La Police municipale, la Douane et la Police nationale conservent le podium de la corruption au Burkina Faso (REN-LAC)

Avec un score de 49,5 %, la Police municipale est l’institution étatique la plus corrompue de l’année 2024, selon le rapport du Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC). Dans ce rapport présenté ce lundi 22 décembre 2025, elle est suivie par la Douane (27,29 %) et la Police nationale, qui occupe la troisième place avec 25,76 %. Ces chiffres ont été obtenus après des sondages réalisés dans 14 villes du pays, soit sur 2941 personnes touchées.
La corruption est une plaie qui gangrène le développement des nations. Dans toutes les contrées, des moyens sont mis en place pour l’éradiquer.
Au Burkina Faso, le REN-LAC constitue l’un de ces leviers. C’est dans le cadre de ses missions qu’il publie, depuis 2000, un rapport sur les institutions les plus touchées par ce fléau. Le rapport annuel de 2024 a été officiellement livré ce lundi 22 décembre 2025, à Ouagadougou.
Cette étude s’appuie sur des sondages menés dans 14 villes, dont les 13 chefs-lieux de région (l’ancienne configuration) et la zone de Pouytenga, pour un total de 2 941 personnes interrogées.
Parmi elles, 793 ont été directement victimes de corruption, soit 27 %. À l’issue de ce travail, il ressort que la Police municipale conserve son titre d’institution la plus corrompue du Burkina Faso.
Tenante du titre, elle est cette fois encore suivie de la Douane et de la Police nationale. Le secteur de la santé, qui occupait la 5e place en 2023, grimpe à la 4e place en 2024.
« J’ai envoyé ma femme à la maternité. La sage-femme, après consultation, au lieu de me prescrire une ordonnance, m’a vendu des produits qu’elle avait à sa disposition », a témoigné l’un des sondés.
Selon Issouf Paré, Secrétaire chargé des études et des enquêtes, 64,33 % des personnes enquêtées estiment que la corruption a été fréquente, voire très fréquente, en 2024. Par ailleurs, 48 % des sondés pensent que les femmes sont plus vulnérables à la corruption dans certains domaines tels que la recherche d’emploi, les affaires, la santé, l’éducation et la justice.

Toujours selon le rapport, la perception de la corruption a connu une hausse de plus de 2%, passant de 11,24 % en 2023 à 13,63 % en 2024. Une autre donnée vient s’ajouter à la liste : le racket pratiqué par certains Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), toujours d’après le rapport.
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Pour Pissyamba Ouédraogo, Secrétaire exécutif du REN-LAC, ce rapport n’a pas pour objectif de dénigrer un service, mais se veut un outil d’accompagnement pour améliorer la qualité du service rendu aux citoyens. Par ailleurs, la Police municipale conserve cette place pour une 9ème fois successive, soit depuis 2016.
Abdoul Gani BARRY
Burkina 24





