Un train de vie fastueux financé par la misère : Résumé d’une audience du détournement de fonds au ministère en charge de l’action humanitaire

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L’audience du procès de détournement de capitaux au ministère en charge de l’action humanitaire s’est poursuivie au Tribunal de grande instance de Ouagadougou (TGI Ouaga 1) ce 16 décembre 2024. Les révélations faites à la barre ont peint un tableau accablant d’un système de corruption profondément enraciné notamment au sein du ministère de l’Action humanitaire.

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Les biens acquis par les prévenus grâce aux fonds détournés font montre d’un train de vie luxueux en totale contradiction avec la destination première de ces fonds : l’aide humanitaire.

« J’ai eu à payer un véhicule Lexus à près de 30 millions FCFA. Un autre véhicule Lexus à 8 millions, un véhicule Mercedes à hauteur de 13 millions », a avoué Amidou Tiegnan, principal prévenu qui par ailleurs a un salaire qu’il a estimé à 275 000. Le procureur a pu projeter les biens du sieur Teignan que les enquêteurs ont saisis.

Les investissements immobiliers ont également été nombreux : « J’ai acquis 3 parcelles dont deux à Saaba (11 millions et 7 millions), une autre parcelle à Koubri à 6 millions », a reconnu Salifou Ouédraogo, un autre prévenu qui a profité de l’argent détourné au ministère en charge de l’action humanitaire.

Amidou Tiegnan a quant à lui acquis de nombreuses parcelles, construit des maisons de luxe, et même investi dans un maquis. Un maquis de Luxe que le procureur a pu montrer à travers une projection.

Il faut dire que l’ensemble des biens de Tiegnan ont été difficiles à déterminer par le parquet. « C’est l’occasion pour nous d’appeler ces personnes qui ont des cadeaux de monsieur Tiegnan de s’empresser d’aller les remettre », a même lancé le parquet, soulignant la nécessité de récupérer les biens mal acquis.

Des pratiques occultes et des dépenses somptuaires

Les révélations les plus surprenantes concernent les dépenses somptuaires et les pratiques occultes auxquelles se sont livrés les prévenus. « J’ai tué beaucoup de bœufs. J’ai fait des sacrifices dans des endroits sacrés chaque semaine. J’ai tué des chameaux (…) je ne peux pas estimer la valeur, car c’était régulier », a déclaré Amidou Tiegnan. Des pratiques qui n’ont visiblement pas pu sauver le prévenu des poursuites du procureur.

Un système de contrôle défaillant

En outre, les témoignages des comptables du Trésor public ont mis en évidence les faiblesses du système de contrôle. L’avocate de la défense a orienté certains de ses questions pour montrer les failles du système. « Il y a quelque chose qui manque dans les deux signatures. L’accent sur le E… Les signatures ne sont pas identiques », a même reconnu Olivier Lankoandé, un agent du Trésor, face à des signatures falsifiées. Cette révélation a soulevé des questions sur la complicité de certains agents et sur l’efficacité des contrôles mis en place.

Lire aussi → Procès Détournement de 3 milliards : À ce stade, ils sont trois DAF dont Tiégnan dit avoir imité les signatures pour sortir de l’argent

Que des révélations ! Quel procès ! Un procès qui fait d’ailleurs jaser l’opinion surtout sur les réseaux sociaux. À ce propos, certains internautes détournent les images de certains avocats, notamment de la défense, qu’ils tournent parfois à la dérision.

Une pratique dénoncée par Me Prospère Farama. Il a été suivi dans sa prise de position par l’ensemble des partis au Tribunal dont le juge himself. « Tout le monde doit jouer un rôle pour que la justice soit faite à tous », a déclaré Me Prosper Farama, avocat de la partie civile. Le tribunal a invité le public à la retenue, rappelant que les prévenus bénéficiaient de la présomption d’innocence.

Pour l’heure, le procès de détournement de fonds au ministère de l’Action humanitaire a été suspendu. Le juge a clos la partie des débats. Les différents partis ont demandé un délai de 24 heures pour mieux se préparer pour la phase des plaidoiries.

L’audience reprendra donc le mercredi 18 décembre avec les réquisitions, les constitutions de partie civile et les plaidoiries des avocats.

Hamadou OUEDRAOGO
Burkina 24

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