Côte d’Ivoire : Le parcours judiciaire de Gbagbo a commencé
Depuis son arrestation le 11 avril dernier par les forces armées soutenant le président Alassane Ouattara, l’ex-président Laurent Koudou Gbagbo et son épouse Simone ont été inculpés jeudi 18 août 2011 pour crimes économiques par la justice ivoirienne.
Avec cette inculpation, il faut dire que le parcours judiciaire de l’ex-chef d’Etat et de ses proches a commencé. La justice ivoirienne lève ainsi la polémique de vide juridique autour de la détention de Gbagbo, assigné à résidence surveillée à Korogho dans le nord du pays depuis quatre mois. Cette détention est qualifiée d’arbitraire par les siens, mais plutôt nécessaire pour la stabilité du politique de la Côte d’Ivoire et la résolution définitive de la crise postélectorale.
Le procureur Simplice Kouadio Koffi a accusé Gbagbo (66 ans) de «vol aggravé, détournement de deniers publics, concussion, pillage et atteinte à l’économie nationale ». Les mêmes chefs d’inculpation pèsent sur son épouse, Simone (62 ans). Allusion faite aux attaques contre le secteur bancaire pendant la crise postélectorale.
Outre la justice nationale, la Cour pénale internationale (CPI) guette également Laurent Gbagbo en ce concerne les crimes de sang commis pendant la crise. A ce niveau, le camp Ouattara n’est pas non plus épargné. En ce mois d’août 2011, l’ONG Human Rights Watch (HRW) a pointé les exactions commises par les Forces républicaines, la nouvelle armée ivoirienne qui compte dans ses plus hauts rangs d’anciens chefs de guerre au passé lourd.
«Les deux justices sont activées», a rassuré Bruno Koné le porte-parole du gouvernement d’e Guillaume Soro. Et aucune personnes responsable d’exactions n’échappera à la justice y compétente.
L’étau judiciaire se resserre sur l’entourage de l’ancien chef d’Etat. Michel Gbagbo son fils, et plus d’une trentaine d’autres personnalités pro-Gbagbo ont été inculpés d’atteinte à la sûreté de l’Etat par la justice ivoirienne au cours du mois d’août.
Une soixantaine de militaires pro Gbagbo ont été inculpés, dont 40 sont incarcérés dans des camps militaires à Korhogo et Abidjan ; mais les enquêtes préliminaires sur les «crimes de sang» commis au cours de la crise et sur la chaîne de responsabilité politique continuent.
Selon le conseiller juridique et porte-parole de HRW, Reed Brody, 97 personnes du camp Gbagbo auraient été inculpées par les tribunaux militaire et civil ivoiriens mais aucun membre du camp Ouattara.
Pourtant, on se rappelle le 23 juin dernier, à la demande d’ADO, le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, a dépêché une mission pour poursuivre les investigations et constater sur place les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis depuis le 28 novembre 2010.
Le travail de la CPI se poursuit et Ocampo doit annoncer au plus tard début septembre s’il inculpe Laurent Gbagbo et d’autres personnalités de son camp pour «crimes de sang».
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