Terrorisme, PTF, CEDEAO : Quand des Burkinabè soufflent sur les braises !

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Il faut croire que derrière les chaleureuses poignées de main face aux caméras, les sourires de circonstance et les circonspections bien diplomatiques, les relations entre le nouveau pouvoir en place à Ouaga et les fameux Partenaires techniques et financiers (PTF) ne sont pas aussi cordiales que ça ! Une énième équation à résoudre, en plus du péril sécuritaire et des sanctions de la CEDEAO à éviter…

C’est le Premier ministre, Albert Ouédraogo, en personne, qui, lors d’une rencontre le 28 avril 2022 avec les « bailleurs de fonds », a dévoilé l’envers du décor. « Je note que dans ce contexte extrêmement difficile, certains partenaires et amis de notre pays ont pris des mesures qui fragilisent nos efforts ramant ainsi à contre-courant des aspirations de notre peuple.

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Je formule le vœu alors qu’à l’issue de cette rencontre qu’ils s’inscrivent dans cette dynamique positive : le maintien de leurs programmes et de leur décaissement afin de ne pas créer des souffrances encore plus graves à nos populations déjà profondément meurtries par les multiples crises », a déclaré le chef du gouvernement dans un langage de vérité.

Qui sont ces partenaires qui freinent ou stoppent leur générosité envers le Burkina désormais dirigé par des putschistes ? Beaucoup pensent aux États-Unis qui ont suspendu le second Compact du Millenium challenge corporation (MCC) qui était doté d’une enveloppe d’environ 500 millions de dollars US.

Des PTF toujours réticents…

Le reste, on n’en saura certainement rien. Mais tous ces PTF qui déversent volontiers des dollars et des euros à travers de nombreux projets et programmes de développement ont une sainte horreur des coups d’Etat et conditionnent d’ailleurs leur aide à la mise en place ou au maintien des processus démocratiques.

De ce fait, l’on peut comprendre que depuis le renversement de Roch Marc Christian Kaboré le 24 janvier 2022, certains d’entre eux revoient leur plan ou adoptent une attitude attentiste en attendant le retour à l’ordre constitutionnel normal. Et n’allez pas leur dire que ce putsch a été accueilli favorablement par une grande partie des Burkinabè ou que les sages ont constitutionnalisé le « Naam » de Damiba…

Ce coup de froid dans les relations entre Ouagadougou et ses partenaires stratégiques risque même de virer à la période glaciaire, si d’aventure le pays ne trouvait pas un accord avec la CEDEAO sur la durée de la Transition.

Beaucoup de PTF, certains l’ont, déjà du reste, annoncé, vont en effet aligner leur décision sur celle de la CEDEAO. L’instance sous régionale avait jugé longue la période de transition de 36 mois fixée par les assises nationales. Si manifestement les nouvelles autorités ne sont pas prêtes à revoir leurs ambitions à la baisse, le fil du dialogue n’est cependant pas rompu.

Tout faire pour ne pas que les généreux bienfaiteurs ferment le robinet

La semaine dernière, l’on a d’ailleurs appris que le Burkina Faso a souhaité disposer d’un délai supplémentaire par rapport à l’échéance du 25 avril fixée par la CEDEAO pour, peut-être, lui présenter un agenda plus acceptable.

Tout l’intérêt pour le Pays des Hommes intègres est d’éviter les sanctions économiques et financières qui ne manqueront pas de tomber s’il engage un bras de fer avec Abuja. Et comme l’on vient de le voir, ne pas donner un argument aux généreux bienfaiteurs pour fermer le robinet.

Si les relations entre le Burkina et la CEDEAO devaient se brouiller, certains riraient sous cape, à en croire la ministre des Affaires étrangères, Olivia Rouamba. Elle a, en effet, révélé que des fils et filles du pays hauts placés ou ayant leurs entrées dans les sphères de décisions font des pieds et des mains pour que l’épée de Damoclès frappe durement leur propre pays. Mais pourquoi ?

L’on imagine que d’éventuelles sanctions serviront toute honte bue leurs intérêts bassement politiques. Voilà qui confirme un dicton populaire : On dort sur la même natte mais on ne fait pas les mêmes rêves… Rira bien qui rira le dernier !

La Rédaction

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Rédaction B24

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Un commentaire

  1. Nous ne souhaitons pas de nouvelles sanctions de la CEDEAO au Burkina. Cela fera très mal aux Burkinabè. Il faut donc que le pouvoir actuel sache se montrer souple. Effectivement un bras de fer avec ce partenaire causera la perte du pays.

     »On dort sur la même natte mais on ne fait pas les mêmes rêves ». Cela est bien vu et bien dit. Malheureusement, c’est ainsi l’esprit du burkinabè. Faire tomber l’autre, faire échouer l’autre. C’est d’ailleurs ce qui a entrainer la chute de Roch. Et il faut être à la manette pour comprendre toutes ces choses. Ceux qui sont au pouvoir actuellement comprennent bien maintenant que c’est dans l’unité, dans l’action commune et le sacrifice de certaines de nos libertés que nous parviendrons à vaincre l’ennemi de la mère patrie. Ce qu’ils réclament aux Burkinabè, c’est ce que Roch et son gouvernement leur réclamaient sans jamais être compris, du moins de la minorité aux vuvuzela qui a bravé tout interdiction jusqu’à la constitution. Voilà où le pays des hommes intègres se retrouve aujourd’hui; une posture pire que sous Roch. Espérons que les autorités actuelles parviendront à juguler ce problème pour le bien du pays.

    A vous Monsieur le journaliste. Je souhaite que des expressions comme «  »Tout faire pour ne pas que les généreux bienfaiteurs ferment le robinet » » soient reprises en bonne français, même si elles sont rapportées telles que reçues. L’expression «  »pour ne pas que » » est assez vulgaire. Mais enfin, vous seuls savez pourquoi vous rapportez les propos ainsi.

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