« Nous devons maintenant construire un État qui rassemble l’ensemble des ethnies pour en faire une Nation » (Pr Théophile Balima)
« Les perspectives historiques et anthropologiques de l’ethnie : état des lieux de la question ethnique », a été le premier panel de la série de panels de haut-niveau tenus ce jeudi 28 juillet 2022 à l’Université Pr Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou à l’initiative du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) et de ses partenaires dont Diakonia et NDI. Pr Serge Théophile Balima, Enseignant-chercheur à la retraite, en est l’un des communicateurs.
Pr Serge Théophile Balima, Enseignant-chercheur à la retraite dit avoir essayé d’analyser l’évolution socio anthropologique de la politique au Burkina Faso pour montrer dans un premier temps, le poids de l’histoire.
« Le colonisateur, lorsqu’il est intervenu dans notre espace territorial, a fait un découpage anarchique. Dans ce découpage anarchique, nous nous sommes retrouvés avec plusieurs ethnies différentes qui sont condamnées à vivre ensemble. Et au lieu de nous laisser vivre ensemble dans la tranquillité, il y a eu aussi les tentatives de division. On a divisé les différentes ethnies pour mieux nous dominer. Nous avons hérité de cette situation et nous devons maintenant construire un Etat qui rassemble l’ensemble des ethnies pour en faire une Nation », a-t-il expliqué.
Pour lui, c’est ce défi que nous avons le devoir de relever aujourd’hui. « Malheureusement, il y a des Hommes politiques qui exploitent leurs origines ethniques pour essayer d’accéder au pouvoir. Donc, l’ethnie devient un instrument par lequel on peut accéder au pouvoir.
Et il permet aussi d’exclure un certain nombre de candidats qui ne seraient pas de la même origine ethnique », a-t-il regretté, préconisant qu’il « nous faut repenser nos politiques ; revoir les actions de nos leaders politiques pour que les valeurs d’unité et de concorde soient réellement respectées ». Et de prévenir au cas contraire. « Autrement, nous allons aller vers une sorte de discorde de jour en jour, et ça peut dégénérer en conflit intercommunautaire », a-t-il prévenu.
Les ex-présidents Lamizana et Saye Zerbo, des « accidents de l’histoire ».
Sangoulé Lamizana et Saye Zerbo, issus d’ethnie minoritaire, ont dirigé le Burkina Faso. Pr Théophile Balima a qualifié leur prise de pouvoir d’« accidents de l’histoire ». « Ce sont les accidents de l’histoire puisque leur avènement au pouvoir a été dicté par des coups d’Etat », a-t-il dit.
Il a toutefois rappelé la dynamique de travail du président Lamizana. « Mais ce qu’il faut dire, c’est que durant le règne de Lamizana, pour ne prendre que son cas, il a travaillé à asseoir l’unité nationale. Il l’a dit lui-même lorsqu’il a pris le pouvoir, ‘’je ne suis d’aucun village, je ne suis d’aucune ethnie, je ne suis d’aucune région, je suis Voltaïque’’ », a rappelé l’Enseignant-chercheur à la retraite, laissant de même entendre que la présente assertion du Général « montre bien que c’est quelqu’un qui avait une culture d’Homme d’Etat, mais peut-être, il lui a manqué à l’époque, un certain nombre de conditions pour peut-être mieux conduire la politique nationale ».
Tambi Serge Pacôme ZONGO
Burkina 24
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