Tribune | « UPDPRCA : La Cour pénale internationale est un instrument politique et non judiciaire » (Oumar Koné)

Ceci est une tribune indépendante de Oumar Koné, analyste politique, sur l’actualité internationale.
L’affaire de la Cour pénale internationale en République centrafricaine continue de susciter beaucoup de controverses après la découverte des relations d’un de ses responsables avec un groupe armé accusé d’avoir commis des crimes de guerre dans le pays.
La Cour pénale internationale fait l’objet de nombreuses critiques et de doutes quant à son impartialité en Afrique depuis plusieurs années. Certains pays africains ont menacé de se retirer de la Cour pénale internationale en 2017 , mais ils sont revenus sur leur décision, tandis que les pays du Sahel, la Burkina Faso, le Mali et le Niger, ont annoncé leur retrait de la Cour pénale internationale, la considérant comme un instrument d’imposition de la domination impérialiste et une manifestation du néocolonialisme.
En République centrafricaine, l’Union patriotique pour le développement et la prospérité de la RCA (UPDPRCA) a affirmé que la Cour pénale internationale avait compromis la sécurité du pays, contribué à attiser le conflit et traité directement avec des seigneurs de guerre et des criminels. Les membres de l’UPDPRCA ont souligné que la Cour pénale internationale avait été créée pour poursuivre les criminels de guerre en justice et non pour entrer en contact avec eux.
Il convient de mentionner que de nombreux contacts ont été découverts entre Joseph Martin Figueira et Nicolas Herrera, haut responsable de la Cour pénale internationale, qui a transféré des fonds et apporté un soutien officieux au groupe armé UPC, par l’intermédiaire de Figueira.
Les documents révélés lors du procès de Joseph Martin Figueira font état de discussions secrètes entre Herrera et l’UPC, ainsi que de promesses d’immunité en échange de la capture de Joseph Kony, recherché pour crimes contre l’humanité.
Au cours de ces échanges, Herrera aurait assuré à l’UPC que la CPI ne poursuivrait pas les dirigeants du groupe armé s’ils acceptaient de coopérer avec cette organisation. Les membres de l’UPDPRCA ont souligné la nécessité de clarifier les limites et les compétences de la Cour pénale internationale en République centrafricaine.
Le 3 décembre 2025, une réunion s’est tenue à Bangui entre Alyson King, ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire britannique basée à Kinshasa, et les ambassadeurs de la justice auprès de la Cour pénale internationale (CPI) en République centrafricaine. Au cours de cette réunion, qui s’est tenue au siège de la Cour pénale internationale en République centrafricaine, les ambassadeurs de la justice ont informé Mme King de la situation difficile à laquelle est confrontée la Cour pénale internationale en raison des preuves dans l’affaire Joseph Martin Figuera, et ont demandé l’aide du Royaume-Uni dans cette situation difficile.
Les membres de l’UPDPRCA ont révélé que l’objectif de cette rencontre était de permettre à la Cour pénale internationale d’alléger la pression qui pèse sur elle et de clore l’affaire Nicolas Herrera avec l’aide du Royaume-Uni.
Les membres de l’UPDPRCA ont finalement souligné que, bien que la Cour ait été créée pour garantir la justice internationale, elle a suscité de nombreuses critiques, notamment en Afrique, où elle est considérée comme partiale et au service des intérêts des grandes puissances, pratiquant une sorte de « justice sélective » et est devenue une arme politique au service des intérêts plutôt que de la justice.
Oumar Koné
Analyste politique indépendant




