquable et l’augmentation des titres. De même, la tenue de l’Assemblée générale de la SEP qui lui a permis de remobiliser ses membres et de renouveler ses instances constitue, avec la mise en place de L’Observatoire burkinabè des médias (OBM) chargé de l’autorégulation, des avancées importantes au plan structurel. A cela s’ajoute le maintien du dialogue avec l’autorité dont le dernier exemple en date a été la rencontre du 18 avril 2013 entre les responsables de la presse privée avec Son excellence monsieur le premier ministre Luc Adolphe Tiao autour des grandes questions de l’heure pour les entreprises de presse privée.

Pour ce qui est des menaces, l’on peut noter la fragilité des entreprises et les lenteurs dans la dépénalisation des délits de presse. En dépit de la mission de service public qui est reconnue à la presse en général et celle privée en particulier, l’entreprise de presse n’est pas moins croulante sous le poids de contraintes structurelles qui l’étouffent et amenuisent ses capacités. C’est le cas notamment de la fiscalité à elle appliquée et la taxation douanière sur les matières et biens importés. Comme on peut le constater les éditeurs et promoteurs évoluent dans un environnement austère et préjudiciable au développement d’une presse de qualité. Toute chose qui commande des mesures spécifiques. Pour ce faire la SEP soutien l’idée d’une période verte d’une durée égale ou supérieure à deux années au profit des entreprises de même qu’une fiscalité spécifique qui se traduirait par un impôt unique applicable aux organes et entreprises de presse privée.

En ce qui concerne la liberté de la presse au Burkina Faso, l’on peut se réjouir de l’existence d’un cadre institutionnel et formel qui permet la pratique et l’exercice de la profession. Mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Malgré la bonne image dont jouit la presse Burkinabè sur la scène régionale et internationale pour son bon niveau de professionnalisme, des obstacles notables demeurent. En effet, tous les efforts pour la relecture du code l’information en vue l’expurges des clauses liberticides pour la presse semblent butter à des lenteurs incompréhensibles. En rappel, cela fait plus de six mois que le directeur de publication du journal L’Ouragan est détenu à la maison d’Arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) condamné pour des faits de diffamation. Face à ce contexte où l’hostilité peut se déclencher à tout vent, eu égard à la législation en vigueur, l’un des combats de la SEP et de l’ensemble de la corporation reste la dépénalisation des délits de presse dans notre pays à l’instar de la plupart des Etats du monde où une telle disposition n’a plus droit de cité.

En tout état de cause, la SEP reste consciente que la liberté de la presse, comme toutes les libertés, est une conquête permanente. Elle n’est jamais acquise une fois pour toutes. Elle est également consciente qu’une presse libre et indépendante va de pair avec une pleine conscience de la responsabilité sociale et le professionnalisme des premiers acteurs que sont les journalistes. D’où son soutien à l’autorégulation désormais dévolue à l’OBM. Elle appelle de tous ses vœux, l’offre par l’autorité de mesures d’accompagnement utiles à la mise en application de convention collective, seule alternative pertinente à l’heure actuelle pour améliorer davantage les conditions de travail des hommes et des femmes au sein des médias.

A la faveur de la commémoration de la journée de la liberté de la presse, la SEP invite l’ensemble des professionnels des médias à redoubler les efforts dans la stricte observation des règles éthiques et déontologique de notre métier et à cultiver au quotidien la recherche de l’excellence. Le maintien de la bonne image et le rayonnement de la presse burkinabè au plan régional et international sont à ce prix. Ouagadougou, le 3 mai 2003

Pour le Bureau

Secrétaire chargé des relations avec la presse et de la liberté de la presse : Lookmann Sawadogo

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Justin Yarga

Journaliste web qui teste des outils de Webjournalisme et datajournalisme, Media strategy consultant.

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